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La société saoudienne est aujourd’hui plus ouverte à de nouvelles réformes

Le droit de vote accordé aux femmes divise les conservateurs

Le droit de vote accordé aux femmes par le souverain saoudien est loin de faire l’unanimité parmi les conservateurs.
« Le clergé officiel, même dans sa branche radicale, est totalement inféodé au pouvoir. Le grand mufti Abdel-Aziz ben Abdallah Ali el-Cheikh était très fermement opposé à l’octroi de ce droit et ne manquait pas une occasion de dire le mal qu’il pensait de cette revendication. Pourtant, quelques heures à peine après que le roi eut annoncé sa décision, le grand mufti a salué cette réforme et lui a soudainement trouvé toutes les vertus. Donc les religieux qui sont organiquement liés au pouvoir ne poseront pas de problème », souligne Karim Bitar. Même son de cloche du côté d’Olivier Da Lage pour qui il y aura sans doute des critiques au sein de l’institution religieuse, « mais les dirigeants religieux saoudiens, s’ils freinent les réformes sociales autant qu’ils le peuvent, ne se risquent pas à critiquer en public les décisions du roi ».
Cependant, « fait inhabituel, Saleh Louhaydan l’un des doyens du Conseil des grands ulémas (instance de l’islam officiel saoudien) a exprimé vertement son désaccord, expliquant qu’il n’avait pas été consulté par le roi. Alors que dans la tradition, les ulémas officiels en Arabie saoudite se taisent quand ils ne sont pas d’accord. Or le souverain avait annoncé que sa décision avait été prise après consultation des ulémas », indique pour sa part Stéphane Lacroix.
Par ailleurs, « plusieurs tribus et mouvances conservatrices ne manqueront pas d’y voir un dangereux relâchement et une mise en danger de la tradition wahhabite. Ils chercheront à retarder l’entrée en vigueur de ces mesures », conclut M. Bitar.
Le droit de vote accordé aux femmes par le souverain saoudien est loin de faire l’unanimité parmi les conservateurs.« Le clergé officiel, même dans sa branche radicale, est totalement inféodé au pouvoir. Le grand mufti Abdel-Aziz ben Abdallah Ali el-Cheikh était très fermement opposé à l’octroi de ce droit et ne manquait pas une occasion de dire le mal qu’il pensait de cette...