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À La Une - Damas

La Russie appelle à mettre fin aux "ultimatums" à la Syrie

Ankara se dit prêt à tout scénario, Ryad appelle ses ressortissant à quitter le pays.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov appelle à une résolution pacifique de la crise syrienne en mettant fin aux ultimatums. Serge Karpukhin/Reuters.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé mardi à mettre fin aux "ultimatums" lancés à la Syrie, après l'approbation de sanctions par la Ligue arabe contre Damas et les appels des États-Unis et de l'Union européenne à mettre fin immédiatement aux violences.

 

"Le plus important maintenant, c'est de cesser d'agir avec des ultimatums et d'œuvrer pour ramener la situation sur le terrain politique", a déclaré M. Lavrov, cité par l'agence Interfax, insistant sur une résolution pacifique du conflit en citant l'exemple du Yémen.

"Tous les États, y compris ceux qui exigent maintenant de prendre des mesures contre la Syrie, ont eu une attitude très différente à l'égard du Yémen, où les négociations sur un plan de règlement pacifique proposé par le Conseil de coopération des États du Golfe persique ont duré des mois", a-t-il ajouté. "Au final, après avoir fait preuve de patience et de persévérance, en exerçant une pression identique sur tous les partenaires du processus, la communauté internationale a obtenu que ce plan soit signé", a souligné M. Lavrov. "Une telle approche est nécessaire pour le problème syrien, car les ultimatums auxquels ont recours quelques États, en particulier la Ligue arabe, ne résolvent pas ce problème", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.

 

Le ministre russe des Affaires étrangères a également indiqué qu'il était peu probable que Moscou soutienne l'imposition d'un embargo sur les livraisons d'armes à la Syrie, après l'expérience des bombardements de l'OTAN en Libye. "Je qualifierais de malhonnêtes les propositions que nous entendons parfois sur l'imposition d'un embargo total sur les livraisons d'armes à la Syrie", a déclaré M. Lavrov, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue islandaise, Ossur Skarphedinsson.

Allié de la Syrie depuis la période soviétique, la Russie est son principal fournisseur d'armes et s'oppose à toute sanction ou pression à l'égard du régime de Damas.

 

La Russie va envoyer dès décembre des navires de guerre en Syrie, a par ailleurs indiqué mardi une source militaire, citée par Itar-Tass, alors que des médias avaient auparavant évoqué un tel projet pour le printemps 2012. Le porte-avion Amiral Kouznetsov et le navire de guerre Amiral Tchabanenko "vont probablement après le 10 décembre se rendre en Atlantique et en Mer Méditerranée", a déclaré cette source au sein de l'état-major des forces armées russes, citée par l'agence officielle Itar-Tass. "Il est prévu qu'à la fin décembre ils visitent les ports de Syrie", a ajouté cette source. Cette escale "a été prévue de longue date et n'a aucun lien avec les évènements en Syrie", a ajouté la source militaire.

 

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a déclaré lundi que l'armée et les forces de sécurité syriennes avaient commis des "crimes contre l'humanité" - meurtres, tortures et viols - et réclamé l'instauration d'un embargo sur les livraisons d'armes au régime syrien.

Parallèlement, les ambassadeurs américain et allemand à l'ONU ont assuré lundi qu'il était temps de reprendre les discussions au Conseil de sécurité sur un projet de résolution condamnant la répression des manifestants en Syrie, après l'appel d'ONG dans le même sens.

La Chine et la Russie avait opposé leur veto en octobre dernier à une résolution condamnant les violences perpétrées par le régime du président Bachar el-Assad.

 

"Si l'oppression se poursuit, la Turquie est prête à tout scénario. Nous espérons qu'une intervention militaire ne sera jamais nécessaire. Le régime syrien doit trouver un moyen de faire la paix avec son propre peuple", a affirmé mardi pour sa part le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, dans une interview à la chaîne de télévision turque Kanal 24. Selon lui, Damas a encore la possibilité d'accepter sur son territoire la présence d'observateurs de la Ligue arabe.

La Ligue arabe qui a suspendu la Syrie a décidé dimanche d'appliquer des sanctions contre le régime de Damas, après le refus par celui-ci d'accepter la venue d'observateurs. Si Damas ne change pas d'avis, Ankara devrait suivre la Ligue arabe en imposant des sanctions contre la Syrie, pays avec lequel elle a 800 km de frontière.

M. Davutoglu a estimé en outre qu'un régime qui torture son propre peuple n'a aucune chance de se maintenir au pouvoir.

 

La Turquie pourrait en outre décider, en coordination avec la communauté internationale, d'imposer une zone tampon à sa frontière avec la Syrie si elle était confrontée à un afflux massif de réfugiés fuyant le conflit dans ce pays, a affirmé par ailleurs le chef de la diplomatie turque. "Nous travaillons sur tous les scénarios (...) Si des milliers de gens fuyaient vers notre frontière, cela créerait une situation différente. Des mesures pourraient être prises avec la communauté internationale", a dit Ahmet Davutoglu.

La Turquie accueille déjà dans sa province de Hatay, frontalière avec la Syrie, environ 7.500 Syriens qui ont fui le conflit dans leur pays.

 

Depuis le déclenchement des manifestations contre le régime syrien en mars, la répression a fait plus de 3.500 morts selon l'ONU.

 

L'Arabie saoudite a, par ailleurs, appelé ses ressortissants à quitter la Syrie. "En raison de la situation sécuritaire, l'Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter la Syrie et à ne pas voyager dans ce pays", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié par l'agence officielle Spa. Bahreïn et le Qatar, deux pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe les six monarchies pétrolières, ont déjà demandé dimanche à leurs ressortissants de quitter la Syrie.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé mardi à mettre fin aux "ultimatums" lancés à la Syrie, après l'approbation de sanctions par la Ligue arabe contre Damas et les appels des États-Unis et de l'Union européenne à mettre fin immédiatement aux violences.
 
"Le plus important maintenant, c'est de cesser d'agir avec des ultimatums et d'œuvrer pour ramener...
commentaires (5)

FIKHAR I KASSIR BA3DOU ! bien sûr Pierre !!! Mais les débris pourraient nous blesser. Anastase Tsiris

Anastase Tsiris

10 h 39, le 30 novembre 2011

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • FIKHAR I KASSIR BA3DOU ! bien sûr Pierre !!! Mais les débris pourraient nous blesser. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    10 h 39, le 30 novembre 2011

  • Fokhar yi kaser ba3do Tasso!

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 43, le 30 novembre 2011

  • Les ultimatums viennent de Turquie principalement. Des paroles en l'air que celles de Monsieur Davotoglu, qui veut jouer le nouveau Atatürk, ( je ne sais pas si j'écris bien son nom ). Il veut protéger les civils en Syrie ! Mais, il ne nous dit pas qui protégerait les civils Kurdes en Turquie !!! Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    09 h 49, le 29 novembre 2011

  • A partir d'aujourd'hui, les règles du jeux changent! c'était à prévoir après la conférence de l'excellent Maitre du jeu Moallem! Il serait prudent que tous ceux qui refusent de dialoguer avec le régime et ceux qui, de près ou de loin, et qui sont certainement bien connus (l'affaire CIA enseigne) qui se sont mouillés dans le complot contre "la ligne politique du régime Syrien" le sache et prennent leurs dispositions! Le jeu de Poker devient intéressant mais une remarque s'impose désormais; La Syrie et ses alliés sont des grands joueurs et possèdent des cartes alors que les "autres" ne sont que "des cartes" que l'on jette parfois "pour voir" mais que vue leur qualité et poids légendaires ne pourraient pas aligner un carré d'AS.

    Ali Farhat

    08 h 32, le 29 novembre 2011

  • - - C'est un message clair , net et précis , au excités arabes de la ligue , avec à leur tête , le jeune apprenti , qui se prend déjà , pour le calife des califes , de tous les émirats existants et à créer ..

    JABBOUR André

    07 h 02, le 29 novembre 2011

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