Nicolas Sarkozy n'est pas un président "normal", a déclaré dimanche François Hollande, grand favori de la primaire socialiste pour l'élection présidentielle de 2012 en France. L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, qui a répété vouloir placer son éventuelle présidence sous le signe de la normalité, a critiqué la manière dont le chef de l’État exerce sa fonction. "Je me suis tourné vers les Français depuis plusieurs mois, j'ai annoncé une candidature, j'ai tracé un chemin pour être un président, je l'avais appelé normal, et cela faisait référence à Nicolas Sarkozy qui, lui, n'est pas normal", a dit François Hollande lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien. "Il a eu un exercice des responsabilités qui ne m'a pas paru normal, et dont les Français ont eu une exacte conscience, c'est-à-dire une concentration des pouvoirs excessive, une façon de diriger le pays qu'il a mis plus en désordre qu'en ordre, une manière aussi de concevoir sa mission comme si elle ne devait pas être partagée, cet irrespect à l'égard des autres pouvoirs, cette pression sur la justice", a-t-il ajouté.

Le député de Corrèze a affirmé rester prudent sur ses chances de victoire à une semaine du premier tour de la primaire socialiste. "Jamais un sondage n'a fait élire qui que ce soit à quelque fonction que ce soit", a-t-il dit. "Le seul dimanche qui va compter, c'est le dimanche 9 octobre", a-t-il ajouté, en référence au premier tour d'une primaire pour laquelle il devance largement ses cinq rivaux dans les enquêtes d'opinion. "Les sondages ne me désespèrent pas mais ne me rassurent pas", a ajouté François Hollande, qui a dit souhaiter une forte participation lors de cette primaire. Il a promis que le candidat à la présidentielle ne serait pas différent de celui à la primaire. "Je serai le même que je suis aujourd'hui", a-t-il dit avant de promettre une campagne "portée par une grande cause, un grand enjeu, la jeunesse."

Un socialiste pour la première fois à la tête du Sénat français