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À La Une - Syrie

Dernier vendredi du ramadan, des dizaines de milliers de Syriens dans les rues

Moscou présente à l'ONU un projet de résolution sans sanctions ; le Qatar qualifie de "stérile" la répression de Damas.

Le drapeau syrien porté par des manifestants à Idleb. Photo d'une vidéo Youtube/

Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté aujourd’hui pour le dernier vendredi du ramadan dans plusieurs villes du pays sous le mot d'ordre "vendredi de la patience et de la persévérance. Unissez-vous. Le droit vaincra". Trois manifestants et un détenu de 56 ans ont été tués et 25 personnes ont été blessées lors de défilés qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes.

"Deux fidèles qui sortaient manifester après la prière de la mosquée Ali ben Abi Taleb ont été tués par les balles des shabiha (miliciens pro-régime) à Deir Ezzor", une ville à 460 km au nord-est de Damas, a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un manifestant "a perdu la vie et trois autres ont été blessés durant un rassemblement contre le pouvoir après la prière à la sortie de la mosquée Mohammadi à Nawa", dans le sud du pays, a-t-il ajouté. Par ailleurs, à Maaret Annoman, à 250 km au nord de Damas, un homme de 56 ans est mort en détention mais le corps est toujours aux mains des forces de securité, a indiqué sa famille à l'OSDH.
Selon l'agence officielle Sana, trois membres des forces de sécurité ont été blessés par balles lors d'une attaque par des hommes armés et cagoulés, dont deux ont été tués.

Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, libéré cette semaine après dix jours de détention, a mentionné des manifestations à Alep (nord) et à Ain al-Arab, une ville à majorité kurde à 150 km plus à l'est, ainsi que dans plusieurs localités des environs de Deraa (sud), berceau de la contestation entamée mi-mars contre les autorités. A Homs, ville industrielle devenue une place forte de la contestation, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs quartiers, selon l'OSDH. Des manifestations ont aussi eu lieu à Bou Kamal, à la frontière irakienne, et à Qamishli, dans le nord-est, où se trouve une population d'origine kurde, selon Omar Idibi, porte-parole de la Coordination des comités locaux.

Sur le plan diplomatique, la Russie a présenté vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur la Syrie éliminant les sanctions voulues par les Occidentaux contre le président Assad, ont indiqué des diplomates.

Le texte appelle le gouvernement syrien à "accélérer la mise en œuvre des réformes annoncées afin de répondre effectivement aux aspirations et préoccupations légitimes du peuple syrien". Il exhorte l'opposition à "engager un dialogue politique" avec les autorités en vue d'ouvrir "une discussion substantielle et détaillée sur les moyens de réformer la société syrienne". L'ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, a déclaré à la presse que son projet bénéficiait d'un "fort soutien" de la part de certains des 15 pays membres du Conseil de sécurité.

Présageant une rude bataille au Conseil sur l'attitude à adopter vis-à-vis de Damas, un projet européen soutenu par les Etats-Unis et appelant à des sanctions, et le projet russe, qui se contente d'appeler M. Assad à accélérer les réformes, étaient tous deux sur la table du Conseil vendredi en vue d'un vote éventuel.

Par ailleurs, après cinq jours passés en Syrie, une mission humanitaire de l'ONU a affirmé qu'il était "urgent de protéger les civils" contre l'utilisation excessif de la force, a indiqué vendredi le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq. "La mission a conclu qu'il n'y a pas de crise humanitaire à l'échelle nationale", a déclaré M. Haq lors d'un point de presse. Les experts de l'ONU ont pu se rendre dans plusieurs villes qui avaient été le théâtre d'affrontements mais étaient toujours accompagnés de représentants du gouvernement. "La présence constante de responsables gouvernementaux a limité la capacité de la mission d'apprécier la situation complètement et de manière indépendante", a ajouté le porte-parole. La mission de l'ONU remettra son rapport au secrétaire général, Ban Ki-moon.

Sur le plan international, l'émir du Qatar Hamad Ben Khalifa Al-Thani a affirmé, hier soir, que "tout le monde sait que la solution sécuritaire est stérile et le peuple syrien ne semble pas prêt à abandonner ses demandes, après le prix qu'il a déjà payé". "Nous tous, qui avons soutenu la Syrie dans ses temps difficiles, avons essayé d'encourager nos frères en Syrie pour qu'ils fassent de vraies réformes (...) Le peuple syrien va dans la rue dans le cadre d'un réel soulèvement civil pour demander du changement, la justice et la liberté", a encore ajouté l'émir, après avoir rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, un allié du régime du président Assad. Le président Ahmadinejad a, de son côté, appelé les pays de la région à "régler leurs problèmes (...) sans l'intervention des Occidentaux", faisant référence à la Syrie.

Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté aujourd’hui pour le dernier vendredi du ramadan dans plusieurs villes du pays sous le mot d'ordre "vendredi de la patience et de la persévérance. Unissez-vous. Le droit vaincra". Trois manifestants et un détenu de 56 ans ont été tués et 25 personnes ont été blessées lors de défilés qui ont rassemblé des dizaines de milliers de...
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