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Culture

Brève

Etel Adnan, une poétique de la politique au pôle éthique
Jeudi 17 novembre, à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage, Paris mis à nu, l’Institut du monde arabe a rendu hommage à Etel Adnan.
Le public présent était moins nombreux que pour un débat politique, bien que dans l’œuvre de cette écrivaine, née en 1925 à Beyrouth d’un père syrien et d’une mère grecque de Smyrne, poétique et politique soient étroitement liées.
Ses origines ont marqué une œuvre littéraire et picturale que Nayla Tamraz, chef du département des lettres françaises de l’USJ, a analysée aussi brièvement que brillamment pour conclure qu’avec Etel Adnan «l’identité racine devient identité rhizome». Un esprit libre donc, qui logiquement se bat pour la laïcité, comme dans son roman Sitt Marie Rose, un classique de la littérature de guerre, dans lequel elle dénonce l’oppression exercée sur l’individu par sa communauté, sa famille, l’État, les pays arabes frères, les superpuissances...
Ainsi, et alors que Nayla Tamraz souligne qu’Etel Adnan «est une personnalité qui, à chaque fois, est profondément de son temps», elle devançait déjà de quelques dizaines d’années la requête des jeunes Libanais qui, alors que les Tunisiens, Égyptiens, Libyens et Yéménites réclamaient le départ de leur tyran, ne demandaient que l’abolition du confessionnalisme...
Puis Etel Adnan répond aux questions de la cinéaste Joana Hadjithomas. À cette occasion, elle explique que «même une belle église, une belle cathédrale, un Le Corbusier, même une maison bien faite, c’est un service public. Et même si les gens ne s’arrêtent pas, leur corps le sent (...) Les gens ont besoin de beau».
L’engagement politique rejoint ici le pôle éthique. Le journaliste et écrivain Issa Makhlouf parle en ces termes de l’œuvre d’Etel Adnan: «Avec les mots ainsi qu’avec le pinceau, elle fixe un monde éphémère, elle dévoile aussi le rapport entre l’homme et la nature. Cette relation entre les deux, Etel la place sous le signe d’une humanité encore disponible où l’individu a toujours un sens.»
Parlant d’une «humanité encore disponible où l’individu a toujours un sens», Issa Makhlouf a ainsi défini au mieux le pôle éthique de l’artiste et écrivaine, parce qu’il est très proche d’elle. Une proximité qui s’exprime aussi dans les mots par lesquels il clôt son intervention: «Etel, je vous aime.»

Michel MAY
Etel Adnan, une poétique de la politique au pôle éthiqueJeudi 17 novembre, à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage, Paris mis à nu, l’Institut du monde arabe a rendu hommage à Etel Adnan.Le public présent était moins nombreux que pour un débat politique, bien que dans l’œuvre de cette écrivaine, née en 1925 à Beyrouth d’un père syrien et d’une mère grecque de...

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