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À La Une - Liban - Conférence

Violence politique et assurance, un créneau commercial au fort potentiel de croissance

Encore embryonnaire au Liban comme dans d’autres pays de la région, le marché de l’assurance propre aux risques politiques pourrait largement profiter de la vague de révoltes qui secoue le monde arabe.

Dans un environnement de plus en plus marqué par l’incertitude politique, les conflits armés, les actes terroristes, ainsi que d’autres formes de violence à caractère sociopolitique, les compagnies tout comme les individus se tournent désormais davantage vers les sociétés d’assurances pour se prémunir contre ces risques et leurs conséquences souvent désastreuses.
Totalement absente du lexique des assureurs jusqu’à la fin des années 90, la violence politique s’est en effet incrustée dans le jargon des agents et des courtiers, s’imposant au cours de la dernière décennie comme un nouveau créneau commercial à exploiter dans un monde de plus en plus instable. « Il s’agit d’un segment jeune et en pleine croissance du secteur de l’assurance (...). Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute été le principal catalyseur de cet essor (...). Les encaissements de primes liées aux risques politiques sur le marché londonien s’élevaient, avant cette date, à quelque 100 millions de dollars (...). Aujourd’hui, ils évoluent autour d’un demi-milliard de dollars (...) », explique à cet égard Paul Beattie, réassureur britannique spécialisé dans les risques de guerre et d’actes terroristes, en marge d’un séminaire organisé sur ce thème hier à Beyrouth (voir encadré).
Les produits concernés, ajustables selon les besoins, couvrent généralement les pertes directes et indirectes engendrées par les guerres civiles, les émeutes, les grèves, les mutineries, les soulèvements populaires, les actes terroristes ou encore les coups d’État. « L’avantage réside dans le fait qu’ils permettent à l’entité assurée – qu’il s’agisse d’un hôtel, d’un casino, d’une banque ou d’une petite boutique – de remédier aux dégâts physiques et matériels, sans se soucier de l’aspect financier (...). mais aussi de poursuivre ses activités et de ne pas être acculée à mettre la clé sous la porte ou à licencier en masse », ajoute ce spécialiste, membre du Amlin Syndicate à Lloyd’s. Sur le plan socio-économique, ces produits d’assurance jouent ainsi un certain rôle dans le soutien de la croissance et de l’emploi. Quant aux prix des primes, « ils varient selon la taille d’une société, le pays d’implantation, son historique, le contexte politique, etc. (...) Cela peut aller jusqu’à deux millions de dollars, voire plus, par an », précise Paul Beattie.

Les soulèvements dans la région, une opportunité de croissance
Toujours est-il qu’en dépit de ses nombreux avantages, le marché de l’assurance spécialisée dans la couverture des risques politiques reste embryonnaire, voire négligeable dans certains pays – dont certains paradoxalement à haut risque politique. Cela est dû notamment à la culture des consommateurs qui y voient un coût élevé, supplémentaire et non indispensable. « Beaucoup de personnes se croient à l’abri de ce type de risque (...). Or, elles ont tort », souligne à ce sujet Paul Beattie.
Au Liban comme dans d’autres pays de la région, ce segment représente en effet une part infime du chiffre d’affaires des assureurs. « Les choses ont toutefois commencé à évoluer (...). Au Liban, par exemple, de plus en plus de produits d’assurance contre les risques politiques sont vendus sur le marché local depuis l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et la guerre de juillet 2006 », précise un assureur libanais, en marge de la conférence.
Dans la région, la demande est également à la hausse depuis le déclenchement des mouvements de contestation. « Il existe un fort potentiel de croissance (...). Qu’il s’agisse de l’Égypte, de la Libye, de la Syrie ou de la Tunisie, de plus en plus de compagnies cherchent aujourd’hui à se protéger contre les risques de pillage ou de vandalisme qui accompagnent généralement toute révolte », précise Paul Beattie. Selon lui, « il faut ainsi profiter de la conjoncture actuelle pour informer la clientèle régionale sur les meilleurs moyens lui permettant d’assurer ses entreprises et ses biens (...), d’où l’importance de ce séminaire », conclut-il.
Dans un environnement de plus en plus marqué par l’incertitude politique, les conflits armés, les actes terroristes, ainsi que d’autres formes de violence à caractère sociopolitique, les compagnies tout comme les individus se tournent désormais davantage vers les sociétés d’assurances pour se prémunir contre ces risques et leurs conséquences souvent désastreuses. Totalement...
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