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Moyen Orient et Monde - Russie

L’OSCE parle de bourrage des urnes au scrutin gagné par le parti de Poutine

Manifestations d’envergure contre les résultats des législatives ; des dizaines d’opposants interpellés.

Selon le site d’informations en ligne Gazeta.ru, près de 5 000 personnes, pour la plupart des jeunes, se sont rassemblées hier dans le centre de Moscou pour protester contre le déroulement des législatives. Mikhail Voskresensky/Reuters

Les observateurs de l’OSCE ont affirmé hier avoir constaté des « violations » lors des législatives en Russie qui ont donné la veille la majorité absolue à la Chambre basse du Parlement au parti de Vladimir Poutine, même s’il est en net recul.
« Le vote était bien organisé mais la qualité du processus s’est considérablement détériorée durant le décompte des voix, qui a été caractérisé par des violations fréquentes de la procédure, notamment avec de sérieuses indications de bourrage des urnes », a relevé la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Comme en 2007, elle a aussi constaté que « la concurrence politique (avait été) limitée et pas équitable » durant la campagne, et a souligné « le manque d’indépendance » des autorités électorales, des médias et la trop grande proximité de l’État et du parti de M. Poutine, Russie unie.
Hier soir, des milliers de Russes se sont retrouvés à Moscou sous une pluie battante pour protester contre le déroulement des législatives, un fait rare dans ce pays où les manifestations ne rassemblent généralement pas les foules. Plusieurs représentants de l’opposition se sont exprimés sur une scène où l’on pouvait lire sur des pancartes « Rendons au pays les élections ! » ou « Les élections sont une farce ! ». Après cette mobilisation d’envergure, des centaines de militants ont décidé de marcher vers le siège de la commission électorale centrale. La police a alors bloqué l’accès à plusieurs rues et procédé à 300 interpellations, notamment sur la place Loubianka, où se trouve le siège du FSB (service fédéral de sécurité, ex-KGB). Parmi les personnes interpellées figure le blogueur pourfendeur de la corruption Alexeï Navalni. À Saint-Pétersbourg, une centaine de personnes ont également été interpellées lors d’un rassemblement non autorisé contre les élections, selon la police.
Signalons qu’après la publication des conclusions de l’OSCE, les États-Unis ont déclaré être « très préoccupés ». La France avait peu avant demandé que « toute la lumière soit faite » sur ces violations et le gouvernement allemand s’était dit pour sa part « très inquiet ».
Le Parti communiste, deuxième du scrutin avec un peu moins de 20 % des suffrages, a indiqué de son côté préparer « une plainte à la Cour suprême de Russie » et plusieurs autres auprès de tribunaux régionaux après avoir constaté des infractions dans 1 600 bureaux de vote.
Le président russe, Dmitri Medvedev, a rejeté ces critiques, jugeant que le vote avait été démocratique. « Les élections ont été honnêtes, équitables et démocratiques », a-t-il ainsi déclaré, selon Interfax.
Notons que Russie unie a fait son plus mauvais score (29 %) dans la région de Iaroslavl (300 km au nord de Moscou). Le parti a cependant battu son record de popularité en Tchétchénie, république instable du Caucase russe, avec un tonitruant 99,48 %, contre 99,36 % en 2007. À l’échelle nationale, le parti au pouvoir remporte 49,35 % des voix, un niveau toujours très élevé mais qui représente une baisse d’environ 15 points par rapport à 2007 (64,3 %). Néanmoins, en vertu d’un système complexe de répartition des sièges lié au mode de scrutin, 238 mandats sur 450 reviennent à Russie unie, soit 12 sièges de plus que la majorité absolue. Il n’aura donc besoin d’aucun soutien pour former le gouvernement, même s’il perd 77 députés et sa majorité des deux tiers. Le Parti communiste aura 92 députés, Russie juste (centre-gauche) 64 et le parti libéral-démocrate (nationaliste) 56 sièges.
La presse russe notait hier que ce score est peu reluisant pour le mouvement de Vladimir Poutine, estimant que l’appareil administratif avait été mis au service du régime, qu’il avait organisé des fraudes en sa faveur et qu’il était à l’origine de pressions contre des ONG et médias indépendants. Le quotidien Vedomosti a en particulier relevé les cyberattaques qui ont paralysé les sites de l’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des scrutins et par ailleurs dans le collimateur de la justice, et de médias indépendants, comme le journal Kommersant ou la radio Echo de Moscou.
(Source : agences)
Les observateurs de l’OSCE ont affirmé hier avoir constaté des « violations » lors des législatives en Russie qui ont donné la veille la majorité absolue à la Chambre basse du Parlement au parti de Vladimir Poutine, même s’il est en net recul.« Le vote était bien organisé mais la qualité du processus s’est considérablement détériorée durant le décompte des voix, qui a...

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