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Économie - Dette

Berlin exige une discussion sur l’accord Grèce/Finlande

L’Allemagne n’a pas caché hier son mécontentement face à la promesse faite par la Grèce de garantir généreusement l’aide accordée par la Finlande, en exigeant un feu vert de toute la zone euro pour cette démarche bilatérale.
L’accord gréco-finlandais « doit être approuvé par les autres pays membres de la zone euro », a estimé hier le ministère allemand des Finances.
« Un tel accord bilatéral ne doit pas être conclu au détriment des autres » États venant en aide à Athènes, a précisé un porte-parole lors d’une conférence de presse régulière du gouvernement, son homologue auprès de la chancelière Angela Merkel soulignant un « besoin de discussion ».
« Cet accord doit être expliqué aux autres pays de la zone euro », a dit ce dernier, en expliquant que Berlin n’avait pas encore reçu copie du texte signé entre Athènes et Helsinki.
Le porte-parole de Mme Merkel a par ailleurs jugé que les discussions sur de possibles garanties, désormais réclamées par d’autres pays, devaient être menées « non dans les médias mais dans les instances de la zone euro ».
Le porte-parole du ministère des Finances a pour sa part assuré n’avoir pas connaissance de la conclusion d’accords similaires avec d’autres pays que la Finlande.
La Grèce a accepté la semaine dernière d’accorder à Helsinki une garantie, payée en liquide, sur la contribution finlandaise au sauvetage du pays, suscitant des inquiétudes sur la finalisation du plan de sauvetage de la Grèce. La presse fait état d’une somme d’un milliard d’euros.
La Finlande, qui ne verse que 2 % de l’aide à la Grèce et où les eurosceptiques sont une force politique de premier plan, avait depuis le début exprimé sa volonté d’avoir des garanties de la part de la Grèce, mais pas forcément sous forme d’argent liquide.
D’autres pays de la zone euro, Pays-Bas, Autriche et Slovaquie, réclament désormais des garanties similaires avant de débloquer l’aide promise le 21 juillet à la Grèce, à savoir 158,6 milliards d’euros, provenant aux deux tiers de prêts européens et du Fonds monétaire international (FMI), et pour le reste d’une contribution de créanciers privés.
« S’ils devaient être généralisés, ces accords bilatéraux seraient négatifs pour la note de la Grèce et des autres pays recevant ou susceptibles de recevoir une aide, dans la mesure où ils illustrent la poursuite des divergences entre États de la zone euro sur les modalités d’un soutien à leurs partenaires », s’est inquiétée lundi l’agence Moody’s.
L’Allemagne, première économie européenne, est aussi première contributrice aux plans d’aide.
Les porte-parole du gouvernement allemand ont décliné tout commentaire sur une proposition faite par l’Autriche. Vienne propose que les pays peu exposés en Grèce bénéficient de garanties alors que les poids lourds tels que l’Allemagne, dont les banques sont fortement engagées en Grèce et qui ont donc davantage intérêt à aider Athènes, en seraient privés.
Ben May, économiste de Capital Economics, a calculé que si les Pays-Bas, l’Autriche, la Slovaquie et la Slovénie obtenaient des nantissements similaires à celui de la Finlande, « la Grèce devrait mettre de côté jusqu’à 13 milliards d’euros » sur l’aide totale reçue.
« Bien sûr, cela ne serait pas désastreux. Avec le reste, le gouvernement grec aurait largement de quoi refinancer toutes ses dettes jusqu’à la fin de l’année », écrit-il dans une note publiée lundi. Toutefois, ce débat « va susciter des craintes sur un second plan d’aide qui serait mort-né ».
Et de relever que même si l’aide des États et du FMI à la Grèce était apportée, des doutes subsistent sur la bonne volonté des créanciers privés, c’est-à-dire les banques et assurances, sur qui repose une partie du montage.
(Source : AFP)
L’accord gréco-finlandais « doit être approuvé par les autres pays membres de la zone euro », a estimé hier le ministère allemand des Finances.« Un tel accord bilatéral ne doit pas être conclu au détriment des autres » États venant en aide à Athènes, a précisé un porte-parole lors d’une conférence de presse régulière du gouvernement, son homologue auprès de...

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