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Moyen Orient et Monde - Entretien

Védrine à « L’OLJ » : Un pays doit dire stop à Assad ; cela pourrait être l’Arabie saoudite

L’état du monde à l’aune de la crise et de la compétition multipolaire acharnée ; l’islamisme postprintanier ; le cas Syrie et la politique étrangère de la France : Hubert Védrine a été par quatre chemins pour « L’Orient-Le Jour ».

Il y a quelque chose en lui d’extrêmement scientifique. Son analyse, sa vision, sa pensée politiques (pas son jugement : bizarrement, ce mot lui déplaît...) sont millimétrées ; avec des axiomes, des théorèmes, des démonstrations. S’il y avait un Nobel des relations internationales, il l’aurait inauguré : pour lui, les liens intestins qui régissent la planète obéissent à un code qu’il a commencé à élaborer sans doute depuis le départ de sa carrière, en 1974, lorsqu’il a été chargé de mission au ministère de la Culture. Un code basé sur un usage quasi dogmatique de la nuance, un art pour les uns et une vicissitude pour les autres, qu’il maîtrise tellement qu’elle est devenue à la fois son label, la marque de fabrique de son génie et sa meilleure ennemie. Jacques Chirac, dont il a été longtemps le ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Lionel Jospin, lui a tressé de bien beaux lauriers et a applaudi publiquement sa conception de la politique étrangère de la France comme sa vision du monde, écrivant dans ses Mémoires qu’il réussit à concilier l’exigence gaullienne et le pragmatisme mitterrandien, l’attachement profond à la souveraineté nationale et la conscience éclairée d’une nécessaire adaptation aux évolutions de l’histoire.
Loin des égarements diablotins mais fascinants d’un Talleyrand, loin du protestantisme hystérique d’un Guizot, loin des renoncements pestilentiels d’un Daladier, loin des entourloupes fatiguées et fatigantes d’un Dumas, loin des cris de gargouilles ébouriffants d’un Villepin, loin des gesticulations carabinées d’un Kouchner et loin, aussi, d’un nerdisme de premier de la classe d’un Juppé (à qui il a d’ailleurs lancé de belles fleurs), Hubert Védrine a particulièrement et profondément marqué (et continuera sans doute de le faire) la politique (étrangère) de la France. Brillant, tellement, qu’il en devient agaçant. Entretien...

L’émergence des émergents
Comment va le monde, ce (trop) grand corps malade ? « Il y a une conjonction de crises, nombreuses et distinctes, qui interviennent au même moment », dit-il, évoquant directement une « métamorphose géopolitique », une fatalité/bon sens que peu, à part lui, avaient prévues ou gardées en tête : « les émergents ont émergé ». Avant cette date-clé, 1998, il y avait un état d’esprit commun en Occident, « une euphorie, presque un délire. Et puis, une redistribution des cartes ». Quel dealer, quel déclic ? « Ni dealer ni déclic : le monde a évolué. Les émergents se sont insérés dans cette mondialisation économique et en ont réellement profité, d’autant qu’ils sont bien plus compétitifs que les Occidentaux », qui ont été « choqués » par cette transmutation, « surtout les Américains ». Et désormais, c’est une même question qui se pose : comment gérer cette « fin de la croissance occidentale fondée sur l’endettement », comment gérer le fait que les Occidentaux aient perdu autant de temps, comment gérer la crise européenne (lire ci-dessous) ?
C’est l’économie, le nouveau défi auquel le monde doit faire face après (la guerre contre) le terrorisme, qui a modelé les relations internationales et la politique durant la première décennie du IIIe millénaire (Irak, Afghanistan, etc.) ? « Ce n’était pas le monde qui était en guerre contre le terrorisme, c’étaient les États-Unis de Bush avec, certes, les pays qui les suivaient. Mais pendant que les Américains partaient en guerre contre le terrorisme, les autres, notamment la Chine, l’Inde, l’Indonésie, avaient mille choses à faire et faisaient mille choses. » Quel est ce nouveau défi, alors ? « C’est la compétition multipolaire », une compétition « généralisée », à tous les niveaux : économique, scientifique, technologique, politique même... « Les USA veulent garder le leadership, même si Barack Obama, dans sa sophistication, a compris ce changement, le peuple américain est révolté, alors que les Européens hésitent quant à être (ou devenir, ou rester...) une grande puissance : ils ne s’entendent pas entre eux. En attendant, Chinois, Indiens ou Indonésiens sont, eux, optimistes... »
Mais les Européens, notamment Angela Merkel, sont en train d’apprendre le pragmatisme économique, non ? « Pas encore », relève Hubert Védrine, même s’il note, au sein d’un appareil institutionnel allemand particulièrement contraignant, des assouplissements sensibles de Berlin dans sa conception et sa gestion de la crise européenne (lire ci-dessous).

Moins « simplet » qu’à l’époque Bush
Ce pragmatisme, justement, l’Occident est bien obligé d’en user et de le montrer lorsqu’il s’agit pour lui d’appréhender les résultats du printemps arabe, avec l’arrivée au pouvoir des islamistes dans plusieurs pays qui viennent d’organiser les premières élections libres depuis bien trop longtemps. « Je ne pense pas que les Occidentaux soient devenus
pragmatiques. Ils l’étaient avant : il n’y avait pas d’autre(s) choix, et face aux régimes policiers et antidémocratiques, ils n’y pouvaient rien. » Il y a tout de même une sorte de résignation plutôt optimiste... « Tout le monde est surpris, à commencer par les islamistes », assène Hubert Védrine. D’autant que « nous ne sommes plus dans le printemps arabe. Il y a autant de processus que de pays. Certains sont en évolution, d’autres en révolution, des troisièmes en guerre civile, et d’autres, enfin, qui veulent que rien ne bouge. On garde l’espoir ».
Mais l’espoir n’a jamais suffi à faire une politique, si? « Non. Mais je ne crois pas que cet islamisme ressemble vraiment à celui qui tient l’Iran ; ce n’est pas non plus l’islamisme des trente dernières années. Nous devons apprendre à distinguer entre les différents courants. Je ne vois pas ce que les Occidentaux peuvent faire », répète l’ancien chef de la diplomatie française qui a en horreur les « interventions grossières » et toute sorte de « paternalisme ». Pour lui, ce serait une grave « erreur » que les Européens, par exemple, se mettent en tête d’aider les démocrates opposés aux islamistes. Surtout que ces démocrates-là ne sont en rien organisés. « Absolument. Tout cela est très délicat et il faut réfléchir sur le comment être plus intelligent qu’à l’époque Bush, moins simplet. D’autant que c’est une réelle épreuve de vérité désormais pour les islamistes – à tous les niveaux. Le pouvoir transforme tout et tous, et les islamistes n’échapperont pas à cette règle ; tant mieux si le pouvoir les rendra moins idéologues, moins extrémistes. » Et puis Hubert Védrine relativise : « Le terme “printemps arabe” est inexact. Un printemps dure trois mois, jusqu’à l’éclosion. Ce qui se passe est beaucoup plus compliqué que cette floraison miraculeuse ; cela peut et cela va prendre des années. Il faut être patient », insiste-t-il.

Le coût pour Moscou...
Il faut être patient avec la Syrie aussi ? « Le régime de Bachar el-Assad a dépassé le stade du tolérable, il ne peut plus être sauvé. Le degré de brutalité et de cruauté de ce régime le condamne à plus ou moins brève échéance, d’autant qu’aucun geste n’a été fait ou ébauché par Damas pendant qu’il était encore temps. Les pays arabes sont très embêtés : ce qui se passe avec la Syrie est beaucoup moins simple qu’avec la Libye, Kadhafi n’avait vraiment personne pour le défendre. » Le processus est inexorable ? « Oui. » Même sans l’exercice de ce droit d’ingérence, un concept que vous détestez ? « Je préfère à ce concept celui instauré par (l’ancien secrétaire général des Nations unies) Kofi Annan : la responsabilité de protéger », rappelle Hubert Védrine.
Quelle solution alors pour en finir avec ce régime et mettre un terme à l’hémorragie ? « Il n’y a pour l’instant en Syrie aucune influence décisive. Il faudrait que deux ou trois pays agissent de concert pour espérer trouver une solution en peu de temps. » À commencer par la Russie, dont la seule carte au Proche-Orient reste la Syrie? « Cette carte sera perdue si la Russie reste scotchée au régime d’Assad. Il faut que Moscou, qui n’est pas pragmatique spontanément, prenne conscience d’une façon ou d’une autre sinon de l’avantage de se désolidariser de Damas, du moins des inconvénients que son soutien pourrait lui faire subir. Cela va trop loin », remarque Hubert Védrine, qui estime que rien n’empêche la Russie de contribuer substantiellement à une solution pour la Syrie « à la yéménite ». Américains et Européens peuvent-ils « aider » la Russie à prendre une décision en faveur du peuple syrien? « Il faut que la Russie se rende compte que son soutien devient de plus en plus coûteux pour elle, qu’il ne lui apporte rien », répète-t-il, rappelant que Moscou et Pékin n’avaient pas opposé leur veto à la résolution onusienne contre la Libye. « Il faudrait qu’il y ait un même moment pour la Syrie, combiné à d’autres facteurs et avec l’aide de la troïka Allemagne-France-G-B, des USA, de la Turquie et de l’Arabie saoudite. Un pays doit dire stop aux Assad, cela pourrait être l’Arabie saoudite », relève-t-il.
Et l’Iran ? « L’Iran n’a pas le pouvoir de préserver le régime syrien. Il n’y a pas que des fous furieux en Iran, vous savez ; si on enlève le couvercle du régime, la société iranienne est une société moderne, l’Iran est un émergent méconnu. » Un printemps de nouveau, un vrai, en Iran ? « C’est plus compliqué ; le régime
serait particulièrement féroce, mais il y en aura forcément un... » Vous soutenez une intervention de la communauté internationale ? « Oui, si l’opposition la demande formellement comme cela a été le cas en Libye, oui si cela est endossé par la Ligue arabe, et oui s’il y a une résolution de l’ONU allant dans ce sens. Mais il vaudrait mieux l’éviter. »

La rupture avec la rupture de Sarkozy
Un dernier mot sur le volet français. Comment jugez-vous la politique étrangère de Nicolas Sarkozy ? La réponse est scalpel : « Je ne juge pas la politique étrangère de Nicolas Sarkozy. » Comment la voyez-vous alors, comment l’analysez-vous ? « Au début, je n’approuvais aucunement la rupture qu’il voulait imposer par rapport à Jacques Chirac, qui symbolisait une continuité De Gaulle-Mitterrand. Mais je note qu’au bout de quelques années, il a cherché à rompre avec sa rupture, que la politique étrangère de la France s’est remise sur pied avec l’arrivée d’Alain Juppé » au Quai d’Orsay. Comment cette politique étrangère évoluerait en cas de victoire l’an prochain de François Hollande ? Hubert Védrine assure que cela ne dépend pas d’un homme, mais de grands principes qui régissent cette politique, indépendamment de la personne en place à l’Élysée. Sauf qu’on ne parle pas de personnes en tant que telles, mais d’une façon d’appréhender et d’exercer la diplomatie. « Il y a de nombreuses écoles de pensée au Parti socialiste. » La vôtre reviendrait au pouvoir dans une présidence Hollande ? « Je ne sais pas. Mais quel que soit le futur président français, il arrivera au cœur d’une conjoncture très pressante. Beaucoup de choses dépendront de la situation européenne ; une longue phase d’assainissement, très compliquée, nous attend. L’autorité de la France en politique étrangère est liée à cette situation : ce ne sera pas commode de prendre des décisions, le moment ne sera pas porteur, même si la politique étrangère de la France ne se fondra jamais dans un moule commun », relève Hubert Védrine, profondément convaincu que le challenge numéro un du successeur de Nicolas Sarkozy, quel qu’il soit, sera de gérer les relations avec l’Allemagne.
Il n’empêche : cette crise reste pour lui « momentanée – une phase de transition. L’assainissement des finances réussira ». Pourquoi ? « Parce que l’économie européenne a un potentiel formidable. »
Ainsi soit-il, donc.
Il y a quelque chose en lui d’extrêmement scientifique. Son analyse, sa vision, sa pensée politiques (pas son jugement : bizarrement, ce mot lui déplaît...) sont millimétrées ; avec des axiomes, des théorèmes, des démonstrations. S’il y avait un Nobel des relations internationales, il l’aurait inauguré : pour lui, les liens intestins qui régissent la planète obéissent à un...

commentaires (25)

Mon Pauvre Monsieur Védrine, Pour demander ce que vous demandez, La France est réduite à bien peu de choses désormais dans notre région! En plus, vous misez sur le mauvais Chameau... Croyez-moi!

Ali Farhat

09 h 09, le 03 décembre 2011

Tous les commentaires

Commentaires (25)

  • Mon Pauvre Monsieur Védrine, Pour demander ce que vous demandez, La France est réduite à bien peu de choses désormais dans notre région! En plus, vous misez sur le mauvais Chameau... Croyez-moi!

    Ali Farhat

    09 h 09, le 03 décembre 2011

  • C'est fait Anastase, réaction faite sur le thème " Mikati - Ma décision est fondée sur mes seuls convictions ".

    Ali Farhat

    09 h 05, le 03 décembre 2011

  • Je m'étonne de ne pas voir mon mot sur cette rubrique. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    05 h 58, le 03 décembre 2011

  • Cher Ali, j'attends toujours ta réactions sur les autres commentaires du "Parti Pris " surtout sur celui dans la rubrique :( Mikati - Ma décision est fondée sur mes seuls convictions ). Je suis intéressé à savoir ton avis, si tu le veux bien sûr. Merci Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    04 h 12, le 03 décembre 2011

  • Seuls les syriens diront STOP à Assad, il ne pourra pas les empêcher de rêver de Liberte. Il fallait voir le reportage qui a passé hier sur France 2, de Manon Loizeau, qui a rejoint clandestinement Homs pour "Envoyé Special", l'atrocité de ce qui se passe vraiment à Homs, femmes,enfants et vieillards martyrisés et assassinés de sang froid. Pas difficile de comprendre alors, pourquoi le régime actuel n'en a pas pour bien longtemps.

    Marie Jose Malha

    12 h 56, le 02 décembre 2011

  • Merci Tina pour ton approbation, et tu me donnes l'occasion de poursuivre mon interrogation sur ce qui se passe en ce moment dans la région, surtout en Egypte où le choix à faire est les frères musulmans ou bien les salafistes, tout deux issus des entrailles des ben saoud et qui ne proposent rien de bon pour le progrès de la région, et à ce titre en quoi pourraient ils donner des leçons à d'autres ? Pour parler de modèle, encore Védrine aurait pu accentuer celui des turcs bien que ceux ci soient inféodés à l'otan au point de ne pouvoir que s'exécuter, mais franchement aux saoudiens !! il se moque un peu de nous quand même.

    Jaber Kamel

    12 h 14, le 02 décembre 2011

  • Cher Ali, certes que ce n'était pas à lui. S'il avait bien lu l'article, et bien lu ma réaction, il aurait su à qui s'était destiné. Je ne sais pas qu'est-ce qu'il a aujourd'hui. Il prend tout, comme si c'est adressé à lui. Merci Ali. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    11 h 53, le 02 décembre 2011

  • Mais non Anastase, excuse si je n'était explicite. Je faisais référence à ta phrase dans un autre argument: "Trêve de mensonges et d'inepties" et où André te répondais de ne pas de le traiter de menteur, que ce n'est pas correcte". Sans vouloir être moralisateur, le mieux c'est de dire par exemple " C'est faux" plutôt que ou... tiens, je ne suis pas d'accord... à moins que tu t'adressait pas à lui... alors y aurait incompréhension sur toute la ligne. Amicalement.

    Ali Farhat

    11 h 03, le 02 décembre 2011

  • Quelqu'un a attiré mon attention ! Je vois qu'il y a une réaction d'André Jabbour, à laquelle je n'avais point donné d'importance car n'ayant pas compris à qui il s'adressait. André, si tu t'adresses à moi, saches que ni le "Parti Pris" ni "le prétendu Nostradamus" ne sont pour toi, mais pour moi-même, sinon j'aurai clairement dit ton nom. Je ne sais pas pourquoi tu les as compris de tels, "si tu las as compris de tels" et si ta réaction est contre moi, je te dis : Merci beaucoup de ton qualificatif, bien que je ne m'étais point ni adressé ni reféré à toi. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    10 h 32, le 02 décembre 2011

  • Curieux de toujours vouloir chercher la "Vérité" ailleurs que là où elle est...chez nous,en fait.

    GEDEON Christian

    10 h 29, le 02 décembre 2011

  • Ali, as-tu lu mes autres commentaire du "Parti Pris" comme je t'avais dit ? car je n'ai pas vu aucune réaction de toi à mes autres commentaires des autres rubriques. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    10 h 07, le 02 décembre 2011

  • Ali, un moment, mon ami, qu'est-ce que tu entends par : correction d'expression ? Si, tu parles de ce que je dis : Il y a d'autres écrits aujourd'hui par le "Parti Pris", c'est de moi que je parle, car vous m'accusiez avant d'être "Parti Pris". Qu'est-ce qu'il a à foutre dedans je ne sais qui ou qui ? Prière de clarifier. Merci Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    10 h 00, le 02 décembre 2011

  • Très belle analyse Kamel. La question des conseils saoudiens à la Syrie méritait en effet d'être soulevée. Et je retiens le Qatar strophe :)

    Tina Chamoun

    09 h 37, le 02 décembre 2011

  • - - Cher ALI MERCI , Sache que la schizophrénie existe , et qu'elle touche pas mal de monde , y compris ICI .. , d'où mon rappel au respect de l'autre , sans répondre à leurs délires . Amicalement Vôtre , y compris les autres ...

    JABBOUR André

    08 h 57, le 02 décembre 2011

  • Le grand corps malade encore une expression qui date de la première guerre mondiale et que M. Védrine a bien analysé pour des pays arabes toujours perdus avec leurs dictateurs et un avenir incertain ,et aussi pour une France qui essaye de nouveau de se forger une place parmi les grandes puissances au nom des printemps arabes de son invention. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 51, le 02 décembre 2011

  • Hubert Vedrine a été le meilleur Ministre des Affaires étrangères de la 5eme république, dommage que kouchner lui fut préféré par sarko, une pure perte de temps pour la france. Etrange cependant que Mr Vedrine puisse demander à l'A.S de s'impliquer pour le dossier syrien, c'est à quel titre que ce royaume qui ne respecte aucune opposition, n'a aucune politique d'ouverture sur le droit des femmes et qui ne possède aucun parlement actif puisse "conseiller "quoi que se soit à la Syrie, et flanqué du qatar strophe et des pays du golfe en qualité de quoi seraient ils en mesure d'exiger de la Syrie ou de n'importe quel autre pays de la région un droit à la liberté des peuples. Il a bien dit pragmatique et l'a répété, je crois qu'il ne l'est pas assez quand il s'imagine que la Syrie se laissera croquer par la stupidité de ceux qui lui réclament des comptes aujourd'hui sur un passé qu'ils ont cautionné. Je trouve enfin qu'il ne fait pas assez allusion à l'Egypte où les ikwans se la disputent aux salafistes, comme sarko en compétition avec lepen.

    Jaber Kamel

    07 h 03, le 02 décembre 2011

  • André, bien que nous donnons tous nos avis, personne de nous ne comprend ou peut prévoir le déroulement des évènements. Pas même ceux qui font la politique ou les intéressés directement. Seuls, ceux qui tirent les ficelles, y savent presque où ils nous conduisent, et très souvent ils ne le savent même pas. La politique, mon cher, c'est bel et bien " La boite de Pandore " Les surprises y sortiront quand on l'ouvre uniquement. Tout le reste n'est que prévisions supposées basées sur ce qu'on voit dans l'horizon trop restreint, à nos yeux, de la politique. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    06 h 52, le 02 décembre 2011

  • Cher Paul-René Safa, que Monsieur Védrine ait écrit des livres, c'est bon. D'ordinaire on écrit les livres une fois les évènements écoulés et l'analyse et les commentaires sont souvent faciles à lire et à gober. A moins qu'on soit Nostradamus, et pas le prétendu Nostradamus de ce forum. Je crois que nous, enfants de cette région, qui vivons dans cette région, savons beaucoup mieux que tous les Védrines du monde la mentalité et surtout les réactions des habitants et des despotes de cette région. Amicalement Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    06 h 31, le 02 décembre 2011

  • Mon cher Anastase, Je pense que nos points de vue ne sont pas diamétralement opposés. Nous avons quelques points d'intersection qu'il faudra faire fructifier! Je suis d'accord avec André Jabbour au sujet de la correction d'expression. Bien à toi

    Ali Farhat

    06 h 00, le 02 décembre 2011

  • Tout à fait d'accord avec toi mon cher Robert. Il faut avoir lu "Face à l'hyperpuissance" Fayard 2003 et "Continuer l'Histoire" Athème Fayard 2007 pour réaliser à quel point cet homme avait vu juste bien avant tout le monde. Alors tout le blabla des prétendus analystes ICI et là n'est que de la roupie de sansonnet.

    Paul-René Safa

    05 h 55, le 02 décembre 2011

  • Cher Ali, ce commentaire t'a plu, à ce que je vois ? Il y en a d'autres qui te plairont plus aujourd'hui écrits par le Parti Pris... Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    05 h 08, le 02 décembre 2011

  • Bravo Anastase, tu as mis le doigt sur la vraie question! Mais justement le but des forces sionisées dont fait patrie la politique arabe de la France (considérée par certains amie (!!?)) actuelle d'encourager pour pas dire inciter à un conflit frontal sunnite-chiite dans la région et cela fait des années que cela dure. Je pense qu'ils ne réussirons pas car il faut être à 2 qui l'acceptent pour qu'il y ait conflit. Y en a qui préfèrent un donner bon coup de poing ferme au bon endroit quand cela devient nécessaire...

    Ali Farhat

    04 h 50, le 02 décembre 2011

  • Monsieur Védrine rêve debout ! Si un pays Arabe, ou régional, quelconque, s'immiscie directement dans ce qui se passe en Syrie, c'est la déflagration régionale générale qui serait inévitable. Alors, les conseils du Monsieur sont peut-être bon pour ailleurs. Même si on est un bon politicien, chez soi, on est souvent ignare dans les affaires d'autrui. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    02 h 44, le 02 décembre 2011

  • - - Depuis 1981 , monsieur Hubert Védrine à été nommé conseiller de la cellule diplomatique à l'Élysée , par le président Mitterrand dont il était l'ami ,et depuis , il n'a cessé d'occuper des postes importants , comme porte parole officiel de l'Élysée , pour devenir son secrétaire général , avant d'accéder aux ministères des affaires étrangères dans le gouvernement Jospin sous la présidence de Chirac . Donc Monsieur Védrine était aux responsabilités directes en relations avec l'étranger et les affaires étrangères ! Alors comment se fait-il qu'il n'a jamais , mais jamais dénoncé la Syrie des Assad , comme il l'appelle aujourd'hui , durant toute cette période , où la même Syrie des Assad , avait illégalement son armée au pays du Cèdre , et faisait ce qu'elle voulait sous la direction de Khaddam , avec la bénédiction de l'occident , des Arabes , et aussi , de l'Élysée et de monsieur Védrine !?? On ne comprendra jamais rien à la politique .

    JABBOUR André

    01 h 51, le 02 décembre 2011

  • A lire et à relire sans modération. Hubert Védrine est la seule personne de la scène politique française (voire au-delà) à posséder une si parfaite acuité de la situation et de la réalité internationales. Dommage que ce monsieur n'ait jamais été candidat à la présidence. Ses entretiens, qu'ils soient réalisés pour les médias ou pour différents ouvrages, sont toujours d'une richesse inestimable. Ses mots et son approche me font parfois penser à la vision juste d'Amine Maalouf dans "Le Dérèglement du Monde". Je retiens tout de cet article, mais plus particulièrement ceci : "... Il y a autant de processus que de pays. Certains sont en évolution, d’autres en révolution, des troisièmes en guerre civile, et d’autres, enfin, qui veulent que rien ne bouge... Nous devons apprendre à distinguer entre les différents courants... C’est une réelle épreuve de vérité désormais pour les islamistes, à tous les niveaux. Le pouvoir transforme tout et tous, et les islamistes n’échapperont pas à cette règle ; tant mieux si le pouvoir les rendra moins idéologues, moins extrémistes".

    Robert Malek

    19 h 31, le 01 décembre 2011

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