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Nos Lecteurs ont la Parole

Devoirs de vacances

Par Nadyne EL-KHOURY AOUDÉ
C’est pour leur bien. Les enfants, paraît-il, oublient d’une année à l’autre. Trois mois sans études, c’est long. Ils risquent de tout oublier. Alors on leur concocte des dizaines de pages de devoirs. Pour assaisonner leurs vacances. Le stress des neuf mois d’école n’était apparemment pas assez lourd aux yeux de certains. Transformer les enfants en machines à faire des devoirs, à l’école, à la maison, pendant les week-ends, les vacances en tous genres,
profiter du temps de repos pour les faire travailler, combler des lacunes...
Et les « responsables » d’asséner, du haut de leurs centaines d’années d’expérience, que, en trois mois, les enfants, ça oublie. Bizarre ! Ils n’ont rien oublié de tous les jeux de l’été. Jusqu’au mode d’emploi de la télé de montagne, suranné et compliqué. Ils peuvent même réciter les quarante canaux en trente secondes. Et pourtant, cela fait neuf mois qu’ils ne l’ont pas utilisée, même pas vue, même pas révisée... La mémoire, il est vrai, est sélective. Mais alors expliquez-moi comment tous les enfants se souviennent de tout, une semaine avant l’école, alors qu’ils ont chanté tout l’été, pendant que leurs mères angoissaient, comptaient et recomptaient les pages de devoirs de vacances immaculées puis les divisaient par le nombre de jours qui restaient avant l’école ett s’affolaient. Les devoirs de vacances, c’est l’angoisse des mamans, des mamans qui doivent gérer plusieurs enfants, la maison, le travail, le pays qui toussote et leur crachote dessus, des mamans que l’on n’a pas formées aux nouvelles méthodes, aux nouveaux programmes, qui se démènent, qui font de leur mieux et finissent par hurler pendant longtemps Jusqu’à ce que leurs enfants fondent en larmes, charriées par la violence du flot de stress qui s’échappe de leur maman, de ses yeux exorbités.
Les devoirs de vacances, c’est une violence faite aux enfants.
Non. Les enfants ne peuvent pas faire une heure de devoirs de vacances par jour tout l’été.
Parce qu’une maison n’est pas une salle de classe. Parce que la porte sonne, les voisins chantent, les tétas débarquent sans crier gare, les bras chargés de câlins et de pâtisseries. Parce qu’il y a les soirées d’été sous les pins, les kermesses et les feux d’artifice, et les colliers de fleurs. ceux qu’ont fabrique le matin, entre un bisou de maman et un éclat de rire.
Parce que l’été se love dans nos maisons, et qu’il fait bon se pelotonner contre lui. Parce que l’odeur de la mer va jusque dans nos montagnes, dans nos maisons, pétries de douceur et de famille, de bicyclettes et de voisins, il n’y a pas de place pour les devoirs de vacances, pour ces résidus de l’école, ces porteurs de stress, à l’odeur de punitions, de brimades. Car les profs « ramassent » les devoirs de vacances pour ensuite, au mieux, les envoyer au recyclage, section papier. Ils les « ramassent » uniquement pour débusquer les paresseux. ceux qui auraient encore du sable sous les ongles et de la joie dans les yeux, ceux qui n’auraient pas fait leurs devoirs.
Pour cause de vacances.
C’est pour leur bien. Les enfants, paraît-il, oublient d’une année à l’autre. Trois mois sans études, c’est long. Ils risquent de tout oublier. Alors on leur concocte des dizaines de pages de devoirs. Pour assaisonner leurs vacances. Le stress des neuf mois d’école n’était apparemment pas assez lourd aux yeux de certains. Transformer les enfants en machines à faire des devoirs, à l’école, à la maison, pendant les week-ends, les vacances en tous genres,profiter du temps de repos pour les faire travailler, combler des lacunes... Et les « responsables » d’asséner, du haut de leurs centaines d’années d’expérience, que, en trois mois, les enfants, ça oublie. Bizarre ! Ils n’ont rien oublié de tous les jeux de l’été. Jusqu’au mode d’emploi de la télé de montagne, suranné et compliqué. Ils...
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