« Nous sommes en passe de parvenir à une solution pour donner un répit de long terme à la dette » du pays, a-t-il ajouté, au moment où se déroulent des tractations intenses avec ses partenaires de la zone euro.
L’heure est grave en effet, après une semaine difficile sur les marchés qui a révélé les risques de contagion pesant sur l’Italie, troisième économie de la zone. Rome, sous pression, vient de boucler à une vitesse record un plan d’austérité de 48 milliards d’euros.
Certes, l’attention des marchés a été quelque peu détournée par l’autre crise qui a éclaté aux États-Unis, le pays risquant de se retrouver en défaut de paiement d’ici au 2 août, faute d’accord politique permettant de relever la limite légale de la dette publique du pays.
Mais une nouvelle zone de turbulences pourrait rapidement se former si le problème à l’origine de la récente poussée de fièvre n’est pas réglé : la mise sur pied d’un deuxième plan d’aide à la Grèce, maillon le plus fragile de l’Union monétaire, d’une ampleur similaire au premier plan de 110 milliards d’euros, décidé l’an dernier mais déjà insuffisant.
« Il faut éviter une contagion de la Grèce à l’Espagne et à l’Italie, et au reste de la zone euro. Il faut bien comprendre qu’aider la Grèce, c’est aussi nous aider nous-mêmes en évitant que la zone euro tout entière soit dans la tourmente », a souligné le ministre belge des Finances, Didier Reynders, dans un entretien à La Libre Belgique.
Hier à Athènes, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a comparé à une « chimiothérapie » les efforts du gouvernement grec pour venir à bout du « cancer » de la dette.
« La situation grecque est très difficile, mais elle n’est pas d’une ampleur telle que les pays européens ne puissent pas la gérer », a estimé un haut responsable américain.
La riposte doit être parachevée jeudi au sommet des dirigeants des pays de la zone euro. Une absence de percée ce jour-là provoquerait sans doute un séisme financier.
En elle-même, la convocation du sommet laisse supposer qu’un accord n’est plus très loin, après des semaines de tergiversations.
Il s’agit de définir les modalités de la participation du secteur privé créancier de la Grèce au deuxième plan de sauvetage. L’Allemagne exige que les banques mettent cette fois la main au portefeuille, afin de faire passer la pilule à une opinion publique réticente à payer pour les autres.
Une idée fait son chemin depuis plusieurs jours : donner à la Grèce les moyens, via le Fonds de secours de la zone euro (FESF), de racheter une partie de sa propre dette publique sur les marchés. Avantage : elle ne vaut plus aujourd’hui qu’un peu plus de la moitié de sa valeur d’origine.
Le ministère allemand des Finances estime qu’Athènes pourrait ainsi réduire sa dette de 20 milliards d’euros, affirme l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi.
Le risque, en forçant trop la main aux établissements financiers, est de placer de facto Athènes en défaut de paiement, une perspective qui effraie la Banque centrale européenne (BCE). Cette issue, toutefois, n’est plus taboue dans la zone euro.
Cette dernière suivra aussi avec anxiété aujourd’hui la réaction des marchés aux résultats des tests de résistance des banques européennes publiés vendredi soir. Ils sont un peu meilleurs qu’anticipé mais ont un gros point faible : l’examen de passage n’a pas pris en compte le risque d’un défaut de paiement d’un pays.
(Source : AFP!
commentaires (3)
- Monsieur Debonheur, vous voulez dire : de brebis galeuses. Car, même votre France y est une brebis galeuse dans l'Europe, et comme tous les autres et l'Italie, son tour est très proche. L'Europe c'est seulement l'Allemagne. Tous les autres, France incluses, sont des champignons. Tasso Tsiris
Tasso Tsiris
06 h 34, le 18 juillet 2011