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À La Une - Conflit

Washington à la recherche des armes perdues en Libye

Affrontements "très limités" entre pro-Kadhafi et CNT à Tripoli ; violents bombardements du dernier carré kadhafiste à Syrte.

Affrontement armé entre les forces du CNT et les pro-Kadhafi dans le quartier d'Abou Slim à Tripoli. Marco LONGARI/

Les Etats-Unis ont déployé une équipe de 14 experts en Libye et s'apprêtent à en envoyer une cinquantaine d'autres pour retrouver les armes du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi, a affirmé vendredi un membre du gouvernement américain à Bruxelles.
La menace représentée par les missiles sol-air et les roquettes portables "nous préoccupe fortement et nous faisons tous les efforts" pour éviter leur dissémination, a indiqué Andrew Shapiro, sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires militaires. "Nous savons que des groupes terroristes ont exprimé leur intérêt à acquérir ces armes", a-t-il ajouté. "Si elles tombent entre de mauvaises mains, elles peuvent représenter une menace pour l'aviation civile", selon lui.
Les Etats-Unis ont décidé de financer à hauteur d'environ 30 millions de dollars le programme destiné à aider les nouvelles autorités libyennes à sécuriser les stocks d'armes, a-t-il précisé à des journalistes. Le régime de Mouammar Kadhafi aurait acquis quelque 20.000 missiles SAM-7, des armes de technologie russe militairement obsolètes mais relativement faciles à déplacer et à manier.
M. Shapiro a indiqué ne pas être en mesure d'évaluer le nombre d'armes disparues mais a affirmé que "des milliers avaient été détruites", notamment par les bombardements des avions participant à l'opération de l'OTAN.


Le secrétaire-général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait récemment indiqué que la question des stocks d'armes relevait du Conseil national de transition, "comme l'a dit clairement la résolution du Conseil de sécurité" sur la Libye. Le CNT "doit s'assurer que les armes soient sécurisées, contrôlées ou détruites", avait-il ajouté.

 

 

Syrte, dernier assaut?

 

 

Sur le terrain, et après avoir présenté en début de semaine comme imminente la chute de Syrte, région d'origine de Mouammar Kadhafi à 360 km à l'est de Tripoli, les combattants du nouveau pouvoir peinaient à déloger de leurs dernières redoutes les pro-Kadhafi qui opposent une résistance acharnée. Ils y ont lancé vendredi un assaut sur le dernier carré des soldats fidèles au dirigeant déchu, les bombardant à l'artillerie et aux obus.
Les hommes du CNT sont désormais regroupés au QG de la police à Syrte, où ils s'étaient repliés jeudi après avoir reculé de deux kilomètres devant la violente riposte des pro-Kadhafi. Ils ont lancé leur offensive contre les quartiers "Dollar" et "N°2" où sont retranchés leurs adversaires dans le nord-ouest. Une large file de combattants du CNT, certains dans des camions et d'autres à pied, ont quitté le QG de la police en direction de ces secteurs.
Un groupe de combattants a réussi à prendre une école à la limite du quartier "Dollar" d'où ils ont bombardé le secteur, s'attirant une violente riposte des pro-Kadhafi. Les forces du CNT ont alors reculé pour permettre un bombardement aux obus de 130mm.
Au moins six personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées, selon des sources médicales dans deux hôpitaux de campagne.
A la tombée de la nuit, les combattants rentraient dans leur base, au QG de la police, selon un journaliste de l'AFP.
"La bataille de Syrte va se terminer très bientôt, mais la guerre en Libye ne s'achèvera qu'avec la capture de Kadhafi", veut croire un combattant du CNT, Abdessalam Farjani.

 


Outre Syrte, les forces du CNT assiégeaient toujours l'oasis de Bani Walid. Selon les commandants, les combats sont suspendus pour préparer la prochaine offensive contre les 1.500 hommes pro-Kadhafi toujours présents dans la ville.

 

Des combats ont eu lieu, par ailleurs, à Tripoli entre des partisans de Kadhafi et des forces du nouveau régime, faisant au moins huit blessés du CNT, selon une source hospitalière. Ces affrontements, les premiers à Tripoli depuis plus d'un mois et demi, ont éclaté notamment dans le quartier populaire d'Abou Slim, situé à 10 km au sud du centre de la capitale et connu pour abriter des fidèles à l'ex-leader en fuite.
Après les combats, des dizaines d'hommes du CNT ont tiré en l'air au milieu d'un complexe résidentiel composé d'une dizaine d'immeubles, affirmant qu'ils contrôlaient la situation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Un groupe d'entre eux ont arrêté un homme qu'ils ont conduit dans un pick-up. Pas loin, un jeune pro-Kadhafi a lâché "Allah, Mouammar, Libye et c'est tout" à l'approche d'une voiture de journalistes, tandis que plusieurs véhicules transportant des combattants du CNT continuaient à entrer à vive allure dans le quartier.
Selon un porte-parole du CNT, Abdel Rahmane Boussin, des affrontements ont été également signalés dans d'autres quartiers "autour de la capitale", affirmant s'attendre à une reprise des heurts dans la nuit.
Des habitants ont fait état d'accrochages notamment à Al-Hay Al-Islami, dans l'ouest de Tripoli.
Mais l'adjoint du conseil suprême militaire du CNT à Tripoli, Khaled Sharif, a assuré que les affrontements avaient été "très limités". "Tout est désormais sous contrôle. Nous en avons arrêté certains (des pro-Kadhafi) et nous poursuivons les autres".



Sur le plan humanitaire, une responsable du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Mona Rishmawi, a demandé au CNT de régler la situation de plus de 7.000 personnes, dont des travailleurs migrants, détenues dans 67 centres de détention en Libye.

Les Etats-Unis ont déployé une équipe de 14 experts en Libye et s'apprêtent à en envoyer une cinquantaine d'autres pour retrouver les armes du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi, a affirmé vendredi un membre du gouvernement américain à Bruxelles.La menace représentée par les missiles sol-air et les roquettes portables "nous préoccupe fortement et nous faisons tous les efforts"...

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