Nathalie Harb entourée de tous les petits bâtisseurs
«J’avais réalisé une première fois ce projet avec des adultes, dit Natahlie Harb. Il était donc intéressant pour moi de réitérer l’expérience et de comprendre le regard que portent les enfants sur leur ville. On s’est donc adressé à des ONG afin de nous fournir des noms d’enfants de milieux non privilégiés. D’autre part, certains parents semblaient intéressés de faire participer les leurs.»
«L’objectif était simple: inculquer à travers ce projet les valeurs du travail en commun ainsi que la vision d’avenir commune et combattre ainsi un discours sur la différence qui est devenu de jour en jour exacerbé à tous les niveaux», précise Harb.
La rencontre s’est faite sans problèmes dans le local d’Urban Saifi Gardens et les enfants étaient très réceptifs, suivant même les règles établies sur un tableau (ne pas insulter, ne pas chahuter...). Lorsque les cartons, les crayons de couleur, la peinture et autre matériel de travail leur a été distribué, le chantier pouvait commencer.
Un travail collectif
Quatre jours de travail de 10 heures à 15 heures, entrecoupés d’une pause d’une heure au bout desquels les enfants devaient détruire la cité qu’ils se sont attelés à bâtir et partager leur expérience. Le cinquième jour, ils devaient reprendre cette même expérience au bord de l’eau et fonder une ville sur le sable. «Afin de comprendre le sens de la destruction et du travail peaufiné qui s’envole parfois en fumée et de percevoir de près le sens des déceptions», ajoutera Nathalie Harb.
Quel constat a-t-il été tiré après ces six jours de travail ? Les organisatrices s’accordent à dire que les enfants étaient enthousiastes à l’idée de cette construction. Ils ont même émis le vœu d’avoir une ville identique. «Par ailleurs, renchérit Nathalie Harb, on a remarqué que la priorité était donnée aux bâtiments publics, aux jardins et même à une usine de recyclage. Si l’imaginaire des garçons est porté sur des terrains de foot, piscine et autre, celui de filles est plus
esthétique.»
Avec la volonté de ces vingt petites mains, la ville petit à petit prit forme avec ses balayeurs, ses cafés-trottoirs, la banque, entourés d’une nature verdoyante et baignant sous le soleil et dans laquelle vivent une population panachée. Enfin, l’expérience de la plage a été bénéfique à plus d’un titre permettant à ces enfants de faire une reconfiguration d’une cité jusque là utopique. Rêves d’enfants ou châteaux en Espagne? Rien d’autre qu’une pierre angulaire vers une meilleure urbanisation.
bravissimo! ce sont les initiatives de ce genre qui construiront,pour le coup, la citoyenneté de demain;bravo les artistes,par vous passera l'avenir!bien à vous J.P
03 h 09, le 07 septembre 2011