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Économie - Finances

L’Europe, épicentre de la crise, s’accroche à sa stratégie sur la dette

Multiples pressions du reste de la planète qui en exige davantage de la zone euro.

« La Grèce ne devrait pas faire et ne fera pas face à un défaut », a répliqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. Brendan Smialowski/AFP

L’Europe, épicentre de la crise actuelle, s’est accrochée contre vents et marées cette semaine à Washington, devant le FMI ou au sein du G20, à sa stratégie sur la dette.
« L’épicentre de la crise est aujourd’hui l’Union européenne », a souligné dès jeudi le ministre brésilien, Guido Mantega, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Or, « les pays européens traînent à trouver des solutions », s’est-il agacé, au nom des pays émergents du groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Les émergents ne sont pas seuls à tancer la zone euro. Les Européens doivent ériger un « pare-feu » pour éviter la « catastrophe », a lancé pour sa part le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Le monde attend une réponse « rapide », a renchéri le gouverneur de la Banque centrale chinoise Zhou Xiaochuan.
Malgré ces pressions, venues s’ajouter à celles des marchés – en chute libre en raison notamment des craintes liées à la zone euro –, les Européens n’entendent pas céder. « Nous avons une méthode, une stratégie et un calendrier », a résumé le ministre français des Finances, François Baroin, dont le pays préside actuellement le G20 des principaux États riches et émergents. Les suggestions n’ont pourtant pas manqué, à commencer par un défaut de paiement de la Grèce, solution souvent présentée comme seule susceptible de sortir la zone euro du bourbier grec. « La Grèce ne devrait pas et ne fera pas face à un défaut », a répliqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. Les Européens ne le permettront pas car cela « provoquerait des dégâts économiques et sociaux énormes » dans « toute l’Union européenne », avec des « répercussions graves pour l’économie mondiale », a-t-il affirmé. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a lui aussi défendu la ligne officielle. « Je ne nie pas les risques possibles de notre stratégie pour résoudre les problèmes de la zone euro. Cependant ces risques sont considérablement plus faibles que les risques inhérents à n’importe quel scénario alternatif », a-t-il expliqué, sans citer explicitement le défaut.
Pour autant, les Européens devraient au moins annoncer clairement qu’ils se préparent à une telle éventualité, cela rassurerait les marchés, a conseillé Georges Soros, milliardaire américain à la tête d’un fonds spéculatif. « Le chemin est difficile : si on dit qu’on ne se prépare pas à un défaut, on a l’air naïf, mais si on dit qu’on s’y prépare, juste au cas où, il y a un fort risque autoréalisateur », a rétorqué un responsable européen, sous couvert d’anonymat.
Il faut donc s’en tenir au plan du 21 juillet, martèlent les Européens, quitte à accepter du bout des lèvres qu’on puisse le modifier. Outre une nouvelle aide à la Grèce de 160 milliards d’euros, ce plan élargit le rôle du Fonds européen de stabilité financière (FESF), autorisé à racheter de la dette publique. Mais beaucoup pensent qu’il faut aussi renforcer ses ressources, limitées à 440 milliards d’euros. « On ne peut pas augmenter le montant, les Allemands ne veulent pas. Mais on peut trouver des solutions techniques pour maximiser son effet de levier », a expliqué un dirigeant européen, sous couvert d’anonymat.
Quant au mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours permanent appelé à remplacer le FESF mi-2013, l’accélération de sa mise en place n’est pas exclue. « Le plus tôt sera le mieux », a déclaré M. Schäuble, soulignant qu’un mécanisme permanent est plus à même de rétablir la confiance.
Autre problème qui accroît la nervosité des marchés : le plan du 21 juillet n’est toujours pas en vigueur. Il le sera d’ici à mi-octobre, ont assuré les Européens. D’ici là, il faut tenir et ensuite faire la preuve avant le sommet du G20 à Cannes, début novembre, qu’il fonctionne, a résumé un dirigeant européen.
(Source : AFP)
L’Europe, épicentre de la crise actuelle, s’est accrochée contre vents et marées cette semaine à Washington, devant le FMI ou au sein du G20, à sa stratégie sur la dette.« L’épicentre de la crise est aujourd’hui l’Union européenne », a souligné dès jeudi le ministre brésilien, Guido Mantega, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la...
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