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Lifestyle - Spectacle

Cendrillon recrée l’enchantement

À l’initiative d’Urban Art et avec le soutien du gouvernement princier, les Ballets de Monte-Carlo ont présenté hier soir « Cendrillon » au Casino du Liban. Un spectacle magnifique signé Jean-Christophe Maillot qui se poursuivra jusqu’au 6 novembre avec deux matinées, les samedi et dimanche.

Pour interpréter cette vie charriant des milliers de vies ancestrales ou présentes, les danseurs deviennent également des acteurs.

« Cendrillon n’est pas simplement un personnage de conte de fées, disait Prokofiev, mais aussi un être vivant, qui ressent, vit et dont le destin nous émeut. » Les cinquante danseurs des Ballets de Monte-Carlo ont offert sur une musique de ce compositeur une chorégraphie de Jean-Christophe Maillot et une scénographie signée Ernest Pignon-Ernest, un ballet en trois actes qui pourrait être un ballet de vie.

Le rêve et le réel
À partir de grands blocs blancs amovibles évoquant les pages de livres, surgissent les danseurs. C’est sur ces feuilles blanches que, s’inspirant de la mémoire collective populaire mais aussi celle plus radicale des œuvres littéraires, Jean-Christophe Maillot écrira sa nouvelle histoire. Car l’homme n’est pas simplement un chorégraphe mais aussi un narrateur, un passeur, d’une part, entre le public et le spectacle et, de l’autre, entre la mémoire et le vivant. Revisitant les contes du passé pour en rédiger de nouveaux, il bâtit en complicité de plasticiens qui adhèrent à sa vision un univers particulier et coloré. Avec Ernest Pignon Ernest aux commandes de la scénographie et Jérôme Kaplan comme costumier, le directeur artistique des Ballets de Monte-Carlo dépoussière, en funambule virtuose, les clichés du passé tout en respectant le classicisme de la danse. Il s’amusera également non sans humour à jongler avec les archétypes des contes telle cette caricature de Cendrillon, sorte d’histoire dans l’histoire, ou ces personnages pantins donnant la réplique à un véritable défilé de mode, ou encore ces miroirs géants si omniprésents dans les histoires légendaires. « Si les univers de Perrault ou de Grimm me passionnent, avoue Maillot, c’est parce que c’est un laboratoire plus complexe qu’il n’y paraît. Un théâtre de la cruauté, de l’onirique, avec ses figures archétypales. »
Pour le directeur artistique des Ballets de Monte-Carlo, ces figures-là sont essentielles pour encadrer la vie réelle avec tout ce qu’elle accumule de strates d’amour, d’envie, de pleurs et de chagrins. Pour interpréter cette vie charriant des milliers de vies ancestrales ou présentes, les danseurs deviennent également des acteurs. Ils dansent, jouent la vie, et leur gestuelle corporelle ne se limite pas à de simples pas de danse mais à l’expression de leurs sentiments. Les tableaux se succèdent au rythme des pages qu’on feuillette et dans ce magnifique spectacle tout en élégance, où le fragile, l’évanescent, l’onirique se mêlent harmonieusement au réel, plus besoin de fées, de citrouille qui se transforme en carrosse ou même d’escarpins de verre (vair ?). La maman défunte de Cendrillon sera la fée, car les mères disparues ne sont-elles pas les anges gardiens de leurs enfants, celles qui guident leurs pas de là-haut ? Lorsque Cendrillon ira au bal, elle est comme transportée en l’air et ses escarpins ne sont plus que paillettes à même la peau, et quand le prince ira à sa recherche, il fera le tour du monde.
« On est enfant trop tôt, on n’en profite pas assez, a dit un jour Jean-Christophe Maillot. On apprend à se formater très vite puis on passe une vie entière à essayer de retrouver cet état d’enchantement (...) » Hier soir au Casino du Liban, Cendrillon a recréé la magie de l’enfance, et le public a découvert avec délice ce merveilleux enchantement.
« Cendrillon n’est pas simplement un personnage de conte de fées, disait Prokofiev, mais aussi un être vivant, qui ressent, vit et dont le destin nous émeut. » Les cinquante danseurs des Ballets de Monte-Carlo ont offert sur une musique de ce compositeur une chorégraphie de Jean-Christophe Maillot et une scénographie signée Ernest Pignon-Ernest, un ballet en trois actes qui pourrait...

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