Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban-Syrie

L’opposition syrienne à « L’OLJ » : Tous les prisonniers libanais en Syrie seront libérés

Les membres du CNS confirment entretenir de bonnes relations avec le 14 Mars, « mais aussi avec d’autres » factions...

Le président du CNS, Bourhan Ghalioun.

Alors que la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi, ainsi que plusieurs ministres arabes et ministres de pays membres du Conseil de sécurité se réunissaient hier au siège de l’ONU à la demande de la Ligue arabe et du Qatar pour tenter, selon le Quai d’Orsay, de « convaincre le Conseil de sécurité de prendre toutes ses responsabilités face à l’aggravation des crimes contre l’humanité commis par le régime syrien », les membres du Conseil national syrien (CNS) multipliaient les contacts pour faire entendre leur voix. Après leur rencontre avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et le représentant de la Libye, Bourhan Ghalioun, et les membres du comité exécutif du CNS, dont Abdel-Ahad Astepho, le représentant de l’Organisation démocratique assyrienne, basé en Belgique, et Georges Stifo, le président de cette organisation aux États-Unis, ont reçu L’Orient-Le Jour au Millenium Hotel. Pris dans le tourbillon des rencontres, M. Ghalioun, qui avait assuré que l’opposition syrienne s’exprimait d’une « seule voix », a dû laisser la parole à ses collègues.

 

Abdel-Ahad Astepho et George Stifo ont tour à tour expliqué les objectifs du CNS à l’ONU tout en assurant que l’avenir des chrétiens en Syrie n’est pas aussi dramatique que l’on se plaît à le décrier. Ils ont réitéré leur soutien pour le manifeste publié il y a quelques semaines au sujet des relations futures entre Beyrouth et Damas et ont garanti la « libération de tous les prisonniers libanais qui se trouvent dans les geôles syriennes ainsi que les prisonniers syriens en Syrie ».

 

Mosaïque syrienne

Brossant un tableau détaillé du parcours de « l’opposition syrienne à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie », M. Astepho a indiqué que c’est un processus « par étapes jusqu’à la constitution en octobre dernier du Conseil national syrien (CNS) qui représente une alliance de sept partis ayant une même vision basée sur le consensus et l’équilibre politique, ethnique et religieux ». Ces blocs ont signé à Istanbul en octobre dernier un manifeste pour la mise en place d’une Syrie démocratique, un État de droit et une justice sociale. Leur objectif commun est d’assurer « la chute sans ambiguïté du régime syrien dans toutes ses structures, ses symboles, y compris la tête du régime, l’engagement à la revendication du mouvement révolutionnaire et la chute réelle du régime ».

Pour ce ténor de l’opposition, tout semble maintenant mis en place pour un nouvel élan démocratique tout en tenant compte de la représentation de toute la « mosaïque syrienne ». Malgré certains bémols courants dans toute alliance, Abdel-Ahad Astepho assure qu’« il existe des divergences de vue mais le programme politique regroupe tout le monde tant au niveau structurel qu’organisationnel ».

 

Le renforcement du CNS s’est opéré en décembre dernier avec la formation d’une Assemblée constituante comprenant trois organes constitutionnels : une assemblée générale avec 250 membres, un secrétariat général avec 40 membres et un bureau exécutif d’une dizaine de personnes. « Presque toutes les composantes de la mosaïque syrienne sont ainsi représentées au sein du CNS, aux niveaux politique, ethnique, religieux, culturel et linguistique », dit-il. La présidence est tournante et tous les membres du comité du bureau exécutif ont signé un document s’engageant à ne pas se présenter aux premières élections. « Après un immense effort de lobbying déployé auprès des capitales arabes, régionales, européennes et occidentales, le CNS est arrivé à ces résultats auprès des Nations unies et de la Ligue arabe. » « Notre tâche est avant tout d’être le porte-parole de la révolution syrienne », indique Abdel-Ahad Astepho. « Ce parcours était très difficile à réaliser. »

 

« Chrétiens et minorités protègent le régime »

Loin de réfuter le « scénario d’une guerre civile en Syrie », car tout changement peut aboutir à des situations catastrophiques, le ténor de l’opposition syrienne affirme que les chrétiens de Syrie « ont peur » et à juste titre. « Ils préfèrent attendre la tournure des évènements. » Représentant 10 % de la population, les chrétiens se « regroupent en trois groupes communautaires : les Assyriens, les chrétiens qui se disent arabes et les Arméniens », distingue-t-il. Le représentant de l’Organisation démocratique assyrienne affirme que « bien que d’aucuns pensent que le régime syrien protège les chrétiens, moi je soutiens le contraire. Ce sont les chrétiens et les minorités qui le protègent ». La protection des chrétiens passe par la participation à cette révolution. C’est la seule garantie pour eux. La stabilité ne peut se fonder sur une dictature ou une tyrannie. La stabilité et la protection des minorités se basent sur la Constitution. La Syrie reste le pays où les chrétiens vivent leur religion d’une manière confortable mais il y a une certaine discrimination constitutionnelle à leur égard, juge-t-il. Loin de baisser les bras, il avoue œuvrer sur la mise en place d’un véritable « État laïc, civil et démocratique où tous les citoyens sont égaux ».

 

Les relations avec le Liban

Quant au Liban, les membres du comité exécutif du CNS avouent « avoir de bons rapports avec non seulement les forces du 14 Mars, mais avec d’autres... ». Des contacts avec Michel Aoun et les forces du 8 Mars ? Le silence devient soudain éloquent. Comment se dessinent les futures relations entre Beyrouth et

Damas à la lumière des derniers développements ? Abdel-Ahad Astepho affirme que par le manifeste publié il y a quelques semaines sur les relations bilatérales entre les deux pays, le CNS « a voulu mettre les points sur les i et tranquilliser nos frères libanais. « Avec la nouvelle Syrie que nous allons construire, nous allons établir des rapports normaux entre deux pays souverains et indépendants avec la reconnaissance mutuelle et le respect de la souveraineté.

Tels sont les constats de notre politique de bon voisinage. Nous avons accueilli avec satisfaction les réactions positives manifestées par les leaders libanais.» Concernant les prisonniers libanais en Syrie, le CNS

« garantit » avec fermeté leur libération. « Mettre un terme à cette situation humanitaire tragique de tous ces disparus et ces prisonniers est un point important qu’il est bon de souligner », conclut-il avec espoir.

 

Lire aussi


Liban-Syrie : Ali hausse le ton : Ce qui se passe à la frontière ne s’appelle pas se tenir à l’écart


Reportage : Le monastère de Saydnaya échappe de justesse au pire

 

Actu : Arabes et Occidentaux exhortent l’ONU à sortir de son inaction en Syrie

 

Alors que la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi, ainsi que plusieurs ministres arabes et ministres de pays membres du Conseil de sécurité se réunissaient hier au siège de l’ONU à la demande de la Ligue arabe et du Qatar pour tenter, selon le Quai d’Orsay, de « convaincre le Conseil de sécurité de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut