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Moyen Orient et Monde - Chine

Un an de silence assourdissant autour du Nobel emprisonné Liu Xiaobo

Le frère de l’opposant a pu lui rendre visite, ce qui ressemble fort à une « fuite » orchestrée par Pékin.
L’attribution à Liu Xiaobo du prix Nobel de la paix avait fait grand bruit, mais, un an après, un épais silence entoure le dissident chinois, qui, prix prestigieux ou pas, reste emprisonné.
Depuis un an, aucune information n’a circulé sur lui, si ce n’est cette semaine, avec la révélation par l’un de ses frères d’une visite en prison où il l’a trouvé « en bonne condition physique ». Mais ce frère, surveillé de près par le régime communiste qui muselle toute la famille, n’a fourni aucun détail, et la situation de Liu, « reste préoccupante », note Wang Songlian, des Défenseurs des droits de l’homme en Chine (CHRD – Hong Kong).
Aucun message de l’intellectuel de 55 ans n’a non plus franchi les murs de cette prison du Liaoning où il purge une peine de 11 ans pour « subversion » depuis 2009 après avoir corédigé la Charte 08 prodémocratique.
Rappelons que les autorités « ont placé sa femme en résidence surveillée, restreint la liberté des membres de sa famille, empêché son avocat d’aller le voir en prison, rejeté les demandes de transfert vers une prison proche de Pékin, refusé les requêtes de visite de diplomates et l’empêchent d’écrire des lettres », égrène Nicholas Bequelin, chez Human Rights Watch (HRW – Hong Kong).
Liu Xiaobo n’a pu recevoir la visite de son épouse Liu Xia qu’en août dans sa prison, de ses frères en septembre, et être exceptionnellement autorisé à sortir pour la mort de son père, a annoncé son frère Xiaoxuan. Mais « c’est un geste calculé » de la Chine qui a voulu « faire passer des informations sur des visites (...) à quelques jours de l’anniversaire du Nobel, alors que Liu Xiaobo n’avait reçu aucune visite en huit mois », note Wang Songlian. Il s’agit « simplement de montrer (...) que ses conditions de détention ne sont pas atroces » et de faire preuve « d’un peu d’humanisme avant l’attribution du nouveau prix Nobel » aujourd’hui, estime pour sa part Jean-Philippe Béja, du CERI-Sciences Po (Paris). « Un humanisme (qui) n’empêche pas que l’on continue à se complaire dans l’illégalité », ajoute-t-il en référence à la privation de visites mensuelles au prisonnier et à l’assignation à résidence à Pékin, depuis un an, de Liu Xia, contre laquelle ne pèse aucune charge. « Elle ne peut absolument pas sortir, sauf une fois par semaine, pour rencontrer sa mère », indique M. Béja, proche du couple, ajoutant qu’« elle ne peut recevoir personne depuis un an ».
Soulignons que beaucoup espèrent que Liu Xiaobo n’effectuera pas la totalité de sa lourde peine. « Jusqu’au congrès, il est difficile d’imaginer une mesure d’élargissement, mais on ne sait jamais parce qu’il y a des bagarres au sommet », précise M. Béja, en référence à la grande messe du PCC qui verra, à l’automne 2012, un renouvellement des instances dirigeantes chinoises. Liu, 55 ans, qui a une hépatite, pourrait aussi être libéré pour raison de santé, comme d’autres dissidents de juin 1989, tel Wang Juntao, avance M. Béja. Son avocat, Shang Baojun, veut croire aussi que « Liu Xiaobo pourra être libéré peut-être à mi-peine » car détenir un lauréat du Nobel « entraîne pour le gouvernement chinois des problèmes dans ses rapports avec l’Occident ».
Et encore. Depuis un an, les appels lancés de l’étranger à la Chine pour qu’elle le libère se sont faits plus discrets.
(Source : AFP)
L’attribution à Liu Xiaobo du prix Nobel de la paix avait fait grand bruit, mais, un an après, un épais silence entoure le dissident chinois, qui, prix prestigieux ou pas, reste emprisonné.Depuis un an, aucune information n’a circulé sur lui, si ce n’est cette semaine, avec la révélation par l’un de ses frères d’une visite en prison où il l’a trouvé « en bonne condition...
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