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Culture - Festival d’Avignon

Le théâtre imite le printemps tunisien

Prémonitoire de la révolution tunisienne, la pièce Yahia Aïch Amnesia de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar, donnée au Festival d’Avignon (sud de la France), est née d’une «situation préinsurrectionnelle», explique l’un de ses auteurs tunisiens.
«On voyait une marmite qui bouillonnait», assure Fadhel Jaïbi dans un entretien à l’AFP, pour expliquer comment sa pièce, jouée pour la première fois en avril 2010 à Tunis, soit neuf mois avant la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali, s’est révélée visionnaire.
Yahia Aïch Amnesia raconte comment «le grand homme», double évident de celui qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 23 ans, apprend son limogeage par la télévision. Chef de l’exécutif dans une «république dattière», Yahia Aïch est abandonné de tous et assigné à résidence avant de se retrouver dans un hôpital
psychiatrique.
«On vivait une situation préinsurrectionnelle» au moment où la pièce a été écrite, raconte Fadhel Jaïbi. «On l’a senti à l’occasion de toutes les rencontres qu’on a eues avec les gens dans le pays, explique-t-il. Nous sommes une caisse de résonance, nous vibrons à ce qui se passe.»
Depuis 1976, date à laquelle Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar fondent la première compagnie privée tunisienne, le duo se revendique d’«un théâtre citoyen», qui interroge l’âme de la société, mettant en scène la tentation islamiste, la violence terroriste ou l’introspection psychanalytique.
Avec leur compagnie Familia Productions, créée en 1993, ils offrent un théâtre dépouillé à l’extrême, sans décor, où les corps et leurs gestuelles sont les principaux modes
d’expression.
L’écriture de Yahia Aïch Amnesia leur a pris 14 mois, avant qu’ils ne s’engagent dans «une partie de bras de fer» avec la censure. «On leur a dit (aux autorités, NDLR): c’est tout ou rien», affirme Fadhel Jaïbi. Et seules des modifications mineures au texte ont été apportées, de crainte que n’éclate un scandale. Car «les gens nous aiment», assure le metteur en scène. «On a joué la pièce pendant deux mois à Tunis et les gens se retournaient pour voir si la police politique n’allait pas surgir, raconte-t-il. On appelait un chat un chat, il n’y avait pas d’ambiguïté.»
Prémonitoire de la révolution tunisienne, la pièce Yahia Aïch Amnesia de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar, donnée au Festival d’Avignon (sud de la France), est née d’une «situation préinsurrectionnelle», explique l’un de ses auteurs tunisiens.«On voyait une marmite qui bouillonnait», assure Fadhel Jaïbi dans un entretien à l’AFP, pour expliquer comment sa pièce, jouée pour la...

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