Rechercher
Rechercher

Économie - Espagne

Contre l’austérité, les fonctionnaires de Catalogne dans la rue

Enseignants, policiers, pompiers ou infirmières : des milliers de personnes ont manifesté samedi à Barcelone contre la politique d’austérité du gouvernement catalan, au moment où Madrid impose aux régions espagnoles une stricte discipline budgétaire.
« Non aux coupes budgétaires ! » proclamait une banderole en tête de la manifestation, à laquelle avaient appelé 200 syndicats et organisations pour la défense du secteur public. Les chiffres sur le nombre des participants à la manifestation variaient de 15 000 selon la police régionale à 125 000 selon les organisateurs.
Depuis l’été, les premières coupes ont provoqué la colère des employés du secteur public de cette région du nord-est de l’Espagne. Médecins et infirmières sont descendus dans les rues lorsque le gouvernement catalan a réduit de 10 % pour 2011 le budget de la santé.
Puis d’autres professions, habituellement silencieuses, ont commencé à se faire entendre : policiers, pompiers et gardiens de prison ont multiplié les coups d’éclat, occupant des commissariats, bloquant des entrées de prisons, affirmant que les restrictions budgétaires mettent en danger la sécurité publique.
« C’est un cocktail explosif », avertit David Miquel, porte-parole du Syndicat des policiers catalans (SPC). « Il manque du matériel, des véhicules. La situation est pathétique. »
Les Mossos d’Esquadra, les policiers régionaux, affirment qu’en 2012, leur parc automobile sera réduit de 3 500 à 3 080 véhicules et leur budget pour le carburant diminué de 40 %, « ce qui se traduira par une présence limitée des patrouilles », selon Antonio Castejon, du Syndicat des Mossos d’Esquadra (SME).
En tête de cortège défilaient les altermondialistes du Forum social catalan, suivis par les membres des professions de santé et les enseignants.
« Il y a de plus en plus d’enfants par classe, moins de moyens et moins de professeurs. La qualité de l’éducation est très affectée par les coupes budgétaires », remarquait une maîtresse d’école de 29 ans, Maite Sanchez.
« Pour nous, il y a d’autres façons de faire des économies, comme la lutte contre la fraude fiscale et une hausse des impôts pour ceux qui gagnent le plus », lançait Rosalia Port, une infirmière de 56 ans.
Après les coupes de 2011, le gouvernement catalan, dirigé par la coalition nationaliste CiU, prévoit pour 2012 un nouveau plan de rigueur incluant des baisses de salaires pour les fonctionnaires, une augmentation des taxes sur l’essence, les inscriptions universitaires, l’eau ou les transports.
À l’origine de ces mesures, les coups de semonce du gouvernement aux régions, sommées depuis l’an dernier de réduire leur déficit et rendues responsables du dérapage budgétaire de l’Espagne.
Car, pendant longtemps, dans ce pays très décentralisé, l’État a fermé les yeux sur les finances régionales, auxquelles il a délégué de larges compétences comme la santé et l’éducation.
Le déficit des régions en 2001 devrait finalement atteindre 2,3 à 2,4 % du PIB, pour un objectif initial de 1,3 %.
Vendredi, le nouveau gouvernement espagnol (conservateur) est d’ailleurs passé à la vitesse supérieure, interdisant aux 17 régions autonomes d’être en déficit à partir de 2020.
Sans attendre les mesures de rigueur draconiennes que commence à mettre en place le gouvernement central de Mariano Rajoy, avec pour objectif un déficit public pour l’Espagne de 4,4 % du PIB en 2012 (après environ 8 % en 2011), les coupes budgétaires dans les régions ont fait naître une grogne sociale qui ne cesse de s’amplifier.
Dans la région de Valence, la plus endettée d’Espagne, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont aussi manifesté jeudi dernier sous le mot d’ordre « Non aux coupes dans les services publics ! » alors que le gouvernement régional prévoit des économies de 1,1 milliard d’euros.
(Source : AFP)
Enseignants, policiers, pompiers ou infirmières : des milliers de personnes ont manifesté samedi à Barcelone contre la politique d’austérité du gouvernement catalan, au moment où Madrid impose aux régions espagnoles une stricte discipline budgétaire.« Non aux coupes budgétaires ! » proclamait une banderole en tête de la manifestation, à laquelle avaient appelé 200...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut