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Économie - Liban - Télécoms

Défis et impacts d’une société interconnectée

Le XXIe siècle est celui de la révolution numérique et les moyens de télécommunication sont devenus aujourd’hui bien plus que de simples outils facilitant les liens entre personnes. Le forum organisé hier à Beyrouth par Ericsson a abordé, sous différents angles, les significations et les conséquences d’une société globale de plus en plus interconnectée, avec une attention particulière à la situation au Moyen-Orient.
Après Hong Kong, c’est Beyrouth qu’Ericsson, le leader mondial en équipement des opérateurs télécoms, a choisie pour accueillir son Forum sur l’avenir des télécommunications au Moyen-Orient. L’événement d’hier, placé sous le patronage du ministère des Télécoms, a réuni des experts de l’industrie des télécoms, des responsables politiques et des universitaires autour de conférences et de tables rondes consacrées à l’impact qu’une société de plus en plus interconnectée peut avoir sur les enjeux environnementaux, sociaux ou sanitaires mondiaux.
La tendance est connue de tous, mais les chiffres peuvent surprendre encore. À titre d’exemple, aujourd’hui dans le monde, chaque heure, 685 millions de textos (SMS) sont envoyés, 9 millions de tweets sont partagés et plus de 500 000 smartphones (littéralement « téléphone intelligent », téléphone mobile disposant des fonctions d’un assistant numérique personnel) sont activés. Le Moyen-Orient compte, lui, près de 30 millions d’utilisateurs Facebook et près de deux millions d’abonnés à Twitter. Cet accroissement exceptionnel des moyens de télécoms et des réseaux sociaux est en grande partie lié à l’amélioration de la connexion Internet et à l’introduction de la 3G dans la majorité des pays du monde. La région du Moyen-Orient a connu ces dernières années une croissance particulièrement forte dans ce domaine et son taux de pénétration de téléphonie mobile est aujourd’hui de 96 %, contre 82 % comme moyenne globale dans le monde. Par contre, seuls 10 % des abonnés utilisent des smartphones et la connexion de la majorité des personnes est encore inférieure à 1mégabyte, « ce qui nous permet d’imaginer le potentiel de croissance des bandes passantes et des services Internet mobiles pour les années à venir dans la région », a souligné le président-directeur général (PDG) du groupe Arab Advisors, Jawad Abbassi.
« Le principal enjeu de notre siècle est de trouver le moyen d’utiliser, de façon optimale, cette technologie que nous avons à notre disposition pour contribuer à un développement durable et plus équitable de la société dans laquelle on vit », a indiqué le professeur de génie électrique à l’Université américaine de Beyrouth, Zaher Dawy. Dans le domaine de l’éducation, par exemple, des milliers d’élèves peuvent, grâce à Internet et à de nouvelles applications mobiles, apprendre à distance ou affiner, seuls, leurs connaissances dans tel ou tel domaine. « C’est le siècle de l’apprentissage partout, de tout le monde et par tout le monde », a ajouté M. Dawy.

La place grandissante (et souvent controversée) des réseaux sociaux
Aujourd’hui au Moyen-Orient, 88 % de la population utilisent les réseaux sociaux en ligne et 65 % possèdent un compte dans au moins quatre des différents réseaux existants. Jeremy Foster, le responsable des relations marketing d’Ericsson pour la région, parle d’un clash de génération entre ceux qui sont nés avant 1980 et qu’on appelle les « immigrés numériques » (digital immigrants) et ceux qui sont nés après cette année-là, les « natifs numériques » (digital natives). Selon lui, ces deux catégories de personnes entretiennent une relation très différente avec les réseaux sociaux, en ce qui se rapporte à la vie privée. « Les premiers pensent que pour exister en société, il faut garder pour soi ce que l’on pense et les deuxièmes souhaitent exprimer haut et fort leurs sentiments, réflexions et pensées intimes », a expliqué M. Foster. « Mais ce n’est pas pour autant que la nouvelle génération se laisse faire, au contraire, elle a juste inventé une nouvelle façon de communiquer et elle répondra de la même façon, franche et crue, à toute personne ou entité commerciale et politique qui essayera de la tromper », a-t-il ajouté.
Omar Christidis, fondateur et PDG d’Arabnet, partage ce même avis. Pour lui, les réseaux sociaux ont un véritable impact sociétal, dans la mesure où ils sont en train de bouleverser les relations qu’entretiennent les individus avec les compagnies et avec les gouvernements. Il cite à titre d’exemple les élections législatives de 2009 au Liban. Durant la campagne, une véritable conscience politique et citoyenne a pris racine chez les jeunes, des dizaines de blogs se sont créés à cette période et les opinions et débats d’idées circulaient à un rythme inégalé auparavant. Autre exemple, le site Web Sharek (Participe en arabe) appelait les citoyens à poster sur le net toutes les mauvaises pratiques gouvernementales ou tout simplement incohérentes de l’espace public auxquels ils étaient confrontés dans leur quotidien. « Les hommes politiques ont compris aujourd’hui qu’ils ont face à eux une génération qui leur réclamera des comptes et une transparence absolue et qui, surtout, possède les outils et l’impact nécessaire pour y parvenir », a conclu M. Christidis.
Après Hong Kong, c’est Beyrouth qu’Ericsson, le leader mondial en équipement des opérateurs télécoms, a choisie pour accueillir son Forum sur l’avenir des télécommunications au Moyen-Orient. L’événement d’hier, placé sous le patronage du ministère des Télécoms, a réuni des experts de l’industrie des télécoms, des responsables politiques et des universitaires...

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