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Vers une révolte mondiale de la jeunesse ? - Témoignage

« Chez moi, c’est comme une zone de guerre » : un ex-membre de gang raconte

Gavin McKenna a connu la vie des gangs, avant de changer de vie du tout au tout il y a 18 mois, grâce à la découverte de la foi.

Sheldon Thomas, lui-même ancien membre de gang, aide les jeunes à s’en sortir dans un programme de tutorat.                 Ben Stansall/AFP

Les émeutes qui ont embrasé Londres et plusieurs autres villes anglaises n’ont « pas été un choc parce que là où je vis, c’est comme une zone de guerre de toute façon », raconte Gavin McKenna, 21 ans. Il est en colère sur la réaction tardive du gouvernement. « Des gosses meurent tous les jours. On a une émeute qui s’attaque au commerce et pourrait affecter le gouvernement, et là ils s’en occupent », témoigne-t-il, dégoûté. « Ils s’en fichent de nous, assure-t-il. Là où je vis, c’est dur. Des gens sont poignardés tous les jours, tués par balle tous les jours, il y a de la violence issue des gangs chaque jour. »
Gavin a rejoint un gang d’adolescents de Newham, un quartier défavorisé de l’est de Londres, à l’âge de 14 ans. « On volait des gens, on cambriolait des maisons, on avait des couteaux et des pistolets, je ne suis pas fier de tout ça », témoigne-t-il. Il a changé de vie il y a 18 mois après avoir découvert la foi et rencontré des adultes qui se sont occupés de lui, un prêtre et un animateur social, après une enfance particulièrement difficile. « Mon père battait ma mère sous mes yeux, il me battait et il m’a collé un pistolet sous la figure quand j’avais six ans, menaçant de me tuer », se souvient-il.
Après plusieurs années passées de foyer en foyer avec sa mère et ses sœurs, il « pète un câble », commence à fumer de l’herbe, à sortir dans la rue. Il rejoint une bande d’adolescents, qu’il décrit comme sa « famille », d’anciens copains d’école de Newham pour la plupart. Bien qu’il décrive la bande comme moins méchante que d’autres gangs, c’est l’escalade. « J’avais toujours des couteaux, j’ai même tenu une fois un pistolet. Cela devenait sérieux. Des gens ont tenté de me poignarder devant ma mère, un gars est venu une fois à la maison avec un pistolet », dit-il. « Des amis ont été poignardés, l’ami d’un ami est mort, un de mes amis s’est pendu sous l’effet de la drogue... certains se sont retrouvés en prison, j’ai perdu pas mal d’amis, constate-t-il. À chaque fois, je me disais “ce n’est pas ce que tu veux.” J’avais peur, mais je ne savais pas comment m’en sortir. »
Gavin entre un jour dans une église, entend un prêtre inciter à se concentrer sur l’aspect positif des choses plutôt que négatif et s’effondre en larmes. « Le pasteur m’a dit qu’il y avait de l’espoir pour moi, j’ai fondu en larmes et j’ai dit que c’était de ça que j’avais besoin. » À l’église, il fait la rencontre de Sheldon Thomas, lui-même ancien membre de gang qui aide les jeunes à s’en sortir, dans un programme de tutorat. « Il m’a dit que je n’étais plus le même garçon. Il m’a montré comment être un homme. C’est comme ça que j’ai changé, en travaillant avec Sheldon et en étant un chrétien, cela m’a éloigné de mon ancien mode de vie. »
Gavin dit que ses anciens comparses respectent son choix. Il est aujourd’hui en deuxième année à l’université, en techniques du sport, et a un fils de 3 ans. « Trois ans déjà, et il a déjà reçu plus d’amour que j’en ai jamais eu. »
           (Source : AFP)
Les émeutes qui ont embrasé Londres et plusieurs autres villes anglaises n’ont « pas été un choc parce que là où je vis, c’est comme une zone de guerre de toute façon », raconte Gavin McKenna, 21 ans. Il est en colère sur la réaction tardive du gouvernement. « Des gosses meurent tous les jours. On a une émeute qui s’attaque au commerce et pourrait affecter le...