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À La Une - Religion

JMJ : Madrid transformée en Tour de Babel

Le coût de l'événement, 50,5 millions d'euros, suscite de vives critiques dans un pays étranglé par la crise économique.

Des jeunes filles prient à l'église San Benito, à Madrid. Pedro Amrestre /

Des centaines de milliers de pèlerins ont envahi Madrid pour les Journées mondiales de la Jeunesse qui s'ouvrent aujourd'hui mardi, un événement qui transforme la ville en une Tour de Babel multilingue et colorée. Après leur installation lundi dans les écoles, gymnases ou paroisses de toute la ville, les pèlerins, venus de 193 pays, arpentaient mardi les lieux touristiques de Madrid, sous un soleil brûlant, portant le sac à dos qui accompagne chacun des 450 000 jeunes officiellement inscrits. Dedans, un éventail, une bière sans alcool, un plan de métro, un chapelet... et même un crucifix qui "soigne toutes les maladies spirituelles".

"C'est la première fois que je participe aux JMJ, nous sommes venus du Venezuela pour faire l'expérience de la foi, partagée avec des gens du monde entier", raconte Miguel Albiares, 31 ans, qui a fait le voyage depuis Caracas et attend avec des centaines d'autres de pouvoir entrer au Musée du Prado.

Tous près de là, les travaux s'achèvent sur la place de Cibeles et le long des avenues pavoisées pour monter estrades et tribunes qui accueillent, ce soir, la messe d'ouverture de ces JMJ célébrée par l'archevêque de Madrid, le cardinal Antonio Maria Rouco Varela, puis jeudi la cérémonie de bienvenue de Benoît XVI et vendredi le Chemin de Croix et ses 14 stations. Le pape restera en Espagne de jeudi à dimanche. Il s'agit de son deuxième déplacement en moins d'un an en Espagne, un pays où la tradition catholique cède du terrain face à de forts courants laïcs.

Madrid a vu les choses en grand pour l'événement, qui aura coûté 50,5 millions d'euros selon les organisateurs: des dépenses qui soulèvent des critiques dans un pays étranglé par la crise économique, où un cinquième de la population est au chômage. Mercredi soir, une centaine d'associations de défense de la laïcité doivent manifester à Madrid, pour dénoncer le poids de ces journées sur les dépenses publiques. Le mouvement des indignés, qui depuis la mi-mai fait entendre le mécontentement des citoyens face aux retombées de la crise et au chômage, s'est joint aux protestations. "Nous sommes tout à fait d'accord pour qu'ils viennent, mais pas avec le fait qu'un événement privé soit financé avec l'argent de tous", déclarait Luis Vega, président de l'Association madrilène des libre-penseurs et athées (AMAL). Selon les protestataires, les gouvernements régionaux et les mairies auront dépensé "plus de cent millions d'euros" pour ces JMJ. Ils dénoncent les coûts liés à la sécurité, avec plus de 10 000 policiers mobilisés, à l'hébergement, avec la mise à disposition d'écoles et salles de sport publiques, ou la réduction accordée aux pèlerins sur le coût des trajets en métro, alors que le prix du billet vient d'être brusquement porté de un à 1,50 euro.

Les organisateurs, eux, insistent sur le fait que l'événement est autofinancé par les contributions des pèlerins et les dons d'entreprises, et évaluent à cent millions d'euros les retombées pour l'économie locale. "Cela tombe bien, les clients sont plus nombreux et nous vendons davantage", se félicite d'ailleurs Antonio Lopez, 70 ans, propriétaire d'un kiosque de boissons sur la place de Cibeles.

"C'est un abus, une stupidité, parce qu'ils occupent les places pendant plusieurs jours. D'un autre côté, c'est le tourisme, le folklore", remarque, pour sa part, Amadeo Alaez, 78 ans, professeur d'université retraité d'espagnol et d'anglais.

 

Des centaines de milliers de pèlerins ont envahi Madrid pour les Journées mondiales de la Jeunesse qui s'ouvrent aujourd'hui mardi, un événement qui transforme la ville en une Tour de Babel multilingue et colorée. Après leur installation lundi dans les écoles, gymnases ou paroisses de toute la ville, les pèlerins, venus de 193 pays, arpentaient mardi les lieux touristiques de Madrid, sous...

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