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Culture - Festival de Beiteddine

Ibrahim Maalouf Quintet : en paroles et musique

Jeans, baskets, sweater à capuche, Ibrahim Maalouf apparaît sur scène, en file indienne derrière les quatre silhouettes sombres de ses musiciens, devenus ses amis (le groupe s’est construit il y a six ans).

Le quintette d’Ibrahim Maalouf explorant les méandres de la musique orientalo-jazz. (Farès Chibabi)

Ils prennent place. Frank Woeste au clavier, Xavier Rogé à la batterie, Laurent David à la basse, François Delporte à la guitare... et Ibrahim Maalouf, désormais en tee-shirt noir, se hisse sur son tabouret, empoignant son instrument brillant de mille étoiles sous les projecteurs rouges.
Lovés entre les arcades de la féerique cour intérieure du palais de Beiteddine, les spectateurs accueillent le jeune compositeur-trompettiste avec des applaudissements, saluant sans doute sa réputation bien taillée de souffleur émérite. Car Maalouf, malgré ses centaines de concerts au compteur, ne s’est produit qu’une seule fois à Beyrouth, en 2008, lors d’un spectacle dans le cadre de Liban-Jazz, au Music Hall. «Je suis très ému de jouer ici ce soir», lance-t-il, se dandinant d’un pied sur l’autre. «Je ne sais pas si je dois m’adresser à vous en français ou en arabe», poursuit-il.
Entre autodérision et anecdotes autobiographiques, il se met en scène dans une ambiance de tchatche plutôt agréable. Mais pour ceux qui étaient venus écouter du jazz, les interludes en paroles semblaient parfois prendre le dessus. «Parlez-nous en musique», lancera même une auditrice à celui qui s’est montré généreux côté mots, un tout petit peu moins côté musique. Le concert débute alors avec un volet assez calme, nostalgique, la trompette imitant délicieusement bien les sanglots lancinants d’un... nay. Puis les sonorités se transfigurent, évoluent, prennent une nouvelle forme.
Elles oscillent alors, au gré de son humeur, entre mélopées mystiques et sonorités pop-rock subtilement funky.
Une double identité musicale qu’il revendique: «Ma musique est complètement dispersée, un chaos total.» Dans ce bazar un peu turbulent parfois, ressortent des morceaux qui calment l’ambiance. Dont ce remarquable Beyrouth, dédié ce soir-là à sa mère, pour changer un peu, dit-il, des hommages qu’il rend à son mentor de père.
Il a choisi d’unir ses racines orientales à sa culture occidentale, Ibrahim Maalouf. Le résultat, sans être époustouflant, apporte résolument un nouveau souffle au genre connu sous le label de «jazz oriental», grâce évidemment à la fameuse trompette quarts de ton, inventée par son père Nassim, qui permet, grâce à un quatrième piston, de pénétrer le monde des gammes de la musique arabe.
Un cru agréable, au final, rafraîchissant et bien parfumé.
Ils prennent place. Frank Woeste au clavier, Xavier Rogé à la batterie, Laurent David à la basse, François Delporte à la guitare... et Ibrahim Maalouf, désormais en tee-shirt noir, se hisse sur son tabouret, empoignant son instrument brillant de mille étoiles sous les projecteurs rouges.Lovés entre les arcades de la féerique cour intérieure du palais de Beiteddine, les...

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