« Je suis profondément préoccupé par l’impact de la crise en Syrie sur la situation politique et sécuritaire au Liban », affirme Ban Ki-moon dans son rapport adressé au Conseil de sécurité et rendu public hier. « Je déplore fortement les incursions violentes et les attaques meurtrières menées par les forces de sécurité syriennes dans des localités et des villages libanais et j’appelle le gouvernement syrien à faire cesser ces incursions et à respecter la souveraineté du Liban et son intégrité territoriale conformément aux résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité », ajoute-t-il.
« Ces incursions et la persistance de la crise politique et des droits de l’homme en Syrie sont susceptibles d’aggraver les tensions à l’intérieur du Liban et au-delà », souligne-t-il.
Le rapport indique que les actes de violence dans les localités syriennes proches de la frontière avec le Liban ont poussé plus de 5 000 personnes à traverser la frontière dans le nord du pays depuis avril dernier.
« À la fin octobre, plus de 3 100 ressortissants syriens fuyant la violence ont été enregistrés conjointement par le Haut-Comité de secours libanais et par le Haut-Comité des Nations unies pour les réfugiés », précise le texte, selon lequel « les Nations unies coordonnent étroitement avec le gouvernement libanais en vue d’apporter une assistance aux populations déplacées aussi bien qu’en ce qui concerne leur protection ».
Revenant sur la question des incursions syriennes, le rapport affirme que des responsables de l’armée libanaise et du gouvernement libanais, consultés par les Nations unies, ont « reconnu que des incidents impliquant l’armée syrienne s’étaient produits dans des régions frontalières, mais en notant que ces incidents se sont déroulés dans des secteurs où la frontière n’est pas délimitée ou démarquée et parfois même dans des zones faisant l’objet de litiges » entre les deux pays.
« La gestion effective de la frontière libano-syrienne continue d’être négativement affectée par l’absence de délimitation et de démarcation, aussi bien que par la persistance de bases militaires du FPLP-CG et du Fateh-Intifada (organisations palestiniennes prosyriennes) », souligne le document.
Le secrétaire général des Nations unies réaffirme sa « préoccupation » au sujet du maintien de la présence de ces deux organisations qui, selon lui, « mine la souveraineté libanaise » en plus d’empêcher la bonne gestion de la frontière. « Je réitère mon appel au gouvernement libanais à démanteler ces bases, conformément à l’accord conclu dans le cadre de la conférence de dialogue, en 2006, et au gouvernement syrien pour qu’il coopère pleinement avec ces efforts », ajoute-t-il.
Le Hezbollah, « menace permanente »
Sur les autres volets, M. Ban se dit « encouragé de voir que la situation est demeurée globalement stable au Liban, en particulier dans le secteur d’opérations de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) ». « Cependant, observe-t-il, je reste préoccupé par la stagnation dans la mise en œuvre de la résolution 1701 et j’appelle Israël et le Liban à s’acquitter pleinement de leurs obligations prévues par cette résolution ».
Dans ce cadre, M. Ban rappelle la poursuite de l’occupation par l’État hébreu du secteur nord du village de Ghajar, en territoire libanais, en violation de la résolution 1701, et note que les autorités israéliennes n’ont pas encore donné leur réponse aux propositions sécuritaires faites par les Nations unies pour assurer le transfert progressif de ce secteur sous contrôle libanais. En outre, il condamne à nouveau les violations quasi quotidiennes de l’espace aérien libanais par Israël.
Tout en se félicitant de la stabilité politique qui a prévalu au Liban depuis la mise en place du gouvernement actuel, le 7 juillet, M. Ban se dit « soucieux de la multiplication des incidents de sécurité au Liban » et estime que cela « met en lumière la menace permanente posée par les groupes armés qui échappent au contrôle de l’État et par la prolifération des armes dans le pays ».
« La présence du Hezbollah et d’autres groupes armés opérant hors du contrôle de l’État constitue une menace permanente pour la souveraineté et la stabilité du Liban et rend aléatoire une mise en œuvre intégrale des résolutions 1559 et 1701 », souligne-t-il, réitérant son appel à la reprise du dialogue national en vue de l’adoption d’une stratégie défensive « devant conduire au désarmement de ces groupes ».
commentaires (4)
Il veut bien nous lâcher les baskets mister Ban! Du moment que les autorités Libanaises ne se sont pas plaintes officiellement à l'ONU à ce sujet mais plutôt au sujet des incursions et occupations des criminels sionistes... Alors pourquoi il cause?? Mais il n'a pas honte alors??? Bon d'accord... son pays vient de se prendre une dérouillée footballistique chez nous... mais ce n'est une raison!?
Ali Farhat
11 h 24, le 17 novembre 2011