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Sport - Rencontre

Roger Bejjani se porte candidat aux élections de 2012 à la tête de la Fédération libanaise d’athlétisme

L’équipe de l’Inter-Lebanon, couronnée championne du Liban par équipe samedi dernier, au grand complet, posant avec le président du club, Roger Bejjani (première rangée, au centre), entouré du Dr Tanal Sabbah, président de la Lebanese Swiss Bank, et de cheikh Antoine el-Khazen.

L’histoire de l’Inter-Lebanon, couronné samedi au championnat du Liban des clubs, a commencé par une passion sans limite de la course à pied. Roger Bejjani, marathonien averti, avait voulu organiser en 2003 des courses sur route au Liban. Réalisant qu’il était impossible de le faire sans l’aval de la Fédération libanaise d’athlétisme, il s’est vu donc obligé de fonder un club et devenir membre de la fédération. C’est suite à cette dynamique que l’Inter-Lebanon a vu le jour officieusement en 2003 et officiellement en 2004. Très vite, la passion de Roger a débordé de la course sur route pour atteindre également l’athlétisme de stade. Le club a donc commencé timidement à entraîner des athlètes pour les épreuves de stades à partir de 2005 jusqu’à dominer le tartan libanais en 2010 puis en 2011.

La production du club en records nationaux senior et titres régionaux depuis sa création est impressionnante et jamais égalée :
- Marie el-Amm : 4 records au marathon
- Maria Pia Nehmé : 3 records au marathon, 2 au semi-marathon, 2 au 3 000 m, 1 au 3 000 m indoor, 1 au 5 000 m et 1 au 10 000 m
- Gretta Taslakian : 3 records au 60 m indoor, 3 au 100 m, 2 au 400 m
- Janet Saïd : 1 record au lancer du javelot
- Abdallah Chahine : 4 records au lancer du marteau
- Mirvat Hamzeh : 1 record au 400 m indoor
- Ali Ismaïl : 1 record au 800 m indoor, 1 au 5000 m marche, 1 au 10 000 marche et 1 au 20 000 marche.
Soit un total de 32 records seniors en 7 ans ! Sans oublier le record de la catégorie minime de al-Itani au triple saut et les records juniors de Mohammad Hannouf sur 800 m indoor et 1 000 m.
Pour la seule année 2010, le club a inscrit pas moins de 10 records nationaux, à comparer aux... 4 records de la totalité des 17 autres clubs fédérés !
Hormis ces records, les performances internationales ou régionales ont été aussi de mise : Jean-Claude Rabbath, qui a décidé de finir sa carrière à l’Inter-Lebanon, a remporté sa dernière médaille régionale au saut en hauteur au championnat d’Asie indoor en 2010 (bronze) tandis que Gretta Taslakian remportait il y a 3 semaines la médaille d’argent du 200 m à Kobe (Japon) à l’occasion des championnats d’Asie. Les deux seules médailles gagnées au niveau asiatique durant les 5 dernières années...
Finalement, l’Inter-Lebanon a organisé en parallèle plus de 46 courses sur route dont des marathons et des semi-marathons, et est reconnu par les coureurs sur route et les observateurs sportifs comme « le moins mauvais organisateur de courses sur route », pour ne pas dire de loin le meilleur.
Mais d’où vient toute cette énergie et bien sûr les finances nécessaires qui ont permis à ce club de bouleverser le statu quo de l’athlétisme au Liban ? Rencontre avec le président fondateur du club, Roger Bejjani.

Question - Dites-nous pourquoi avez-vous jeté votre dévolu sur l’athlétisme et pourquoi tant d’engagement de votre part ?
Réponse - Depuis les JO de Mexico qui ont vu les sprinters américains courir pour la première fois un 100 m en moins de 10 secondes, ainsi que le formidable bond de 8,90 m de Bob Beamon, je suis devenu un mordu d’athlétisme. Mais mon engagement, d’abord timide, a dû attendre l’année 2003 et très vite je me suis trouvé avec mon club, mes athlètes et amis au centre de la tourmente et de la controverse : un positionnement que j’aime. Pourquoi ? Eh bien, parce que j’ai toujours pensé et cru que chaque individu doit essayer d’influer sur un ou plusieurs aspects de la vie des gens d’une manière positive et constructive évidemment. L’athlétisme était mon choix vu ma passion pour la « reine des jeux ».

Les autres clubs vous montrent du doigt comme le nouveau riche de l’athlétisme libanais. Que leur répondez-vous ?
À l’évidence, l’Inter-Lebanon est un nouveau-né comparé aux clubs de Champville, Jamhour, al-Ansar, Antonins, Homenetmen etc. Si l’on parle en terme d’ancienneté, oui, nous sommes sans aucun doute de nouveaux venus et nous n’avons pas de problème avec l’appellation péjorative « nouveaux riches de l’athlétisme ». Mais nous préférons l’appellation anglaise : « New Kid in the Block ». Plus sérieusement, le club a prouvé plus d’une fois que la valeur n’attend pas le nombre des années.

Ce à quoi vos détracteurs répondent : l’Inter-Lebanon nous a chipé les athlètes que nous avons formés pendant des années et avec qui nous gagnions.
Ce n’est pas tout à fait exact. Nous avons découvert et/ou formé plusieurs athlètes performants qui évoluent aujourd’hui au sein du club, à l’image de Moustapha Barakat, Mohammad Hannouf, Abdallah Chahine, Sarah el-Khatib, Marie el-Amm, Melissa Rizk, Sonia Hanna, Joyce Nassar, pour ne citer que ceux-là.
Quant aux autres athlètes « importés » tels que Maria Pia Nehmé (NDLR : elle évoluait au club des Vétérans que Roger Bejjani présidait aussi), elle avait décidé d’arrêter la compétition sportive sans aucun record national en son nom. C’est à ce moment-là que l’Inter-Lebanon est intervenu, l’a convaincue de s’accrocher et lui a donné les moyens de s’améliorer et de battre 10 records nationaux en l’espace de 3 ans !
Idem avec Gretta Taslakian, qui a vécu sa plus belle année d’athlétisme en 2010 à l’Inter avec 7 records. Je rappelle que la fédération avait poussé Gretta en 2009 à la retraite après son opération de ligaments croisés.
Un autre exemple avec Jean-Claude Rabbath, qui avait pris sa retraite en 2009 avant d’être remis en selle par nos propres soins...

La question qui se pose alors est la suivante : au lieu de critiquer la capacité de l’Inter-Lebanon à absorber leurs athlètes élites, pourquoi ces clubs n’arrivent-ils donc pas à les retenir dans leurs rangs ?
Ces clubs, sans dépenser trop d’énergie, puisent dans l’inépuisable réservoir que sont les écoles auxquelles ils sont liés ; mais une fois que l’athlète passe du stade d’élève au stade d’étudiant universitaire, il/elle disparaît. En l’absence d’une vision et d’une stratégie claires de la fédération et de leurs clubs respectifs, ces athlètes-là voient en l’Inter-Lebanon une alternative sérieuse de prise en charge et de motivation.

Mais quid de la pérennité du club ? Comment garantir que l’Inter-Lebanon pourrait subvenir dans les années à venir à son budget colossal, selon les standards libanais ?
Vous partagez avec ma femme et mes enfants la même angoisse (rires)... Ce n’est un secret pour personne : j’ai personnellement beaucoup dépensé pour le club et je suis jusqu’à ce jour le pourvoyeur principal de fonds. En 2011, nous avons déployé plus d’efforts commerciaux et la participation de sponsors et/ou amis est devenue plus substantielle. L’objectif est de réussir à garantir une pérennité et une autonomie financière à l’Inter-Lebanon et nous ne sommes pas très loin du but. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de retour en arrière.

Finalement, que pensez vous de la fédération et de son rôle ?
Les athlètes libanais, existants et futurs, ainsi que l’athlétisme en général méritent d’avoir une fédération plus visionnaire, plus moderne, plus professionnelle, plus planificatrice, plus créatrice, plus riche, plus objective, plus juste et plus ambitieuse. Nous avons besoin de leaders visionnaires et non pas de bureaucrates rétrogrades aigris qui ne croient et ne rêvent à rien. Je compte bien, en compagnie de plusieurs jeunes passionnés d’athlétisme, faire campagne avec pour objectif les élections de 2012. Un programme visionnaire sera bientôt dévoilé aux médias et nous espérons reconstruire à partir de zéro l’athlétisme au Liban, et ce avec l’aide des athlètes et des clubs locaux.
L’histoire de l’Inter-Lebanon, couronné samedi au championnat du Liban des clubs, a commencé par une passion sans limite de la course à pied. Roger Bejjani, marathonien averti, avait voulu organiser en 2003 des courses sur route au Liban. Réalisant qu’il était impossible de le faire sans l’aval de la Fédération libanaise d’athlétisme, il s’est vu donc obligé de fonder un club...
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