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À La Une - Philippines

Les cercueils manquent, les corps s'entassent...

... l'odeur est à la limite du supportable.

Plusieurs cadavres semblent déjà se décomposer dans l'humidité tropicale... Ted ALJIBE

Plus de trente heures après que des murs d'eau se sont abattus sur cette ville portuaire de Mindanao, le funerarium de Dexter Lacson n'a quasiment plus de fluide à embaumer et les cercueils de petite taille ont tous été utilisés, en raison du grand nombre d'enfants parmi les victimes.

 

"Nous n'arrivons plus à faire face. J'ai cinq embaumeurs. On compte en moyenne quatre heures par corps mais nous avons plus de 200 corps en attente", déclare dimanche Dexter Lacson, le visage hâve, vêtu d'un simple T-sirt et d'un short. Les employés du salon funéraire Bollozos s'activent malgré les coupures fréquentes d'électricité et le manque d'eau potable, après le passage de la tempête Washi.

 

Les corps s'entassent dans les couloirs du funérarium et plusieurs semblent déjà se décomposer dans l'humidité tropicale. L'odeur est à la limite du supportable.

Leonardo Vicente Corrales, un journaliste de Cagayan de Oro, a dénombré 60 cadavres en attente dans le salon funéraire Somo et 70 autres dans un troisième funérarium, le Cosmopolitan.

 

Quelque 60% des cadavres entreposés au Bollozos n'ont pas été identifiés ou réclamés, indique le patron, qui craint des risques sanitaires.

"Je pense que le bilan pourrait atteindre les 500 morts" pour la seule ville de Cagayan de Oro, qui compte une population d'un demi-million, a indiqué à la radio DZMM le maire, Vicente Emano. "Le problème est que des morges commencent à refuser" les corps. "Après l'identification des corps, nous opterons pour un ensevelissement commun", a indiqué Joselito Retuya, responsable sanitaire de la ville.

 

Plusieurs des victimes vivaient dans un bidonville, Isla Delta, situé sur un banc de sable à l'embouchure de la rivière Cagayan, derrière un mur de panneaux publicitaires géants. Le bidonville compte au moins 30 morts et une centaine de disparus après que l'eau a détruit les bicoques construites en bois et tôle, a indiqué à l'AFP Evangeline Quider, mère de quatre enfants.  "Nous dormions et nous avons été réveillés avec de l'eau jusqu'à la taille. On a aussitôt fui, en grimpant sur les panneaux publicitaires pour nous mettre en hauteur", a-t-elle dit.

 

Dans le bidonville voisin, Isla de Oro, Venus Torres a vu se noyer sa soeur, trois nièces et sa petite-fille, dans la maisonnette qu'elles partageaient. Elle s'est extrait du logement en défonçant le toit d'un coup de poing.

"On continuera à vivre ici", affirme Evangeline Quider. "On ramassera des bouts de bois et nous construirons un abri".

Plus de trente heures après que des murs d'eau se sont abattus sur cette ville portuaire de Mindanao, le funerarium de Dexter Lacson n'a quasiment plus de fluide à embaumer et les cercueils de petite taille ont tous été utilisés, en raison du grand nombre d'enfants parmi les victimes.
 
"Nous n'arrivons plus à faire face. J'ai cinq embaumeurs. On compte en moyenne quatre heures par corps...

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