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Économie - Crise

Le Liban a le potentiel de croissance le plus élevé dans la région, selon Jean-Marc Daniel

Entre une Europe en crise et une instabilité régionale persistante, le Liban se voit certes confronté à de grandes difficultés, mais il serait également en mesure de tirer son épingle du jeu et de se saisir de cette conjoncture exceptionnelle pour relancer sa croissance. Retour sur la conférence donnée à l’ESA par l’expert
en politique économique, le professeur Jean-Marc Daniel.


Invité par le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL) et le Mouvement des entreprises et représentations économiques françaises au Liban (Meref), l’expert en politique économique, Jean-Marc Daniel, a donné jeudi une conférence à l’École supérieure des affaires (ESA). Il s’est exprimé sur les conséquences de la crise financière européenne et du printemps arabe sur le Liban, en mettant en relief les principaux points sur lesquels le Liban devrait se centrer s’il souhaite échapper au marasme économique mondial.
« La situation du Liban est loin d’être désespérée, au contraire », a indiqué le professeur d’économie, passant en revue celle des pays de la région. « Une idée largement répandue dans les milieux économiques consiste à penser que la solution miracle pour relancer la croissance d’un pays est d’améliorer sa compétitivité », a déploré M. Daniel. Selon lui, cette approche mercantiliste de l’économie est aujourd’hui inadaptée à la conjoncture mondiale en règle générale, et aux problèmes du Liban en particulier. « La compétitivité d’un pays n’est en rien le reflet de sa santé, au contraire. L’obsession d’être toujours moins cher que les autres sur le marché international contribue à l’abaissement du niveau de vie des populations », a expliqué M. Daniel. Selon lui, le Liban ne doit donc pas tout miser sur ses exportations, « surtout, qu’autour de lui, ses principaux acheteurs – à savoir le monde arabe et l’Europe – connaissent des temps difficiles », a rappelé M. Daniel.

Créer un tissu industriel attractif
La solution, selon le professeur d’économie, pour assurer une croissance soutenue au Liban, doit passer par l’augmentation de la productivité du pays. « Pour y parvenir, le gouvernement doit centrer ses efforts au développement d’un tissu industriel attractif », a expliqué M. Daniel. Pour ce faire, il propose une restructuration globale des services publiques comme l’électricité, les télécommunications et le réseau de transport, « essentiels pour créer un environnement favorable, autant pour les investissements directs étrangers (IDE) que pour les jeunes Libanais eux-mêmes, qui se tournent, de plus en plus, vers l’étranger », a-t-il ajouté. Il prône également une politique gouvernementale favorable à la création entrepreneuriale, qui diminue ou supprime les impôts sur les sociétés et assure un cadre juridique favorable aux entrepreneurs. « Le Liban doit juste faire attention à ne pas vivre au-dessus de ses moyens. Avec un taux de change fixe et une inflation galopante, la situation n’est pas viable sur le long terme », a expliqué M. Daniel, pour qui la hausse des salaires, par exemple, doit être équivalente à la productivité du pays. « Même si dans un pays comme le Liban il est difficile de se projeter très loin dans l’avenir, au vu des continuels bouleversements politiques, il est aujourd’hui essentiel d’avoir une visibilité à long terme sur les cinq à dix prochaines années, et d’entreprendre par conséquent les réformes nécessaires », a indiqué M. Daniel au terme de la conférence.
Invité par le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL) et le Mouvement des entreprises et représentations économiques françaises au Liban (Meref), l’expert en politique économique, Jean-Marc Daniel, a donné jeudi une conférence à l’École supérieure des affaires (ESA). Il s’est exprimé sur les conséquences de la crise financière...

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