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À La Une - Yémen

La police tire sur des manifestants anti-Saleh à Sanaa : plus de 22 tués et 500 blessés

Le vice-président va bientôt signer "d'ici à une semaine" le plan de sortie de crise.

Les victimes ont été transportées vers un hôpital de campagne à Sanaa.

Vingt-deux personnes ont été tuées dimanche par les forces de sécurité yéménites qui ont tiré à Sanaa sur des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, a-t-on appris source médicale. "500 autres personnes ont été blessées", a indiqué le chef d'un hôpital de campagne à Sanaa, Mohammed al-Abani, selon lequel plusieurs manifestants souffraient de problèmes respiratoires après avoir inhalé du gaz lacrymogène.

Les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser des dizaines de milliers de protestataires rassemblés sur la "Place du changement" dans le centre de Sanaa, où des contestataires campent depuis février pour réclamer le départ de M. Saleh, selon cette source. Ces forces ont utilisé des balles réelles, des canons à eaux et du gaz lacrymogène.

 

Plus tôt dans la journée, des bombardements intenses ont touché un quartier du nord de Sanaa où se trouve la résidence d'un influent chef tribal qui a rallié l'opposition, a annoncé une source tribale. Des forces fidèles au président Saleh "tiraient à l'arme automatique et aux obus contre des secteurs autour de la maison de cheikh Sadok al-Ahmar", dans le quartier Al-Hassaba, a précisé la même source au bureau de ce chef tribal, interrogée au téléphone par l'AFP. Les bombardements, qui ont débuté dans l'après-midi, ont touché une rue commerçante du quartier où les gens, pris de panique, ont fui le secteur, selon des témoins. "Les bombardements nous visaient de plusieurs directions mais nous n'avons pas répliqué à la demande de cheikh Sadok", a ajouté la source tribale.

Mais selon le ministre de l'Intérieur, Motahar Rached al-Masri, "des partisans armés d'Al-Ahmar, déployés sur des toits d'immeubles, ont ouvert le feu contre le ministère de l'Intérieur et des policiers à l'heure du déjeuner". Les forces gouvernementales "n'ont fait que répondre aux sources des tirs", a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse. "Nous faisons preuve de retenue conformément aux directives du vice-président" Abd Rabbo Mansour Hadi, a-t-il assuré.

 

Dans un communiqué samedi, le bureau de cheikh Ahmar avait accusé les forces fidèles au président Saleh, soigné à Riyad depuis qu'il a été blessé dans attentat contre son palais le 3 juin à Sanaa, d'avoir tiré vendredi soir six obus contre la résidence du chef tribal à Al-Hassaba. Al-Hassaba avait été le théâtre de sanglants combats en mai et juin entre les partisans de ce chef tribal, qui a rallié la contestation réclamant depuis janvier le départ du chef de l'Etat, et les forces gouvernementales.

Plusieurs trêves dans les affrontements ont été rompues, les deux camps s'accusant mutuellement de stocker des armes dans des immeubles ou bâtiments publics.

 

Parallèlement, un haut responsable saoudien a affirmé à l'AFP sous le couvert de l'anonymat que le vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi va signer "d'ici une semaine" le plan de sortie de crise au Yémen élaboré par les monarchies arabes du Golfe, au nom du président Saleh.

Lundi dernier, M. Saleh avait délégué par décret à M. Mansour Hadi "des prérogatives constitutionnelles" pour négocier "un mécanisme et un calendrier d'application" de ce plan et le signer.

Le plan du Golfe, élaboré en concertation avec les Etats-Unis et l'Union européenne, prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission du président en échange de l'immunité pour le chef de l'Etat et ses proches. L'application du plan devrait conduire à "une élection présidentielle anticipée à une date qui reste à fixer, et garantir une transition pacifique et démocratique du pouvoir", selon le décret.

Au pouvoir depuis 1978, M. Saleh est contesté depuis fin janvier par les manifestants qui l'accusent de népotisme et de corruption. Il a jusqu'à présent toujours refusé de signer le plan du Golfe, malgré les fortes pressions internationales.

Selon le responsable saoudien, "parmi les garanties demandées par M. Saleh figure le maintien de son fils dans le prochain gouvernement".

 

Vingt-deux personnes ont été tuées dimanche par les forces de sécurité yéménites qui ont tiré à Sanaa sur des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, a-t-on appris source médicale. "500 autres personnes ont été blessées", a indiqué le chef d'un hôpital de campagne à Sanaa, Mohammed al-Abani, selon lequel plusieurs manifestants souffraient de...

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