Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Société

Des profs américains en apesanteur pour promouvoir la science à l’école

Le conglomérat de défense Northrop Grumman organise ce « programme » scolaire depuis six ans et a fait voler plus de 1 300 enseignants dans tous les États-Unis.

Des enseignantes américaines découvrent les joies de l’apesanteur. Une expérience qu’elles partageront avec leurs élèves dans l’espoir de susciter des vocations scientifiques. Romain Raynaldy/AFP

« Excités », « nerveux », « malades » ou « euphoriques », une trentaine d’enseignants ont été invités par le conglomérat de défense Northrop Grumman à découvrir en Californie les joies de l’apesanteur, dans l’espoir de susciter des vocations scientifiques chez leurs jeunes élèves.
Sur sa combinaison bleue « d’astronaute », Michelle Luke a scotché le dessin réalisé par ses élèves de l’école secondaire de Manhattan Beach (sud-ouest de Los Angeles) : deux personnages hilares défiant les lois de la gravité. Mais à quelques heures de sa première expérience en apesanteur, à Long Beach (une ville côtière au sud de Los Angeles), le sourire est encore un peu tendu. « Je m’attends à voir des choses dingues et à faire des choses que je n’ai jamais faites auparavant », dit-elle, ajoutant : « Mais je ne suis pas superexcitée par la gravité de 1,8 G que je vais ressentir... »
Pendant le vol, le Boeing 727 sans hublots et tapissé de mousse, spécialement affrété par la Fondation Northrop Grumman, monte à 7 600 mètres à pleine vitesse avec un angle de 45 degrés, avant de couper les gaz, continuer sur sa lancée jusqu’à 8 500 mètres puis redescendre en chute libre et relancer les moteurs. Pendant ce vol parabolique – seul moyen d’expérimenter l’apesanteur sans aller dans l’espace –, le corps des « astronautes » d’un jour est soumis à une hypergravité de 1,8 G, où il est presque deux fois plus lourd que sur Terre, et l’on peut à peine lever la jambe.
« Je suis très excité, mais j’ai aussi une boule d’angoisse dans l’estomac, car je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre », affirme pour sa part Lewis Chappelear, professeur d’ingénierie et de design informatique à North Hills, un quartier du nord de Los Angeles. Mais flotter dans les airs – 20 secondes lorsque l’avion est au sommet de sa parabole – fait tout oublier. « C’est l’expérience d’une vie, un rêve devenu réalité », témoigne Amy Rafkin, enseignante à l’école secondaire de Belvedere, un quartier de l’est de Los Angeles. Comme ses autres collègues – du moins ceux qui n’ont pas succombé au « mal de l’air » et préféré rester solidement attachés à leur siège -, Amy a réalisé, pendant l’une des douze séquences d’apesanteur du vol, quelques expériences scientifiques simples, qu’elle pourra partager avec ses élèves. « Cela montre que la science est pratique », dit-elle. « Car, en général, les élèves (des classes scientifiques) nous disent : “Ouais, c’est super, mais à quoi ça sert ?” Là, ils voient des applications de la science dans le monde réel. Et notre monde réel a besoin de scientifiques et d’ingénieurs. »
Susciter les vocations scientifiques est le but principal de ce programme de la Fondation Northrop Grumman, qui a fait voler en six ans plus de 1 300 enseignants dans tous les États-Unis. « Nous voulons aider les professeurs dans leur salle de classe », explique Sandra Evers-Manly, présidente de la fondation. « Montrer aux élèves, à travers les yeux de leurs professeurs, que la science peut être drôle et cool » car « de moins en moins de jeunes s’intéressent aux maths et aux sciences ».
Pour M. Chappelear, la science est un défi national pour les États-Unis et le système éducatif n’est pas adapté. « Aux États-Unis, on parle beaucoup des notes en maths et en anglais. Alors, on prépare les élèves à des examens, qui sont les seuls critères de réussite d’une école. Mais ces examens n’évaluent ni l’innovation ni beaucoup d’autres choses importantes dans l’enseignement des sciences. »
           (Source : AFP)
« Excités », « nerveux », « malades » ou « euphoriques », une trentaine d’enseignants ont été invités par le conglomérat de défense Northrop Grumman à découvrir en Californie les joies de l’apesanteur, dans l’espoir de susciter des vocations scientifiques chez leurs jeunes élèves.Sur sa combinaison bleue « d’astronaute », Michelle Luke a scotché...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut