Muti ouvre la saison de l’Opéra de Rome

Avec Macbeth de Giuseppe Verdi, Riccardo Muti a ouvert une saison ambitieuse à l’Opéra de Rome, qui l’a nommé « chef d’orchestre honoraire à vie » pour accroître le prestige international du théâtre et attirer les touristes en visite dans la capitale italienne.
À l’issue de la première à laquelle assistait le Tout-Rome, à commencer par le président de la République Giorgio Napolitano – en l’honneur duquel le chef italien a fait jouer l’hymne national avant la représentation – Riccardo Muti a été ovationné aux cris de « Bravo maestro ! » et « Grande ! ».
Très applaudi aussi l’Allemand Peter Stein pour sa mise en scène, créée l’été dernier au Festival de Salzbourg, mais réadaptée pour l’Opéra de Rome et peuplée de hideuses sorcières blafardes, d’arbres vivants et d’enfants gambadant sur scène pour figurer les rêves.
De même que la soprano russe Tatiana Serjan, qui campe l’épouse maléfique du héros shakespearien.
Au cours de la répétition générale, le maestro s’était montré tout heureux de l’enthousiasme des lycéens romains invités. L’Opéra de Rome s’intéresse particulièrement à ceux qui ignorent tout de cet art car « quelle qu’elle soit, la musique fait du bien, elle ouvre l’esprit », a-t-il noté.
Riccardo Muti a aussi défendu l’importance de la culture et des aides publiques au secteur, en déplorant un manque d’attention « de tant de dirigeants politiques du passé et du présent ».
Le 12 mars dernier, il avait fait sensation en faisant reprendre à la salle l’air du Va Pensiero (Nabucco) en signe de protestation contre les coupes à la culture du gouvernement dirigé par Silvio Berlusconi.
Au total, huit opéras et cinq ballets figurent au programme 2011/2012, complété, selon le directeur artistique Alessio Vlad, par une « forte saison symphonique » avec notamment la venue le 23 avril de l’Orchestre symphonique de Chicago dont M. Muti, 70 ans, est toujours directeur musical.
D’autres figures réputées du monde lyrique travailleront à Rome cette saison, comme les chefs d’orchestre Wayne Marshall, Erik Nielsen ou Bruno Campanella, et les metteurs en scène David McVicar ou Pier Luigi Pizzi.
Le ballet ne sera pas négligé avec le classique Casse-Noisette de Tchaïkovski pour Noël, mis en scène par Nir Kabaretti, et en mars un grand spectacle intitulé L’art de la danse américaine, sur des chorégraphies de Martha Graham, Doris Humphrey, José Limon et Alvin Ailey.