Il suffit de poser un regard aux alentours pour comprendre que ce concert se fera en fait dans une intimité touchante. Une cinquantaine de chaises posées à deux mètres d’un piano et d’une double basse, des hôtes chaleureux qui vous conduisent à vos sièges tout en discutant avec vous... et un clown pour mettre un peu d’ambiance le temps que la chanteuse soit prête.
Après quelques rires, d’abord consentants puis un peu forcés, le clown se retire pour laisser place au groupe. Simone Helle se déplace sur des coussins d’air tellement elle est légère. Comme à son habitude, les couleurs de sa robe contrastent avec la sobriété du jazz. Elle attaque avec Cry Me a River et l’assemblée est conquise. Voix d’ange qui passe des graves aux aigus avec une facilité déconcertante. Elle claque des doigts, bouge les hanches et sourit à tout va. Reprenant Brel et son fameux Ne me quitte pas, elle s’excuse de ne pas parler un bon français. Et elle est excusée tellement nous ne voulons pas la quitter. Sur ces compositions, elle ponctue le jeu du bassiste de «poum poum pi roum» ou accompagne le piano avec des impressions vocales de saxophone. Quand elle reprend Cole Porter et son fameux Love for Sale, elle fait participer le public à ses vocalises divines. Et là, tout le monde à un rôle à jouer. Crazy Little Thing Called Love ou encore Forbidden Feelings pour mettre un peu de blues dans le jazz et les spectateurs sont emportés.
Sur le chemin du retour, l’impression d’avoir passé la soirée dans le jardin de Simone nous rend même un peu nostalgique du moment que nous venons de passer. Le jazz de Simone Helle c’est un petit coin de paradis.
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