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Moyen Orient et Monde - Le billet

Le président qui avait interdit les applaudissements...

Alexandre Loukachenko « n’aime pas les pédés ». Et il s’est fait un devoir de le dire, « les yeux dans les yeux », au ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui n’a jamais caché son homosexualité. Westerwelle à qui Loukachenko a conseillé de « mener une vie normale ».
Loukachenko n’aime pas les « pédés », mais il aime encore moins la démocratie. La démocratie, elle lui donne carrément envie de vomir. « Nous, le pouvoir, sommes les premiers coupables de ce drame », déclarait le président biélorusse, en avril dernier, après un attentat meurtrier perpétré dans le métro de Minsk. « Avant l’élection présidentielle, nous sommes devenus tellement démocratiques que cela donnait des accès de nausée. Nous avons créé dans la société une atmosphère de liberté dont nous récoltons aujourd’hui les fruits. » Les fruits étant, donc, le terrorisme.
Loukachenko n’aime pas les grévistes. Il ne les aime tellement pas qu’il leur casserait bien la figure. « Les opposants appellent à la grève à Minsk, sur l’internet et dans les réseaux sociaux. Je vais regarder, observer et ensuite les cogner si bien qu’ils n’arriveront pas à fuir à l’étranger », a-t-il déclaré en juin dernier.
Loukachenko n’aime pas, de manière générale, les opposants, les contestataires, les manifestants, les « anti-lui ». Et pour s’éviter le désagrément de les voir ou de les entendre, il les fait arrêter, disparaître, enfermer. 400 manifestants ont été interpellés, il y a une semaine, après des manifestations silencieuses organisées à travers le pays.
Loukachenko n’aime pas les réformes. Alors non seulement il n’en fait pas, mais il n’en promet même pas non plus. Une forme de conséquence avec soi-même en quelque sorte. Face aux crises, Loukachenko, à défaut de réforme, fanfaronne. « S’il y a une catastrophe (économique) complète, nous fermerons les frontières et nous importerons seulement ce dont nous avons besoin », dit-il.
Loukachenko aimait bien les applaudissements. Beaucoup même. Surtout quand ils venaient ponctuer, virgules imposées, ses envolées stalino-lyriques. Mais quand les manifestants les ont retournés contre lui, applaudissant, pendant plusieurs semaines le mois dernier, au spectacle de la pauvreté et de la misère à travers la Biélorussie, Loukachenko n’a plus aimé les applaudissements. Alors il est a interdits.
Loukachenko aime le pouvoir. Ça tombe bien, il y est depuis 1994 et en contrôle tous les leviers.
Loukachenko aime le russe. Alors il le parle la plupart du temps. Sauf les jours fériés, où il se fend de quelques mots en biélorusse.
Loukachenko aime le hockey. Alors il a son équipe. L’équipe du président.
Loukachenko n’aime pas perdre. Alors quand il chausse les patins pour un tour de piste avec ses coéquipiers hockeyeurs, son équipe gagne. Toujours.
Alexandre Loukachenko « n’aime pas les pédés ». Et il s’est fait un devoir de le dire, « les yeux dans les yeux », au ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui n’a jamais caché son homosexualité. Westerwelle à qui Loukachenko a conseillé de « mener une vie normale ».Loukachenko n’aime pas les « pédés », mais il aime encore moins la...
commentaires (4)

Bon de retourner au radicalisme...on vit dans un monde de fous actuellement,gérer ($$$) par qques uns.

Marie Claude

06 h 27, le 15 juillet 2011

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Commentaires (4)

  • Bon de retourner au radicalisme...on vit dans un monde de fous actuellement,gérer ($$$) par qques uns.

    Marie Claude

    06 h 27, le 15 juillet 2011

  • J'adore....

    Daniel LANGE

    03 h 57, le 15 juillet 2011

  • parfait !

    jacques tabet

    03 h 14, le 15 juillet 2011

  • Portrait parfait, Mme Sueur, de ce Kadhafi d'Europe -car malgré tout c'est l'Europe- et qui console donc les kadhafistes réels ou d'esprit de ce Proche-Orient qui se recherche dans la dérive. En lisant votre délicieux Billet sur ce président qui n'aime pas ceci et cela, et encore ceci et cela, je ne peux m'empêcher de signaler qu'il devait aimer un président de chez nous (avec réciprocité) puisqu'il a été son hôte en une "visite d'Etat" !!

    Halim Abouchakra

    00 h 02, le 15 juillet 2011

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