« Indépendamment de notre opinion par rapport à ce qui se passe en Syrie que nous considérons comme étant une affaire exclusivement intérieure, personne n’a le droit de s’ingérer ou de prendre partie. »
C’est ce qu’a déclaré hier le membre du bloc de la Fidélité à la résistance, Hassan Fadlallah. « Il existe un camp au Liban qui cherche à s’immiscer et entraîner le pays dans cette affaire, et ce après l’échec de ses paris misant sur la guerre, la tutelle américaine et le tribunal international. Désormais, le pari est placé sur le changement du régime syrien d’où cette partie cherche à puiser sa force afin d’étendre son hégémonie sur le Liban », a ajouté le député.
Évoquant les informations portant sur l’infiltration d’armes en Syrie à partir de « certains ports libanais et certains passages terrestres », le député a qualifié de très « dangereuse » toute tentative d’immixtion dans les affaires syriennes.
Pour le député Nawwaf Moussaoui, l’actuel gouvernement « a fait de l’intérêt du Liban sa priorité, œuvrant à éloigner les dangers de l’effritement confessionnel et communautaire que les États-Unis et Israël tentent de provoquer ». « Le gouvernement s’est totalement libéré en réhabilitant la décision nationale », a-t-il dit, soulignant que la nouvelle équipe au pouvoir et ses alliés ont rejeté les pressions américaines visant à exploiter le Liban en vue de l’impliquer dans le processus de la désintégration de la Syrie.
« La fidélité à nos frères en Syrie ne consiste pas à les inciter les uns contre les autres, ni à leur fournir des armes pour qu’ils s’entre-tuent, mais plutôt à se tenir à leurs côtés en les encourageant au dialogue en vue de parvenir à une entente », a-t-il prôné.
Le chef du bloc de la Fidélité à la résistance, Mohammad Raad, a pour sa part accusé des parties politiques libanaises de « trafic d’armes en direction de la Syrie ». « Ces parties ne sont pas concernées par la stabilité au Liban sauf lorsqu’elles se trouvent au pouvoir. Une fois qu’elles n’y sont plus, c’est l’adage qui dit “après moi le déluge” qui prévaut », a-t-il ajouté.
S’adressant sans la nommer à l’opposition, il a affirmé : « Vous misez sur des mirages et votre lecture des changements régionaux est superficielle. » Et de reprocher à ses adversaires politiques de « chercher à effectuer une brèche de plus afin de paver la voie à l’intervention des forces internationales qui ambitionnent de décider de la destinée des peuples de la région et de leurs régimes ».
De son côté, le vice-
président du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Nabil Kaouk, a affirmé que « l’envoi d’armes et d’argent (aux contestataires syriens) et la politique d’incitation médiatique menée prouvent que les forces du 14 Mars veulent transformer le Liban en une tribune et un tremplin à partir desquels la Syrie sera visée ».
Selon lui, le camp du 14 Mars « s’est enlisé en prenant part à la guerre menée contre la Syrie et contre son unité ». « Est-ce là l’esprit de Taëf ? » s’est-il demandé avant d’affirmer que « les masques sont tombés, dévoilant les positions réelles de certains ».
« Depuis 2005, le camp du 14 Mars complote contre la Syrie et se rend complice des ennemis de la résistance et de Damas », a-t-il ajouté. Quant à la livraison d’armes à partir du Liban interceptée il y a deux jours en Syrie, « elle doit faire l’objet d’une enquête judiciaire afin de juger ceux qui ont commandité et exécuté cette transaction », a-t-il dit.
« Il existe des instances
politico-sécuritaires organisées qui œuvrent à partir du Liban pour déstabiliser la Syrie », a poursuivi cheikh Kaouk, estimant que la question du trafic d’armes n’est pas l’œuvre d’un individu mais d’un groupe organisé qui bénéficie d’un soutien et d’une couverture régionaux ainsi que du support de grandes nations qui ont décidé de transformer le Liban en une tribune pour s’en prendre à la Syrie.
Le responsable chiite a par ailleurs estimé que le nouveau gouvernement a réussi à créer une situation de complémentarité avec la résistance. Par conséquent, « ses décisions sont prises en harmonie totale avec les équations de la résistance de manière à renforcer la puissance du Liban ».
Le responsable du Hezbollah dans la Békaa, Mohammad Yaghi, a considéré quant à lui que « ce qui se passe actuellement dans la région ne mènera pas à la stabilité des gouvernements et des régimes ». M. Yaghi a estimé que celui qui « mijote le poison pour le servir à la région finira par l’ingérer lui-même ».
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a appelé pour sa part les Syriens à renouer le dialogue et renoncer à la haine, les sommant à se pardonner mutuellement. Et le dignitaire chiite de stigmatiser « les agressions contre les innocents et contre les propriétés publiques, qui, a-t-il estimé, sont des actes condamnables et inacceptables par les lois religieuses ».
commentaires (10)
@Haddad Jacques - Vous devez être très jeune et ingénu mais cela est loin d'être un tort. J'ai hésité un peu avant de réagir à votre commentaire qui véhicule des idées bien présentes chez le "14 mars" et qui pour la première fois me fait penser au terme "Pauvre" pour le Hezb, car quand il y a beaucoup de drapeau avec notre beau cèdre lors de SES RASSEMBLEMENTS, on dit qu'il ne peut parler au nom de tout le Liban et quand c'est à majorité jaune, eh bien prévaut votre commentaire... Wallah, 7terna ya 2ar3a....
Ali FARHAT
06 h 26, le 10 août 2011