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À La Une - Révolte

La Ligue arabe en quête de crédibilité en Syrie

Malgré la présence des observateurs, la répression ne faiblit pas, faisant au moins 41 civils tués hier.

La présence des observateurs de la Ligue arabe n’a pas enrayé la spirale de la répression en Syrie, où les forces de sécurité ont tué au moins 41 manifestants hier, selon des militants et la chaîne de télévision al-Arabiya, mettant à mal la promesse du gouvernement d’engager un processus pacifique. Pour leur part, après Homs, haut lieu de la contestation où ils se trouvaient mardi et mercredi, les observateurs se sont rendus dans d’autres foyers de la révolte : Deraa, Hama, Idleb et près de Damas.

 

À Douma, quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés, dont certains grièvement, par les forces de sécurité qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Grande Mosquée, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’OSDH a précisé que ces tirs avaient eu lieu au moment où un groupe d’observateurs arabes arrivaient à la mairie de Douma. Elle a ajouté que les forces de l’ordre avaient encerclé la mosquée dans laquelle se trouvaient des femmes. Des tirs nourris étaient également entendus dans le quartier al-Hajarié de cette ville. « Les militants ont appelé à une désobéissance civile complète. Les rues ont été bloquées, les magasins ont été fermés et la ville est paralysée », a encore rapporté l’OSDH.

 

À Hama, des manifestations « massives » ont eu lieu et six civils ont été tués par les forces de sécurité, qui ont en outre arrêté des blessés soignés dans un hôpital privé, ont indiqué l’OSDH et des militants sur place. Deux civils ont été tués à Homs, et cinq autres dans le nord-ouest du pays, dans la province d’Idleb, toujours selon l’OSDH. Dans la province de Damas, quatre civils ont péri sous les balles des forces de sécurité, à Irbine et à Kessoué.

 

À Damas même, des agents de la sécurité étaient déployés en masse près du quartier historique de Midane, fermé en raison d’une manifestation, selon l’OSDH et des habitants. D’après al-Arabiya, les agents ont encerclé la mosquée al-Daqqaq – située dans le quartier – dans le but évident de donner l’assaut à l’édifice. Toujours dans la capitale, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Kafar Soussé lorsque les agents de sécurité ont tiré sur des manifestants. Par ailleurs, intensifiant leur lutte, des militants ont appelé sur Internet à de nouvelles manifestations aujourd’hui. Les Syriens sont invités à « marcher vers les places de la liberté », ont indiqué les militants sur leur page Facebook « Syrian Revolution 2011 ».

 

Plus le temps passe et plus la mission arabe peine à asseoir sa crédibilité au troisième jour de sa présence sur le terrain. La Ligue arabe, qui tente d’asseoir grâce à cette initiative son rôle de médiateur dans la région, sait que tous les regards sont tournés sur cette mission. Son secrétaire général Nabil al-Arabi a reconnu que la délégation avançait dans l’inconnu, mais il a toutefois estimé que dans un délai d’une semaine elle serait en mesure de savoir si la Syrie respecte les engagements pris pour entamer un processus de paix. De leur côté, les autorités syriennes ont affirmé fournir tous les moyens nécessaires pour que la mission puisse évaluer les efforts visant à mettre fin à neuf mois de violences.

 

En dépit de la difficulté de la tâche des observateurs arabes, le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a jugé que leur mission était « la seule lumière dans cette nuit sombre ». « La présence des observateurs à Homs a brisé la barrière de la peur », a-t-il dit, tout en précisant ne pas vouloir « exprimer de jugement avant que les observateurs terminent leur mission ». Mais, de son côté, doutant de l’efficacité de la mission arabe, le Conseil national syrien, principal mouvement d’opposition au président Assad, a en revanche demandé à l’ONU d’envoyer ses propres observateurs. Son dirigeant, Burhan Ghalioun, a rencontré hier au Caire M. al-Arabi, a rapporté l’agence égyptienne MENA. Ils ont discuté de la conférence nationale sur la Syrie que doit accueillir la Ligue arabe début janvier au Caire. Quant au niveau international, la Chine s’est félicitée, elle, de la mission « objective » de la Ligue arabe, prenant le contre-pied des États-Unis et de la France qui ont redouté que les observateurs ne puissent pleinement rendre compte de la situation par manque de temps ou de liberté de mouvement.

 

La présence des observateurs de la Ligue arabe n’a pas enrayé la spirale de la répression en Syrie, où les forces de sécurité ont tué au moins 41 manifestants hier, selon des militants et la chaîne de télévision al-Arabiya, mettant à mal la promesse du gouvernement d’engager un processus pacifique. Pour leur part, après Homs, haut lieu de la contestation où ils se...

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