Pour l’économie syrienne, qui souffrait bien avant la révolte d’un important taux de chômage et d’une faible croissance, la seule planche de salut pourrait bien être ses voisins, qui devront cependant prendre des précautions pour éviter de s’attirer les foudres de la communauté internationale. « Les commerçants et hommes d’affaires syriens peuvent ainsi déposer du liquide dans les banques libanaises, soit directement, soit en passant par des ressortissants libanais, explique M. Achy. Cependant, toute violation flagrante des sanctions n’apporterait au Liban que des pressions et des soucis supplémentaires. »
Par ailleurs, si les vols vers Damas venaient à être interrompus, les aéroports libanais et irakiens pourraient voir leur trafic augmenter, les voyageurs décidant d’y atterrir afin de se rendre en Syrie en voiture.
Les sanctions « auront un impact, mais rien d’incontournable », estime Mohammad Shamseddine, du centre de recherche Information International, basé à Beyrouth. « Tous les biens qu’il est interdit d’exporter vers la Syrie seront envoyés au Liban, pour y être transférés vers la Syrie. » « Le Liban pourrait devenir en matière de commerce l’arrière-cour de la Syrie, par où tous les produits entrent et sortent du pays », explique M. Shamseddine.
Le ministre de l’Économie Nicolas Nahas a confirmé la semaine dernière que le gouvernement, dominé par le Hezbollah, appliquerait les sanctions envers Damas. Mais le ministre des Affaires étrangères a fait savoir le contraire. Autre signe que le Liban prend ses distances : le gouverneur de la Banque centrale (BDL), Riad Salamé, a indiqué récemment que Damas n’avait pas déposé de fonds à la BDL.
Plusieurs haut dirigeants du secteur bancaire libanais ont par ailleurs indiqué à l’AFP qu’ils étaient particulièrement vigilants quant à l’ouverture de nouveaux comptes et aux transactions sur les comptes détenus par des Syriens, au point de refuser de nouveaux clients.
Quelle que soit l’attitude du gouvernement, les experts doutent que les sanctions ne bénéficient réellement à l’économie libanaise. « Il y a cette idée optimiste que le Liban va bénéficier des sanctions, mais c’est très improbable, estime un banquier basé au Liban, sous couvert d’anonymat. Ce genre de chose va plutôt rebuter les investisseurs (...) étant donné l’instabilité de la situation. »
Seul risque de grimper en flèche, la contrebande entre la Syrie et ses voisins qui va « bénéficier à certains groupes ou individus, mais pas au Liban en tant qu’État » confirme M. Achy. « Si la situation au Liban était stable et le gouvernement assez fort, l’économie locale pourrait bénéficier énormément de la situation actuelle en Syrie, tout comme la Turquie et la Syrie en ont profité lorsque l’Irak a été frappé par des sanctions », estime M. Shamseddine.
(Source : AFP)
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Chers contestataire, vous me faites penser à une blague connue au Liban: Un patient va chez mon médecin et lui dit... Docteur, c'est horrible je ne sais pas ce que j'ai... j'ai mal partout... sur n'importe quel endroit de mon corps où je pose mon doigt... eh bien cette partie de mon corps est extrêmement douloureuse. Le docteur l'examine pendant quelques seconde et tire sa irrévocablement sa conclusion: Vous avez une épine au bout de votre doigt! A propos de blagues, je suggère au forum-nautes d'olj, qu'à la veille de la noël ou du jour de l'an, chacun prépare une ou 2 blagues même un peu osées. nous demanderons au modérateur de nous les laisser passer. Qu'en pensez-vous?
Ali Farhat
15 h 17, le 09 décembre 2011