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Économie - Zone euro

La BCE choisit le Belge Praet, solution de compromis, comme chef économiste

Jusqu’à maintenant, le « premier économiste » a toujours été un Allemand.

Le Belge Peter Praet, nommé économiste en chef de la Banque centrale européenne par son président Mario Draghi, permet à la BCE de ne mécontenter personne dans le bras de fer entre Paris et Berlin pour la succession de l’Allemand Jürgen Stark à ce poste. Benoît Doppagne/Belga/AFP

La Banque centrale européenne (BCE) a nommé hier le Belge Peter Praet au poste de chef économiste, à la barbe de l’Allemagne et de la France qui avançaient leurs propres candidats à ce poste emblématique en pleine crise de la dette.
Notons que le Français Benoît Cœuré et l’Allemand Jörg Asmussen étaient tous les deux pressentis. La nomination de l’économiste en chef – le nom donné notamment par la presse à ce poste, mais qui n’est pas une appellation officielle de la BCE – était emblématique, et Berlin et Paris espéraient chacune placer son poulain.
C’est ce « premier économiste » qui soumet chaque mois au conseil des gouverneurs une proposition sur l’évolution des taux directeurs (la décision est au final collégiale), et qui valide les prévisions économiques très suivies de la BCE. Jusqu’à maintenant, ce poste a toujours été occupé par un Allemand – Ottmar Issing puis Jürgen Stark –, ce qui semblait jouer en faveur de M. Asmussen. Mais le nouveau président de la BCE, l’Italien Mario Draghi, a ignoré ces considérations, à un moment où son institution est soumise à d’intenses pressions sur fond de crise de la dette en zone euro. « La BCE a clairement pris sa décision pour un candidat » qu’elle estimait compétent, a expliqué Stefen Schilbe, de la banque HSBC.
En pratique, si la France et l’Allemagne ont pu subir un camouflet en voyant leurs candidats éconduits, les économistes sont unanimes à minimiser l’impact de cette décision sur la politique de la BCE. Certes Peter Praet est « vu davantage comme un faucon que comme une colombe », mais sa nomination est neutre pour les marchés, qui attendent de voir la BCE agir, selon M. Schilbe. « C’est le jeu habituel, les gouvernements veulent avoir leurs propres représentants, mais chaque membre de la BCE est censé prendre sa décision pour la BCE dans son ensemble et pas en fonction de son pays d’origine », juge Marie Diron, du cabinet Ernst & Young. D’autant que MM. Cœuré et Asmussen, qui ont rejoint en début de semaine le directoire, ont eu des lots de consolation appréciables. M. Asmussen est chargé des relations internationales et assistera aux réunions européennes aux côtés du président ou du vice-président de la BCE. M. Cœuré hérite quant à lui des opérations de marché, « l’un des rôles de la BCE qui a pris le plus d’importance à mesure que les questions de liquidités des banques sont devenues de plus en plus difficiles et techniques », relève Mme Diron.
M. Praet, 62 ans, né en Allemagne et économiste de formation, a fait l’essentiel de sa carrière en Belgique. Pendant 10 ans, jusqu’à ses débuts en juin 2011 au directoire de la BCE, il était directeur à la Banque nationale de Belgique. Nettement plus âgé que MM. Cœuré et Asmussen (42 et 45 ans), il a une longue expérience de politique monétaire.
Rappelons que son prédécesseur au poste d’économiste en chef, Jürgen Stark, avait démissionné l’an dernier en signe de désaccord avec le programme de rachat d’obligations mené par la BCE, qui rachète la dette de certains États sur les marchés, officiellement pour garantir l’efficacité de sa politique monétaire.
Davantage que la nomination de M. Praet, c’est le départ effectif de M. Stark qui importe, selon Cédric Tellier, de Natixis. Cela « clarifie les chose et évite les surinterprétations ». M. Stark avait la fâcheuse habitude d’exprimer ses états d’âme sur la politique monétaire dans la presse.
Les deux autres membres du directoire sont l’Espagnol José Manuel González-Páramo, qui cédera à M. Cœuré la responsabilité des opérations de marché au 1er mars prochain pour s’occuper de la gestion du risque et des billets, et le Portugais Vítor Constâncio, vice-président en charge de la stabilité financière.
            (Source : AFP)
La Banque centrale européenne (BCE) a nommé hier le Belge Peter Praet au poste de chef économiste, à la barbe de l’Allemagne et de la France qui avançaient leurs propres candidats à ce poste emblématique en pleine crise de la dette.Notons que le Français Benoît Cœuré et l’Allemand Jörg Asmussen étaient tous les deux pressentis. La nomination de l’économiste en chef...

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