Le chef de l'ONU Ban Ki-Moon est attendu la semaine prochaine au Liban où il doit s'entretenir avec les dirigeants de ce pays et les responsables de la force de maintien de la paix au Liban sud (Finul), a indiqué mardi à l'AFP une source gouvernementale.
La visite de trois jours doit commencer le 13 janvier selon cette source qui a requis l'anonymat. M. Ban doit s'entretenir avec le président et le Premier ministre libanais, Michel Sleimane et Najib Mikati et le commandement de la Finul.
La Finul a été la cible de plusieurs attaques ces derniers mois. Le 9 décembre, cinq Casques bleus français ont été blessés par l'explosion d'une bombe déclenchée au passage de leur jeep à Tyr (80 km au sud de Beyrouth).
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, et des hommes politiques libanais ont mis en cause le régime syrien de Bachar al-Assad dans l'attaque contre la Finul. Damas a nié toute implication.
Le contingent français avait déjà été visé par une attaque six mois plus tôt. Un attentat qui avait poussé le président français Nicolas Sarkozy à envisager une remise en question de la présence française au sein de la Finul en cas de nouvelle attaque. Ce à quoi le Premier ministre libanais Nagib Mikati avait répondu qu’il souhaitait "fortement" que la France maintienne sa participation.
Interrogé, après l'attentat du 9 décembre, sur une éventuelle décision de Paris de réduire ses effectifs au sein de la Finul, l'ambassadeur français au Liban, Denis Pietton, avait fait état d’une "révision stratégique (de la mission de cette force) actuellement en cours à l’ONU". "Tous les pays participant à la force internationale, ainsi que les États concernés, notamment le Liban, participent à cette révision", avait-il ajouté, précisant que des délégations civiles et militaires du Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies étaient venues à cette fin au Liban. M. Pietton avait assuré que la France soutiendrait toujours le Liban même si ses effectifs étaient réduits au sein de la Finul.
Mi-décembre, le porte-parole de l’ONU, Kieran Dwyer, avait également indiqué que l’ONU devait rendre dans les prochaines semaines un rapport sur la "stratégie" de la Finul. "La stratégie de la Finul est en train d’être reconsidérée. Cet examen a commencé il y a un certain temps et n’est pas lié aux récentes attaques qui ont visé les Casques bleus", avait-il expliqué à l’AFP.
Julian Harston, un diplomate britannique, expert de l’ONU sur les questions de maintien de la paix, devait préparer ce rapport qui se concentre sur "la configuration opérationnelle et la stratégie de la mission" de la Finul. "Il examine si la Finul est configurée de manière appropriée et si elle utilise correctement ses moyens afin de remplir sa mission", avait précisé M. Dwyer.
Créée en 1978 pour surveiller la frontière entre le Liban et Israël, la Finul a été renforcée en 2006 après le conflit entre Israël et le Hezbollah dans le sud du Liban. Elle compte actuellement environ 13.500 soldats et civils. La France en est l'un de ses plus gros contributeurs (1.300 soldats).
Ban Ki-Moon doit par ailleurs s'exprimer le 15 janvier devant un forum de l'ONU à Beyrouth sur les réformes et la transition démocratique dans le monde arabe.
La visite de trois jours doit commencer le 13 janvier selon cette source qui a requis l'anonymat. M. Ban doit s'entretenir avec le...
commentaires (6)
Tu sais Christian, beaucoup de termes sont drôles chez les Libanais, comme "démocratie" par exemple qui, d'après certains, s'adapte très bien au régime de Damas. Tu as aussi "tout va bien" (très bien même), échappatoire préférée de Jabbour (comme ci-dessous) depuis que son dieu est représenté dans notre gouvernement armé. On a également le fameux "ingérence" qui est utilisé aujourd'hui en trois dimensions : 1) à bon escient lorsqu'il s'agit de l'Occident qui se mêle de nos affaires ; 2) qui signifie souveraineté libanaise lorsque la Syrie et l'Iran nous dictent leurs lois ; 3) qui signifie politique libanaise juste et intègre lorsque nous soutenons la répression sanglante et démocratique exercée par Damas. Bref, on peut y passer la nuit tant qu'il est aisé d'en trouver d'autres.
Robert Malek
06 h 23, le 04 janvier 2012