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À La Une - Religion

Egypte : Trois mois de prison pour Adel Imam condamné pour "diffamation envers l'islam"

L’acteur a souvent tourné en dérision les autorités et politiciens de toutes tendances pendant ses quarante ans de carrière.

Adel Imam a été condamné à trois mois de prison. Photo Reuters

Le plus célèbre des acteurs comiques égyptiens, Adel Imam, a été condamné à trois mois de prison pour "diffamation envers l'islam" dans plusieurs rôles qu'il a joués, à l'écran comme à la scène, a-t-on appris jeudi.

 

Vedette dans tout le monde arabe, Imam a souvent tourné en dérision les autorités et politiciens de toutes tendances pendant ses quarante ans de carrière.

Il a un mois pour faire appel de la condamnation prononcée mercredi soir et restera en liberté jusqu'à la fin du procès en appel.

 

Adel Imam a été poursuivi en justice par Asran Mansour, un avocat proche des islamistes, qui l'accuse d'avoir insulté l'islam et ses symboles, dont la barbe, rapporte le site internet du journal Al Ahram.

 

"Je vais faire appel de la sentence", a dit l'acteur à l'AFP. "Certaines personnes cherchant la gloire m'ont intenté un procès pour certaines de mes prestations qu'elles considèrent comme insultantes pour l'islam, et cela n'est évidemment pas vrai", a ajouté Adel Imam.

La star de 71 ans a affirmé que parmi les oeuvres incriminées figurent le film Al-Irhabi (Le Terroriste), dans lequel il joue le rôle d'un musulman fondamentaliste, et la pièce de théâtre Al-Zaeem (Le leader), une comédie dans laquelle il tourne en dérision les leaders autocratiques de la région.

"Tous les films ou pièces de théâtre dans lesquels j'ai joué ont été soumis à la censure. Si celle-ci les avait jugés diffamatoires, elle les aurait interdits", a dit M. Imam.

 

Lors d'un débat télévisé en 1998, Adel Imam avait eu une discussion très tendue avec trois islamistes des Frères musulmans, qui dominent aujourd'hui le Parlement égyptien.

Depuis 2000, il a servi comme ambassadeur de bonne volonté pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), comme beaucoup de stars du cinéma et du show-biz international, à l'instar d'Angelina Jolie.

"Durant sa riche carrière, il a mêlé humour et tristesse pour dépeindre les gens ordinaires qui sont victimes d'injustice", écrit le HCR dans une biographie de l'acteur. "Pour ces raisons, Imam est devenu un symbole pour les gens, promouvant la tolérance et les droits de l'Homme dans le monde arabe".

Adel Imam a notamment joué dans "L'Immeuble Yacoubian", adapté du roman à succès de l'écrivain Alaa Al-Aswani. Le film avait obtenu en 2006 le Grand Prix IMA (Institut du monde arabe) du long métrage, et M. Imam avait reçu le prix du meilleur acteur avec Khaled al-Saxi et Nour al-Chérif.

 

Des procès visant les milieux artistiques sont monnaie courante en Egypte, mais celui-ci devrait provoquer une vive émotion en raison de la personnalité d'Imam et de la récente victoire des islamistes aux élections législatives.

 

Le magnat des télécoms et dirigeant libéral copte Naguib Sawiris est également sous le coup d'une plainte pour insulte à l'islam pour avoir publié en juin dernier sur son compte Twitter une caricature représentant un Mickey barbu et Minnie couverte d'un voile intégral.

 


Le plus célèbre des acteurs comiques égyptiens, Adel Imam, a été condamné à trois mois de prison pour "diffamation envers l'islam" dans plusieurs rôles qu'il a joués, à l'écran comme à la scène, a-t-on appris jeudi.
 
Vedette dans tout le monde arabe, Imam a souvent tourné en dérision les autorités et politiciens de toutes tendances pendant ses quarante ans de...

commentaires (8)

Pour tout te dire Robert, je déteste hurler avec les loups. C'est trop facile et tu dois me connaître, je déteste quand c'est trop facile.

Jaber Kamel

13 h 17, le 03 février 2012

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Commentaires (8)

  • Pour tout te dire Robert, je déteste hurler avec les loups. C'est trop facile et tu dois me connaître, je déteste quand c'est trop facile.

    Jaber Kamel

    13 h 17, le 03 février 2012

  • Kamel, tout ce qui m'importe c'est que le sang arrête de couler en Syrie et que le peuple syrien soit épargné d'une guerre civile. Et pour ce, le départ du tyran Assad, qui a atteint le seuil de non retour, est la seule solution. Interprète les choses comme tu veux mais il me semble bien excessif de protéger le régime syrien et considérer que les 5.000 morts en Syrie sont, comme on le lit ici parfois, des voyous et des terroristes à la solde de ceux que tu sous-entends dans ton message, les démons avec lesquels je n'ai aucune affinité, tu le sais bien.

    Robert Malek

    09 h 20, le 03 février 2012

  • Merci pour ton explication Robert, je vois que pour toi la volonte des peuples s'est enfin exprime , et qu'en aucune facon il ne serait suspect que d'une part, ils aient mis autant de temps pour le faire, parce que les dictateurs passes etaient au service de qui tu sais, et que d'autre part on approuve facilement en occident la volonte de ces peuples comme par enchantement , des choses qu'ils avaient combattu sauvagement, en Palestine et en Algerie , il y a une vingtaine d'annees de ca. Ne sois pas naif Cher Robert, derriere la volonte des peuples se cache un train qui en cache un autre.Et ca ne sent pas bon , ni pour toi ni pour moi, mais tu sais pour qui .En conclusion, accrochons nous au devil we know !

    Jaber Kamel

    08 h 46, le 03 février 2012

  • Kamel, tu connais très bien la réponse. Etre opposé à l'islamisme ne veut pas forcément dire soutenir une autre forme de dictature comme celle de Damas. Tout régime qui ne sert pas le peuple, qui ne donne pas la parole au peuple, qui bâillonne le peuple, le fait régresser et le prend en otage, est à combattre, surtout quand ces tyrans ne trouvent rien de mieux que d'user de leur puissance pour faire taire ceux qui expriment leur mécontentement en les tuant et les massacrant en toute impunité, ce qui s'appelle, aussi simplement que tu poses ta question, crime contre l'humanité. Par ailleurs je ne suis pas vraiment persuadé qu'en Syrie on ne condamne jamais pour diffamation envers l'islam, bien que ce ne soit pas un régime islamiste. Dans tous ces pays qui se sont soulevés, les islamistes ont pris le pouvoir par la volonté du peuple qui doit maintenant assumer. En Syrie, ce sera le peuple qui décidera et personne d'autre, ça ne regarde personne.

    Robert Malek

    05 h 50, le 03 février 2012

  • Une question simple pourtant, pourquoi en Egypte, en Tunisie, en Lybie, en arabie bensaoud, et pas en Syrie soumise strictement aux mêmes régimes ???

    Jaber Kamel

    03 h 28, le 03 février 2012

  • C'est le fanatisme, l'obscurantisme, l'intolérance, qui s'inaugurent avec éclat en Egypte avec les islamistes au pouvoir, qui constituent une offense à l'islam, et pas du tout l'art de Adel Imam. Cette condamnation de l'artiste est écoeurante. Les milieux intellectuels et artistiques égyptiens, pionniers dans le monde arabe, ne peuvent pas tolérer que règne l'esprit ténébreux dans leur pays. Sinon, adieu le rôle de l'Egypte et dans le monde arabe et dans le monde.

    Halim Abou Chacra

    12 h 20, le 02 février 2012

  • La liberté d'expression qui prévalait à l'époque de Moubarak a disparu. Tous ces 8 marsistes et hezbollah qui étaient ravis que Moubarak dégage. Contrairement au Baas syrien, on ne peut pas accuser Moubarak de dictateur opprimant son peuple. Son seul défaut est qu'il s'est incrusté 3 décennies. Ok, il s'est imposé président à vie. Mais au moins, c'était un président collant mais éclairé. Adel Imam et consors pouvaient critiquer les islamistes (y compris le hezbollah considéré comme terroriste par Moubarak) et je les comprends. Au liban, ils terrorisent culturellement les autres libanais sans parler de "leurs menaces" par intermittence, de couper les têtes des libanais contestant leurs armes. Maintenant en egypte? les salafistes attendent en 2e position et c'est la course entre les ekhwan et les salafistes. Béni était le temps de Moubarak qui combattait les intégristes qu'ils soient du hezbollah chiite pro iranien que des salafistes sunnites. La situation en syrie est différente ( je vois déjà jabbour faisant le rapprochement avec Assad) . Le régime syrien dictatorial a tué et continue de tuer. Moubarak a dégagé à l'amiable à la demande de son armée. Une grande différence dans l'approche. Ceci dit, je ne dis pas que les salafistes seront absents en syrie. Mais avec ASSAD, on est sûrs que c'est "les massacres". Avec les opposants ? On n'en sait rien. Puis en final, ce sont les peuples qui décident. Pas nous.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    12 h 09, le 02 février 2012

  • - - C'est la nouvelle démocratie avec sa nouvelle liberté d'expression importée par les occidentaux en Egypte et dans toute la région , où sont passées les révolutions arabo-islamistes , qu'ils essayent de planter en Syrie , politiquement depuis les Nations Unies , et militairement depuis la Turquie et toute l'arabie la financière . Que reste-t-il de ces géants de l'écran et de la chanson Egyptienne , sans oublier les danseuses du ventre et les excursions au bord du Nil ! que deviendront les Pyramides sans touristes , que deviendra l'histoire millénaire de ce pays , pays des Pharaons et de toutes les civilisations dans quelques temps , une fois les islamistes bien installés dans leurs fauteuils ou par terre , aux commandes les coudées franches puisqu'ils détiennent la majorité absolue !!! ???

    JABBOUR André

    10 h 49, le 02 février 2012

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