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Culture - Danse

Déborah Pharès offre ses joies et ses peines aux spectateurs

Déborah Pharès a de la passion et beaucoup de choses à dire. Elle a réussi à tenir toute seule son public durant 45 minutes. Et pourtant, c’était la première fois qu’elle danse sur scène.

Fine comme une liane, Déborah Pharès a le corps d’un contorsionniste. (Photo Hassan Assal)

Déborah Pharès a présenté durant le week-end son premier spectacle Aïe Dance. Le titre n’est pas gratuit: la jeune femme, qui a commencé à danser à l’âge de 7 ans, a bien lutté, physiquement, pour pouvoir poursuivre sa passion.
D’ailleurs, elle l’explique dans son spectacle: on ne peut pas imaginer la douleur d’une ballerine qui sourit quand elle danse sur scène. Déborah parle de la douleur, la dessine en traçant des cercles rouges sur son corps, sans pour autant la mimer.
Vêtue d’un maillot chair et de jupons qu’elle change au gré des musiques, c’est avec passion, grâce, pudeur et humour que Déborah parvient à transmettre ses sentiments, ses joies et ses peines – sa douleur surtout – au spectateur.
Elle est fine comme une liane, elle a le corps d’un contorsionniste, elle a de la grâce et, pour quelqu’un dont la danse n’est pas le métier, elle possède une très bonne technique.
Pharès aussi lutte avec son corps depuis de longues années. La jeune femme est née avec une malformation osseuse. Elle souffre également de la maladie d’Ehler-Danlos qui est caractérisée par une hyperélasticité des tendons.
À cause de ses maladies, divers accident et maintes opérations, Déborah s’était arrêtée de danser durant treize ans.
«J’avais arrêté aussi d’écouter de la musique classique. À chaque fois que je voyais un spectacle ou que j’écoutais du classique, j’éclatais en sanglots. Je voulais retourner à la barre, je m’inscrivais à des cours de danse classique, je m’y rendais une fois et puis je n’y remettais plus jamais les pieds. Je déprimais, je voyais que j’étais incapable de danser comme avant. Puis , à l’âge de 28 ans, j’ai pris une résolution: “Je vais me remettre à danser à une seule condition, celle de ne plus jamais arrêter, coûte que coûte.” Je savais en tout cas que je n’avais jamais voulu devenir une danseuse professionnelle», raconte-t-elle. Avec la danse classique, elle fait donc de l’oriental et du contemporain. Elle participe même l’été dernier à un stage de chorégraphie en
Allemagne.
Conceptrice rédactrice publicitaire, professeure à ALBA et publiant tous les lundis son personnage Madmozél à la dernière page de L’Orient-Le Jour, elle prend son courage à deux mains et décide donc de présenter un solo de sa propre chorégraphie.
Elle se souvient encore. Quand son professeur, Georges Anghelus, il y a quelques années, lui avait proposé de participer à un spectacle, toutes ses peurs et ses peines étaient remontées à la surface. Elle avait refusé bien sûr la proposition. «Un jour aussi, j’étais à la barre en train de danser, le regard ailleurs. Georges m’avait alors demandé “mais pour qui tu danses?” Et j’ai répondu naturellement: “Pour moi-même”», dit-elle.
En fait, c’est ça, Déborah danse pour se faire plaisir, pour enter en contact avec sa propre intimité. «Pour moi, la danse c’est une affaire intime. Une chose qui ne concerne que moi. Jusqu’à ce spectacle, j’étais incapable de danser devant un public», confie-t-elle.
C’est à trente ans que l’idée d’un spectacle a commencé donc à germer dans sa tête. Ça lui prendra trois ans pour présenter devant un public ravi, durant 45 minutes, des séquences de danses classique, contemporaine et orientale, ainsi que des contorsions sur des musiques de Frédéric Chopin, Parov Stelar, Natasha Atlas et même sur le son... de ses propres os qui craquent.
Déborah Pharès a présenté durant le week-end son premier spectacle Aïe Dance. Le titre n’est pas gratuit: la jeune femme, qui a commencé à danser à l’âge de 7 ans, a bien lutté, physiquement, pour pouvoir poursuivre sa passion.D’ailleurs, elle l’explique dans son spectacle: on ne peut pas imaginer la douleur d’une ballerine qui sourit quand elle danse sur scène....

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