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Culture - Concert

Le retour de Chucho Valdes

C’est un pianiste cubain de génie, accompagné par une formation latine Hard Bop, qui a investi la scène du Beirut Jazz Festival pour le plus grand bonheur des aficionados du genre.

Le « patriarche du jazz cubain » et ses musiciens ont enflammé la foule de fans venue les écouter. (Sami Ayad)

Sa rencontre légendaire avec le pianiste et compositeur français Michel Legrand sur la scène du Festival de Byblos en 2008 s’inscrit encore dans toutes les mémoires. Son retour, en 2011, dans le cadre du Beirut Jazz Festival, organisé par Solidere dans les nouveaux Souks de Beyrouth, était donc attendu de pied ferme par les aficionados du jazz et de ses multiples variations latines.
Car Jesus Chucho Valdes, pianiste, compositeur, arrangeur et lauréat de plusieurs Grammy Awards, est également l’un des plus dignes ambassadeurs du jazz latin. Il possède indéniablement un talent monstre, une inventivité sans pareille. Une grande stature aussi, au propre comme au figuré, puisque le musicien mesure 2 mètres! Et des mains immenses, des doigts qui frappent les touches comme s’ils tapaient sur un tambour... Avec un air des plus sérieux (dont il ne se départira pas tout au long du concert), avec l’assurance, la dextérité d’un vrai chef d’orchestre, Chucho Valdes fait valser les premières notes.
Le titre de «patriarche du jazz cubain» lui colle bien à la peau. Circule dans son sang, aussi. Son père, Bebo Valdes, pianiste et compositeur, est un pionnier du jazz afro-cubain. Le père et le fils se sont d’ailleurs retrouvés en concert il y a deux ou trois ans, après quarante ans d’absence.
De plus, on chuchote que Chuchito, son fils, serait également un pianiste accompli. Mais chut, restons plutôt dans l’instant et savourons le jeu du maestro qui fait danser son piano au rythme de toutes les cadences afro-cubaines.
Le pianiste cubain s’est fait accompagner tout au long de sa carrière par des formations à géométrie variable. À commencer par les big bands de son île natale, la création du groupe Irakare en 1973 (avec Paquito D’Rivera et Arturo Sandoval), puis dans les années 90 et les enregistrements en quartette. Avec les Afro-Cuban Messengers (au nom hérité des Jazz Messengers d’Art Blakey et des Afro-Cubans de Machito, premier groupe de latin jazz), il offre un beau cocktail mariant blue note, cha-cha-cha et danzon.
Sur un tapis riche de percussions, l’improvisateur redoutable, le maître technicien réunit fulgurance du jazz et swing latin. Le résultat n’est pas décevant au niveau musical, loin de là. Surtout avec les morceaux Stella by Starlight et All Blues.
Mais il y avait cependant un je-ne-sais-quoi qui fait que le cœur n’y est pas trop. Est-ce la disposition de la scène? Le va-et-vient des spectateurs? La distraction occasionnée par les souks environnants ou le son des prières émanant de la mosquée voisine (priant pour le salut d’une petite fille de quatre ans entrée dans le coma suite à un accident de voiture dans le Sud de la France). Un bon moment de musica cubana, en somme.
Une belle ambiance rythmée à travers laquelle l’arrivée de la chanteuse Parya Caridad Valdes, présente sur trois titres dont un délicieux Besame Mucho (Chucho?), aura lancé la formation sur une mouvance des plus cubaines.
Sa rencontre légendaire avec le pianiste et compositeur français Michel Legrand sur la scène du Festival de Byblos en 2008 s’inscrit encore dans toutes les mémoires. Son retour, en 2011, dans le cadre du Beirut Jazz Festival, organisé par Solidere dans les nouveaux Souks de Beyrouth, était donc attendu de pied ferme par les aficionados du jazz et de ses multiples variations...

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