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Couverture spéciale de la révolte en Égypte - Post-Moubarak

L'armée cherche à calmer la contestation en promettant la démocratie

L'armée égyptienne a renouvelé samedi son engagement en faveur de la démocratie, alors que le pays traverse une vague de contestation pour dénoncer la lenteur des réformes, six mois après le début de la révolte qui a fait chuter le président Hosni Moubarak.
Le maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui tient les rênes du pays, a promis de créer les "piliers d'un Etat démocratique défenseur de la liberté et des droits de ses citoyens".
Il a promis, dans une allocution télévisée, "des élections parlementaires libres et justes, une nouvelle Constitution et l'élection d'un président choisi par le peuple".
Il n'a toutefois pas donné plus de précisions sur cette démocratisation, dont de nombreuses dispositions -règles électorales, tenue des législatives à l'automne mais absence d'échéance précise pour la présidentielle, date de rédaction d'une Constitution notamment- font d'ores et déjà l'objet de controverses.
Malgré ses déclarations répétées en faveur de la démocratie et le soutien populaire dont elle a bénéficié pendant le soulèvement de janvier et février, l'armée est aujourd'hui de plus en plus critiquée.
Ministre de la Défense de M. Moubarak pendant vingt ans, M. Tantaoui a été personnellement mis en cause par les militants qui occupent la place Tahrir au Caire depuis deux semaines et manifestent dans d'autres villes du pays.
Ils reprochent aux autorités militaires la lenteur des réformes annoncées, le maintien de pratiques répressives héritées de l'ancien régime ou encore la présence de partisans de M. Moubarak au gouvernement et dans la haute administration.
Jeudi, un remaniement du gouvernement de transition conduit par Essam Charaf n'a pas apaisé la situation, une partie des ministres qui figurent dans le nouveau cabinet ayant déjà servi sous M. Moubarak.
Contrastant avec le ton apaisant du maréchal Tantaoui, le CSFA a émis un communiqué mettant en cause le "mouvement du 6 avril", une organisation de jeunes accusée de provoquer l'instabilité.
Le "mouvement du 6 avril", très actif au travers des réseaux sociaux sur internet, a joué un rôle important dans le déclenchement de la révolte contre M. Moubarak le 25 janvier dernier.
C'est la première fois que le CSFA met aussi directement en cause une organisation pour les tensions politiques actuelles.
Le groupe a démenti ces accusations et déclaré dans un communiqué qu'il ne faisait "qu'exprimer des critiques politiques".
L'armée appelle également "le peuple à la vigilance et à ne pas tomber dans le complot suspect visant à miner la stabilité de l'Egypte".
Le communiqué militaire a été publié peu après que des centaines de personnes qui occupent la place Tahrir se soient dirigées dans la nuit de vendredi à samedi vers le ministère de la Défense, où siège le CSFA.
La manifestation a été bloquée par des centaines d'hommes de la police militaire et par des véhicules blindés, a indiqué un responsable des services de sécurité.
Des incidents entre des manifestants et les forces de l'ordre ont également été rapportés au cours de la nuit dans les grandes villes d'Alexandrie et Suez.
L'armée égyptienne a renouvelé samedi son engagement en faveur de la démocratie, alors que le pays traverse une vague de contestation pour dénoncer la lenteur des réformes, six mois après le début de la révolte qui a fait chuter le président Hosni Moubarak.Le maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui tient les rênes du pays, a promis de...