Affaibli par la dégradation financière infligée à la France par l’agence Standard and Poor’s, mais pas à l’Allemagne, Nicolas Sarkozy a apprécié le geste « d’amitié » et de « confiance » de sa partenaire. Avant de saisir le prétexte du nouvel accord européen de discipline budgétaire pour porter le fer contre son futur rival socialiste François Hollande, qui souhaite le renégocier. « Quand l’Allemagne signe un traité, quand la France signe un traité, elles engagent le peuple allemand et le peuple français, a-t-il lancé. C’est un engagement d’État, ce n’est pas un engagement politicien. » Le traité de « Maastricht (1993), c’était François Mitterrand, a-t-il rappelé. Imaginez qu’au prétexte que François Mitterrand était socialiste, Jacques Chirac, qui lui a succédé, aurait dû dire “Ce traité était mauvais par le seul fait que mon prédécesseur était de gauche” ». « Ce n’est pas comme ça qu’on dirige une grande nation », a-t-il insisté.
Nicolas Sarkozy en a également profité pour justifier ses références répétées au « modèle allemand », notamment pour défendre l’instauration d’une TVA sociale. Un choix approuvé par un Français sur deux, selon un sondage Harris Interactive publié hier, mais qui agace la gauche. « Nous ne les jalousons pas, nous voulons nous en inspirer », a plaidé le président. Les deux dirigeants ont renouvelé l’exercice en soirée lors d’un entretien croisé diffusé sur les chaînes France 2 et ZDF. « Quand quelqu’un pour qui vous avez de l’amitié et que vous admirez dit “Je soutiens l’action qui est la vôtre”, ça me fait plaisir », a confié Nicolas Sarkozy. Conciliante, Angela Merkel s’est, elle, refusée à envisager un conflit avec François Hollande sur la règle d’or de retour à l’équilibre budgétaire, que le candidat du PS refuse d’inscrire dans la Constitution. « Je ne pense pas qu’une plainte devant la Cour européenne sera nécessaire », a-t-elle jugé.
Outre cet échange de bons procédés politiques, le président et la chancelière ont pressé la Grèce d’adopter rapidement le nouveau plan d’austérité indispensable à sa survie financière. « Les Grecs ont pris des engagements, ils doivent les respecter scrupuleusement (...) Le temps presse », a martelé M. Sarkozy. « Il ne peut y avoir de nouveau programme » d’aide financière à la Grèce « si elle ne conclut pas avec la troïka » (Union européenne-FMI), a renchéri Mme Merkel.
Sur le plan bilatéral, Paris et Berlin ont redit leur volonté de mettre en place un impôt commun sur les sociétés, afin de « créer une zone de stabilité en Europe », a dit le président français.
(Source : AFP)
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