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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Aux États-Unis, de l’humour arabe pour décaper les préjugés

Au Festival des humoristes arabo-américains, qui se déroule tous les ans fin septembre à New York depuis huit ans, aucun sujet n’est trop sensible.
De Ben Laden à Israël, en passant par le délit de faciès et l’incompréhension rencontrée au quotidien aux États-Unis : aucun sujet n’est trop sensible au Festival des humoristes arabo-américains qui se déroule tous les ans fin septembre à New York. Et pour cause, tant les citoyens américains d’origine arabe se sentent marginalisés, voire soupçonnés, depuis le 11-Septembre. La huitième édition du rassemblement est donc une nouvelle occasion de s’attaquer aux préjugés, dix ans après les attentats qui ont meurtri la métropole américaine.
« Les gens me disent : t’as vu, on a fini par le tuer, Oussama, t’en penses quoi mon pote ? Je réponds que ça m’est égal. Dites-moi plutôt quand vous tuerez mon propriétaire », lance Sam, comédien d’origine libanaise, depuis la scène du Festival. Impassible, il ajoute que pour lui, le chef d’el-Qaëda n’a pas été réellement abattu. « Il n’existe pas, c’est aussi simple que ça. » Une remarque qui plonge la salle du Gotham Comedy Club dans le silence. « Ce type a été inventé de toutes pièces par les républicains il y a des années. C’est pour ça qu’ils sont en colère aujourd’hui. Ils savent qu’Obama ne l’a pas vraiment tué, mais ils sont obligés de se taire », explique-t-il en déclenchant les fous rires des spectateurs.
Ils sont 250 à acclamer les piques des comédiens contre la classe politique, les valeurs de la famille musulmane, les juifs, les femmes, les Afro-Américains. Même les nains finissent par en prendre pour leur grade.
Les acteurs puisent largement leur inspiration dans la paranoïa sécuritaire qui s’est emparée des États-Unis depuis dix ans. Dean Obeidallah s’amuse des nouveaux détecteurs d’aéroport à même de scanner le corps entier d’un passager. « Je me suis dit qu’on pouvait voir mes parties intimes et là j’ai pensé : s’il vous plaît les gars ne vous marrez pas », lance-t-il sur la scène du théâtre. Même contexte pour l’anecdote que conte Omar Elba au sujet de sa mère. Musulmane hyperconservatrice et voilée de la tête aux pieds, elle s’approche d’un membre des services de sécurité et lui dit : « C’est bien moi là-dessous. Il va juste falloir me croire. »

Un public de plus en plus varié
Pour tous les comédiens, l’ignorance attribuée aux Américains à l’endroit du monde arabe est une mine d’or. Comme pour Mike Easmeil qui lance dans le micro : « Mon véritable prénom n’est pas Mike. C’est Mahmoud... mais j’ai vécu quelque temps dans le Mississippi... », ajoute l’humoriste devant une salle hilare et au fait de la xénophobie ambiante dans l’État du Sud. « Mon Dieu ce que c’était dur de leur expliquer comment prononcer Mahmoud. “Mac qui” qu’ils me demandaient. Que mon frère s’appelle Hussein, ça ils pigeaient sans problème. “José, c’est ça ?”, et hop, d’un coup je suis devenu hispano! » « Combien de guerres devrons-nous encore faire avant que ces gens arrêtent de me parler en espagnol ? » résume le maître de cérémonie, Aron Kader.
Tracy Francis participe à l’organisation du festival depuis 6 ans. Elle explique qu’elle se sent encouragée par les changements dans la composition des spectateurs, au début exclusivement d’origine arabe. Mais une minorité grandissante de New-Yorkais de souche répond présent tous les ans. L’humour permet de surmonter les barrières, explique-t-elle : « C’est le meilleur moyen de s’opposer aux préjugés. »

© AFP
De Ben Laden à Israël, en passant par le délit de faciès et l’incompréhension rencontrée au quotidien aux États-Unis : aucun sujet n’est trop sensible au Festival des humoristes arabo-américains qui se déroule tous les ans fin septembre à New York. Et pour cause, tant les citoyens américains d’origine arabe se sentent marginalisés, voire soupçonnés, depuis le 11-Septembre. La...
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Des humoristes arabes bien complexés de leurs origines et même de leurs prénoms et ou ils se sentent de plus en plus complexés après la disparition mystère du chef d’el-Qaëda et vivant depuis un humour noir . Nazira.A.Sabbagha

Sabbagha A. Nazira

05 h 43, le 01 octobre 2011

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Commentaires (1)

  • Des humoristes arabes bien complexés de leurs origines et même de leurs prénoms et ou ils se sentent de plus en plus complexés après la disparition mystère du chef d’el-Qaëda et vivant depuis un humour noir . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    05 h 43, le 01 octobre 2011

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