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À La Une - Syrie

Assad à Davutoglu : "Nous n'allons pas fléchir dans la poursuite des terroristes"

Au moins 30 civils tués aujourd'hui ; la Syrie "s'oriente vers un point de non retour", souligne le Caire.

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, reçu par Assad, mardi à Damas. Photo publiée par le ministère turc des Affaires étrangères/

La répression a fait 30 morts mardi en Syrie où le président Bachar al-Assad s'est dit déterminé à mater la contestation populaire, inflexible aux appels de plus en plus vifs de la communauté internationale à cesser les violences.

Après une rencontre à Damas avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, le président syrien a affirmé qu'il poursuivrait le combat contre "les groupes terroristes", accusés par son régime de semer le chaos dans le pays. "Nous n'allons pas fléchir dans la poursuite des groupes terroristes", a-t-il dit cité par l'agence officielle Sana. M. Assad a dans le même temps affirmé son intention de mettre en place des "réformes globales" et que son gouvernement était "ouvert à toute aide que fourniraient les pays frères et voisins dans ce contexte". Le chef de la diplomatie turque, de son côté, a affirmé avoir discuté avec le président syrien au cours d'un long entretien des moyens de mettre fin aux effusions de sang dans son pays. "Nous espérons que des mesures seront prises dans les prochains jour pour mettre fin aux effusions de sang et que la voie sera ouverte à un processus de réforme politique", a déclaré M. Davutoglu à l'aéroport d'Ankara, au retour de sa visite d'une journée en Syrie. "Nous avons eu l'occasion de parler de façon claire et nette des mesures à prendre pour que l'armée et le peuple ne se retrouvent pas face à face, que des événements comme ceux survenus à Hama ne se reproduisent pas", a-t-il ajouté, évoquant une discussion "ouverte" de six heures et demie avec le chef de l'Etat syrien, dont trois heures et demie en tête-à-tête. M. Davutoglu a indiqué avoir tranmsis à M. al-Assad un message écrit du président turc Abdullah Gül et un message oral du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Il s'est refusé cependant à fournir des détails sur la teneur de ces messages. "Les développements, qui surviendront dans les prochains jours, seront décisifs quant aux attentes de la Turquie et du peuple syrien. Nous continuerons de suivre ces développements", a-t-il souligné.

M. Davutoglu s'est rendu à Damas pour exhorter le président syrien à cesser sa répression, reflétant les vives demandes d'une grande partie de la communauté internationale à laquelle l'Egypte a fait écho, mardi soir. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohammed Amr, s'est dit très inquiet de la dangereuse détérioration de la situation en Syrie estimant que le pays s'orientait vers "un point de non retour" et appelant à un arrêt immédiat des violences, a rapporté l'agence officielle Mena.

Moins pessimiste, la Russie a aussi insisté auprès de Damas pour un arrêt des violences et la mise en œuvre de réformes politiques et sociales, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans un entretien téléphonique avec son homologue syrien Walid Mouallem.

Une mission de l'Ibas - Inde, Brésil et l'Afrique du Sud- est attendue mercredi à Damas pour de nouveaux efforts destinés à obtenir du régime syrien qu'il mette fin à la répression sanglante et entame un dialogue avec les opposants.

Le régime paraît de plus en plus isolé, lâché ces derniers jours par trois monarchies du Golfe, l'Arabie saoudite, le Koweït et le Bahreïn qui ont rappelé leurs ambassadeurs à Damas, et condamné par la plus haute institution de l'islam sunnite Al-Azhar.

Seul l'Iran, un allié du régime syrien, a apporté de nouveau son soutien à M. Assad en accusant les Etats-Unis de chercher à déstabiliser la Syrie. "Nous devons aider la Syrie et nous ne permettrons pas aux Etats-Unis d'interférer dans les affaires de la région", a dit en Egypte Alaeddine Boroujerdi, chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères.

Depuis le début du ramadan, le 1er août, des manifestations appelant à la chute du régime ont lieu tous les soirs en Syrie. "La situation est très dangereuse, le régime est menacé par la communauté internationale: soit il retire ses chars des villes et les sit-in se poursuivent jusqu'à la chute du régime, soit c'est la communauté internationale qui agira pour renverser le régime d'Assad en lui retirant sa légitimité", a commenté un avocat des droits de l'Homme.

Sur le terrain, les forces de sécurité ont poursuivi leurs opérations de ratissage et perquisitions dans plusieurs villes et le bilan des morts s'est alourdi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Trente civils ont été tués, dont 17 dans la ville de Deir Ezzor (est) où 50 personnes ont été en outre blessées, certaines se trouvant dans un état grave. "Les cadavres sont dans les rues. Des chars se trouvent sur la place al-Hourriya où d'énormes manifestations se sont déroulées" ces dernières semaines, selon la même source qui fait état de "nombreuses arrestations" dans cette ville (430 km au nord-est de Damas).

Quatre autres personnes ont été tuées, dont un enfant de 13 ans, à Binnech dans la région d'Idleb (nord-ouest) proche de la Turquie, où les chars de l'armée syrienne sont entrés mardi matin, six dans la région de Hama (nord), et deux à Homs (centre), ont indiqué les militants. Un homme de 35 ans est par ailleurs mort après avoir été torturé par les forces du régime, selon ses proches.

Hama, théâtre de vastes opérations menées par l'armée, commence à souffrir d'une "pénurie aiguë de produits alimentaires", a ajouté l'un des militants. "La situation est insupportable, l'armée est à la périphérie de Hama et empêche toute entrée de produits alimentaires, comme les légumes, le pain ou la farine".

Selon les organisations de droits de l'Homme, plus de 2 000 personnes ont ete tuees en Syrie depuis le 15 mars.

La répression a fait 30 morts mardi en Syrie où le président Bachar al-Assad s'est dit déterminé à mater la contestation populaire, inflexible aux appels de plus en plus vifs de la communauté internationale à cesser les violences.
Après une rencontre à Damas avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, le président syrien a affirmé qu'il poursuivrait le combat...

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