Montpellier : l’espoir de Cabella

En l’absence de quatre joueurs retenus pour la Coupe d’Afrique des nations, l’attaquant Rémy Cabella entretient l’espoir de se faire une place au sein de l’équipe de Montpellier et passera un test face à Lyon samedi à la Mosson, pour la 20e journée de Ligue 1.
Ce jeune attaquant ou milieu offensif de 21 ans abat une carte importante pour pleinement lancer sa carrière et confirmer les promesses affichées en équipe de France espoirs (11 sélections). « Avec les quatre joueurs à la CAN (21 janvier-12 février), j’ai peut-être l’opportunité de gagner ma place. Si j’ai une chance, je vais essayer de la prendre et tout faire pour y rester. Les dirigeants, qui n’ont pas recruté, veulent faire confiance aux jeunes. À nous de leur rendre cette confiance, de montrer qu’ils ne se sont pas trompés », estime Rémy Cabella. Susceptible d’évoluer sur un côté ou dans l’axe, Cabella peut être aligné aux deux postes occupés par le meneur de jeu marocain Younès Belhanda et l’attaquant sénégalais Souleymane Camara. Peu utilisé depuis le début de saison, ou peu opportuniste à deux ou trois reprises, il dispose d’un temps relatif pour convaincre. « Je n’ai pas beaucoup joué durant la première moitié de saison. Si j’ai cette chance, à moi de ne pas la louper, à moi de montrer que je suis là. Je n’ai pas peur », ose ce joueur auteur de deux buts en dix apparitions, dont trois comme titulaire. Depuis son intégration dans l’effectif professionnel, en juillet 2009, ce joyau de l’équipe vainqueur de la Coupe Gambardella s’est cassé les dents sur le mur du plus haut niveau. Rupture des ligaments croisés d’un genou, prêt d’un an à Arles-Avignon, il a accumulé les contretemps et retardé son éclosion.
« J’ai connu pas mal de choses : la blessure, le changement de club, les matchs en DH (division d’honneur), la mise sur le banc, la défaite... Mais ce prêt m’a permis d’avancer, d’autant que j’ai été appelé en espoirs », assure t-il. Consigné à ramer au cours d’un long et douloureux apprentissage, il s’est accroché à sa bouée de sauvetage : l’équipe de France espoirs. « Cela m’a aidé, m’a permis d’être là aujourd’hui, de me dire que je pouvais avoir vraiment confiance en moi », rappelle t-il.
Recruté en 2004 au Gazélec d’Ajaccio, Cabella opère progressivement une mue vers le métier de footballeur. « Jusque-là, je faisais comme je voulais. Le haut niveau impose de faire les choses comme il faut les faire. Je l’ai compris, je gagne en maturité de jour en jour », estime ce joueur jugé fantasque et au gabarit modeste (1,71 m, 62 kg). « Je dois montrer encore plus de qualités. Notamment avec un entraîneur très rigoureux (René Girard) qui attend beaucoup de nous. Le jour où j’aurai cet impact physique, je serai vraiment bien », promet-il. Rémy Cabella amorce cette période avec une marge de manœuvre étroite, conditionnée à la durée de la CAN, au rétablissement de Karim Aït-Fana, revenu dans le circuit après neuf mois d’absence, et à l’intransigeance de son entraîneur. « Je souhaite lui donner du temps de jeu, mais je n’irai pas trop vite. Ce n’est pas parce que cela se passe bien en espoirs que j’avancerai autrement. Ne lui collez pas l’étiquette de meneur, car il va se prendre pour un autre », avertit l’entraîneur de Montpellier.