Les mêmes craintes ont été soulevées par Paris et Washington. « La brièveté de leur séjour n’a pu leur permettre d’apprécier la réalité de la situation prévalant à Homs », a estimé Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. « Il est important qu’ils aient accès à toutes les zones afin de pouvoir mener une enquête complète », a souligné le porte-parole du département d’État américain, Mark Toner. Moscou, fidèle allié du régime syrien, a demandé de son côté à Damas de faciliter le travail des observateurs et de « créer des conditions de travail aussi agréables et libres que possible ».
Le général soudanais Mohammad Ahmad Moustapha al-Dabi, chef de la mission des observateurs, a pour sa part qualifié de « bonne » leur première visite à Homs mardi, jour où plus de 70 000 manifestants ont défilé dans un quartier de la ville. « Dès ce soir (hier) et jeudi (aujourd’hui) à l’aube, les observateurs vont se déployer à Idleb, Hama, Deraa et dans un périmètre de 50 à 80 km autour de Damas », a déclaré le général al-Dabi. Il a annoncé l’arrivée de 16 observateurs arabes supplémentaires, qui ont rejoint les cinquante déjà présents depuis lundi soir. « D’autres observateurs vont arriver progressivement, jusqu’à couvrir toute la Syrie », a-t-il précisé. Mais les opposants et militants syriens doutent de l’efficacité de la mission arabe. Le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d’opposition au président Assad, a demandé à l’ONU d’envoyer ses propres observateurs.
Parallèlement à la visite de Homs, les autorités syriennes ont annoncé la libération de 755 détenus « impliqués » dans le soulèvement populaire contre le régime de Bachar el-Assad. Toutefois, Human Rights Watch a accusé Damas d’avoir transféré de nombreux détenus vers des sites militaires, interdits aux observateurs arabes. HRW a pressé la Ligue arabe de « réagir à ce subterfuge et d’insister clairement sur un accès complet à tous les détenus ».
Réagissant après plus de neuf mois de répression sanglante, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Jawdeh, a appelé à la fin des « tueries » en Syrie et à la mise en œuvre « sans délai » des réformes promise, estimant que « cela permettra d’éviter une intervention étrangère ». D’après l’OSDH, la répression a fait quatre nouveaux morts civils hier tandis que quatre soldats ont été tués par des militaires dissidents à Deraa. Selon des informations obtenues auprès de militants et relayées par la chaîne de télévision al-Arabiya, le bilan des victimes des violences d’hier s’élèverait à 20 tués. Deux civils, dont un enfant, ont été tués par les forces de sécurité dans le quartier de Baba Amro à Homs qui, toujours selon al-Arabiya, était bombardé dans la soirée. À Hama, un manifestant a été tué et plusieurs autres ont été blessés par les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes sur des manifestants. Dans la province d’Alep, un civil a été tué par les forces de sécurité dans la localité de Mareh alors qu’il rentrait d’une manifestation à Andane, où des milliers de personnes se sont rassemblées. Dans la province de Damas, sept civils ont par ailleurs été blessés, dont trois grièvement, dans le village al-Abada près de Douma lors d’un assaut mené par les forces syriennes.
(Sources : agences et rédaction)
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Saleh Issal, quelque chose d'autre, se prépare. Articles et rumeurs, à odeur de poudre, circulent sur tous les sites. Tous les belligerants gagnent du temps. KIL WAHAD OU MAWALOU ! Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
04 h 28, le 29 décembre 2011