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Lifestyle - Objets et histoire

Une veuve... pétillante ! ! !

Barbe-Nicole Ponsardin venait d’avoir 20 ans quand elle épousa François Clicquot, issu d’une famille de négociants en vins, et vint s’installer dans la maison Cliquot où elle mit au monde sa fille Clémentine en 1799. À l’époque, les Clicquot vendaient essentiellement du vin rouge, mais également du vin blanc et du vin mousseux nommé vin de champagne. Le vin mousseux était déjà apprécié longtemps auparavant, mais depuis les expérimentations de fermentation en bouteilles faites par Dom Pérignon, maître de chai dans l’abbaye Saint-Pierre d’Hautevilliers dans les environs d’Epernay en Champagne, il était devenu une boisson de luxe recherchée... Barbe-Nicole était toujours informée de la situation de l’entreprise familiale... En octobre 1805, à peine âgée de 28 ans, elle perdit son mari, suite à une fièvre maligne. M. Clicquot, son beau-père, désespéré par la mort de son fils, décide de tout vendre, vignes et caves. Et c’est là où le fameux caractère de la veuve rentre en scène : elle s’oppose fermement à la vente et entend honorer la mémoire de son époux. Avec le soutien d’Alexandre Fourneaux, un négociant en vins expérimenté qui devint son associé, elle prit la direction de l’entreprise. Quatre mois après la mort de son époux, celle que l’on appelle désormais « la Veuve » crée sa propre compagnie « Maison Veuve Clicquot-Ponsardin ». Et plus rien ne l’abattra. Louis Bohne, un Allemand doté d’un véritable talent de vendeur, devint l’un de ses plus proches collaborateurs. Napoléon porte la guerre dans toute l’Europe ? Eh bien, M. Bohne et ses équipes suivront les armées de l’empereur. Le blocus empêche les navires français d’exporter en Angleterre et aux États-Unis ? Elle passe contrat avec des corsaires américains et son vin va courir les mers. Napoléon perd la guerre contre toute l’Europe ? Fourneaux, son collaborateur, se retire du négoce ? Les chiffres d’affaires chutent ? Rien ne la décourage. Elle n’hésite pas à vendre ses bijoux afin d’augmenter son capital... En 1815, elle donne l’ordre à Bohne d’affréter au Havre un bateau pour la Russie. Il accosta à Saint-Pétersbourg avec dix mille bouteilles à son bord. À elle seule, cette première vente avait rapporté 73 000 roubles... Mérimée rapporte dans une de ses lettres : « Madame Clicquot abreuve la Russie. On appelle son vin “Klikofskoë” et on n’en boit pas d’autre. » Quant à Pouchkine, il comparait « le vin béni de la Veuve Clicquot à la fontaine d’Hippocrène où les poètes puisaient l’inspiration ». Et c’est justement parce que la Veuve Clicquot et ses émissaires forçaient les blocus maritimes que l’ancre de marine a été choisie comme emblème de la maison. Soucieuse de perfection, Mme Clicquot parcourait les caves la nuit pour s’assurer de l’évolution de ses cuvées. Se glissant au cellier, à l’heure où les ouvriers prenaient leurs repas, elle faisait des expériences en cachette et inventa le remuage des bouteilles, technique qui permettait l’obtention d’un produit limpide. En 1821, Louis Bohne mourut. Le hasard mit bientôt sur sa route Édouard Werlé qui s’avéra posséder un excellent talent d’organisateur et dirigea l’entreprise avec succès, même après la mort de Mme Clicquot. Cette femme de caractère portait un grand intérêt à la famille et plus particulièrement à son arrière-petite-fille, Anne de Mortemart, qui deviendra la duchesse d’Uzès. Voilà un extrait d’un courrier qu’elle lui adressa : « Ma petite, je vais te faire une confidence.... Tu es celle qui me ressemble le plus, c’est toi qui as le plus d’audace. C’est une qualité précieuse qui m’a été bien utile au cours de ma longue vie. Oser avant les autres. On m’appelle aujourd’hui la Grande Dame de Champagne. Regarde autour de toi, ce château, ces coteaux immuables, je peux être fière de ce que j’ai réalisé. Le monde est en perpétuel mouvement. Il faut inventer celui de demain. Il faut aller de l’avant, être déterminée et exigeante, laisser son intelligence diriger sa vie. Agis avec audace. Tu deviendras peut être célèbre ! » Ce qu’elle fut ! La duchesse d’Uzès (1847-1933), fut chasseuse émérite, première femme à avoir eu son permis de conduire (en 1897) et la première à avoir une contravention pour excès de vitesse (15km/h) ! La veuve mourut en 1866 à 88 ans, entourée des siens dans le château Boursault aux environs d’Épernay et ayant jusqu’au bout surveillé ses « grandes affaires ». Elle laisse une maison qui vend annuellement des millions de bouteilles ! Toute sa vie, elle n’a admis à sa table que son vin de champagne et elle aimait répéter, paraphrasant Louis XIV : « Le champagne, c’est moi ! » Tout en vous priant de boire avec modération pour votre sécurité et celle des autres, je vous souhaite à tous de passer une année 2012 en excellente santé, et que vos vœux les
plus chers se réalisent sans tarder ! ! !

Sources principales :
alphite.com
wineandco.com
histoire-entreprises.fr
« Femmes d’affaires mythiques » (C. Lanfranconi)
Barbe-Nicole Ponsardin venait d’avoir 20 ans quand elle épousa François Clicquot, issu d’une famille de négociants en vins, et vint s’installer dans la maison Cliquot où elle mit au monde sa fille Clémentine en 1799. À l’époque, les Clicquot vendaient essentiellement du vin rouge, mais également du vin blanc et du vin mousseux nommé vin de champagne. Le vin mousseux était déjà...
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