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À La Une - Cimaises

L’art irakien s’affiche au Beirut Exhibition Center

Organisée par la Meem Gallery et Roula Alami Zaki, « L’art en Irak aujourd’hui » est une exposition collective qui regroupe plusieurs artistes à la méthodologie différente, mais réunis par la même identité culturelle et l’expérience de l’exil. Ce projet a pu prendre forme grâce au curateur et artiste Dia al-Azzawi et à Charles Poccock. L’accrochage se déroule au Beirut Exhibition Center* jusqu’au 18 décembre.

Œuvres d’artistes issus de différentes disciplines, mais reliés par l’identité culturelle.

Il avait pour principal objectif de retrouver ces talents émergents d’Irak et de les rassembler sous un même thème. Vu que la moitié du parcours de ces artistes a eu lieu en Irak, on peut voir dans leurs œuvres certains points communs qui sont comme une trame de fond, bien que leurs expériences personnelles et leurs parcours artistiques soient totalement différents l’un de l’autre.
Le titre même de l’exposition est emblématique. Il fait allusion à l’essai du grand critique irakien disparu, Jabra Ibrahim Jabra, portant le titre Art in Irak Today (1961), et lui rend ainsi hommage.

Réminiscences et renouveau
Actuellement, il semble que rien en Irak ne subsiste des différents mouvements d’art moderne et contemporain décrits par Jabra. Tout ce qui a été relaté dans le travail de l’essayiste se retrouve comme en réminiscences dans les œuvres de ces artistes dispersés un peu partout dans le monde, portant en eux un double héritage : celui de l’art comme concept universel et celui de l’histoire de leur pays qu’ils transportent au bout de leurs pinceaux.
Cette exposition, qui a d’abord été lancée en octobre 2010 à Dubaï et s’est déroulée jusqu’en mai 2011, présente donc quatorze artistes et plus d’une cinquantaine d’œuvres entre grands formats picturaux et sculptures. Dia al-Azzawi, Amar Daoud, Ghassan Ghaib, Ali Jabbar, Halim al-Karim, Nedim Kufi, Hanaa Malallah, Rafa al-Nasiri, Mahmoud Obaïdi, Kareem Risan, Delair Shaker, Ali Talib et Nazar Yahya témoignent de cet art si vivant et confirment qu’une nation peut perdurer avec son potentiel artistique.
Ces artistes traduisent leurs désirs différemment mais l’esprit d’exil, d’appartenance, de recherche d’identité, souvent représenté sans pathos mais dans des couleurs chatoyantes, témoigne d’une soif d’espoir et de renouveau.
Sculptures en bronze, chaise aux teintes fortes, mais aussi des peintures aux couleurs flamboyantes pour Dia al-Azzawi, établi depuis 1976 à Londres, qui s’inspire du livre d’art Dafater pour reproduire un art, sorte de lien entre le passé et le présent. Al-Azzawi invite tout artiste de la région à s’imprégner du travail artistique des « Anciens » et de le faire revivre. Ali Jabbar, lui, semble s’être inspiré de cette leçon. Habitant Londres, l’artiste mêlant peinture et sculpture avoue que son travail sculptural ressemble à des édifices des âges anciens à jamais disparus.
Pour Amar Daoud, qui vit actuellement en Suède, « l’art est une sorte de libération, une expérience pleine de jouissance, même si le chemin est parfois cahoteux ». Ghassan Ghaib, lui, explore les difficultés de l’exil, ainsi que la dévastation de son pays natal.
Quant à Halim al-Karim, ses imprimés de photos évanescentes mettant en évidence une paire d’yeux scrutateurs interrogent les problèmes sociaux et urbains de notre temps. Nedim Kufi est également habité par l’éloignement de son pays natal. À travers des anciennes photographies manipulées qui se confrontent, Kufi, ayant effacé certains personnages de la photo, pointe du doigt le sentiment d’absence et le vide. Si les œuvres de Rafa al-Nasiri sont une ode aux poètes, celles de Mahmoud Obaïdi sont généralement conceptuelles, alors que Kareem Risan s’inspire dans ses multimédias de l’art de la rue. Delair Shaker, fils du célèbre céramiste Saad Shaker, tente par son approche de relater le parcours du pays natal de son père. Mohdir Ahmed et son graphisme minutieux, Nazar Yahya et sa représentation d’al-Jawahiri, ainsi que Ali Talib dans son introspection des problèmes de l’humanité complètent ce panorama artistique et humain qui s’étale dans le grand espace du Beirut Exhibition Center jusqu’au 18 décembre.

* Front de mer. Tél. : 01/980650.
Il avait pour principal objectif de retrouver ces talents émergents d’Irak et de les rassembler sous un même thème. Vu que la moitié du parcours de ces artistes a eu lieu en Irak, on peut voir dans leurs œuvres certains points communs qui sont comme une trame de fond, bien que leurs expériences personnelles et leurs parcours artistiques soient totalement différents l’un de...

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