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Moyen Orient et Monde

« Une crise sans précédent à cause du rôle limité de la BCE »

« Les problèmes liés à l’assainissement des finances publiques ne sont pas une spécificité européenne », explique Hubert Vedrine, qui compare la dette publique des pays européens à celle, plus importante relativement, des États-Unis ou du Japon par exemple. « Si l’Europe est aujourd’hui confrontée à une crise sans précédent, c’est parce que le rôle attribué à la Banque centrale européenne (BCE) est limité ». Celle-ci est conçue pour contrôler l’inflation, mais elle n’est pas habilitée au rachat de la dette des États membres qui connaissent des difficultés majeures, contrairement au Trésor américain qui est systématiquement appelé en dernier recours. « Pour les gouvernements européens, le véritable défi qui se pose en ces temps de crise est celui de pouvoir réduire leur dette publique tout en maintenant une certaine croissance. » Et la tâche s’avère en effet compliquée. Pour des pays en difficulté comme c’est le cas aujourd’hui de la Grèce ou de l’Italie, entre bien d’autres, comment relancer la productivité et l’emploi alors qu’ils encourent le risque de faire faillite et de se voir imposer des politiques de rigueur budgétaire ? Pas de solution miracle, semble dire M. Vedrine, mais « tant que tous les pays membre ne se mettront pas d’accord sur une possible évolution du rôle de la BCE, il faudra peut-être admettre un système d’autosurveillance des budgets qui puisse, à long terme, relancer la croissance ».

Dans les pays arabes...
Sur le printemps arabe qui a déjà connu un été, un automne et qui continue aujourd’hui sa longue traversée hivernale, « toutes les cartes sont entre les mains des nouveaux gouvernements qui devront prouver qu’ils sont à la hauteur des défis économiques majeurs qui les attendent ». Car il ne faut pas oublier qu’une des principales motivations des manifestants en Tunisie, en Égypte ou au Yémen était due aux inégalités sociales grandissantes, au chômage et à la hausse des prix des matières premières.
Profiter de cette vague exceptionnelle qu’est en train de vivre la région pour essayer de développer les liens commerciaux interarabes et peut-être même créer une zone de libre-échange est-il envisageable ? Tel est en tout cas le souhait formulé par de nombreux dirigeants et hommes d’affaires arabes au cours de forums économiques organisés dernièrement. Selon M. Védrine, le monde arabe n’a aujourd’hui pas plus de points communs qu’auparavant. « Une union économique arabe ? Pourquoi pas, mais elle se fera à long terme et en parallèle au processus global de démocratisation de la région. » L’épreuve de vérité se dessine donc lentement pour cette région en pleine mutation, qui a encore tout à prouver, au monde, mais avant tout à sa population.
« Les problèmes liés à l’assainissement des finances publiques ne sont pas une spécificité européenne », explique Hubert Vedrine, qui compare la dette publique des pays européens à celle, plus importante relativement, des États-Unis ou du Japon par exemple. « Si l’Europe est aujourd’hui confrontée à une crise sans précédent, c’est parce que le rôle attribué à la...

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