Mansour : Pas de contadictions entre Ghosn et Charbel sur el-Qaëda

Le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour a tenté de défendre le gouvernement qui présente depuis quelques jours des divisions internes au sujet de la question de la présence de membres d'el-Qaëda au Liban. Dans une interview au quotidient "al-Anbaa", il a notamment déclaré que le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel n’a pas contredit le ministre de la Défense Fayez Ghosn. La semaine dernière, Fayez Ghosn avait déclaré que des membres d’el-Qaëda seraient actifs et implantés à Ersal, village à la frontière libano-syrienne. Des propos vite contredits par le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel pour qui, au contraire, il n'y a aucune présence de ce mouvement sur le territoire libanais.

"Le ministre de la Défense n’a pas dit qu’el-Qaëda est présente au Liban", a souligné le ministre Adnan Mansour. Pour M. Mansour, le ministre Ghosn a seulement dit que des combattants du réseau terroriste traversaient cette région pour passer en Syrie. "Ceci a été confirmé par les autorités syriennes", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la situation en Syrie, M. Mansour a par ailleurs répondu que le Liban est "inquiet" concernant les événements en Syrie parce que les deux pays sont géographiquement et économiquement liés.

La présence d'el-Qaëda au Liban était également au menu de la conférence de presse tenue aujourd'hui par le chef du parti des Marada Sleiman Frangié qui a lui aussi volé au secours du ministre de la Défense, membre de son bloc. Le ministre Fayez Ghosn "est victime en ce moment d’une campagne d’intimidation", a déclaré M. Frangié.

Pour le chef des Marada, c’est l’armée libanaise qui est visée à travers le ministre Ghosn et non le ministre lui-même. Tout en accusant l’Etat libanais de manquer à ses obligations dans cette affaire, M. Frangié a rappelé que le ministre Ghosn a simplement dit "que certains terroristes se sont infiltrés à la frontière libano-syrienne".

"Les brèches à Ersal devraient être bouchées avant d'attaquer Ghosn", a-t-il insisté.

"Je ne divulguerai pas des informations parce que je ne suis pas ministre de la Défense, mais j’espère que Fayez Ghosn divulguera les informations qu’il a en sa possesion, a également déclaré M. Frangié. Le président Sleiman et le Premier ministre Mikati savent que ces informations sont vraies", a-t-il ajouté. L'ancien ministre a néanmoins indiqué avoir des "informations sur des tentatives visant à créer une zone tampon à partir de laquelle la Syrie serait visée".

Le chef des Marada a conclu sur cette affaire en disant : "C'est vrai qu’el-Qaëda est au Liban".

Sur un autre plan, M. Frangié a réitéré son soutien au régime syrien de Bachar el-Assad. "Nous croyons aux bonnes relations entre le Liban et la Syrie, a-t-il ajouté. Les autres sont avec la Syrie au Liban et contre la Syrie en Syrie. Nous, nous croyons à la force du régime syrien mais nous sommes toutefois avec le Liban".